- 11 mai 2015, par Fawaz Hussain
Tenaillé par la nostalgie, je retourne donc chez moi avec un nom et un passeport français. Après un long exil jalonné de beaucoup plus de défaites que de réussites, je suis à la lettre les conseils de mon médecin traitant et je rentre au bercail. Je retiens mes larmes au prix d’efforts exemplaires car je n’ai pas oublié que les hommes ne pleurent pas, qu’ils restent impassibles comme le roc. Je demande (...)
- 2 mars 2015, par Nicolas Boldych
Posez votre machine Madame Joubard, là devant le poster, nous allons commencer.
Je pose Rotor ici Monsieur Georges ?
Oui, devant Indra.
C’est qu’il est lourd.
Ils sont lourds quand ils sont « débranchés », mais je vous laisse faire, c’est votre créature.
Je dois y aller bien délicatement.
Lâchez la nuque, laissez tomber la tête, ayez confiance.
Comme elle est pesante !
Ecartez-vous (...)
- 27 février 2015, par Martine Sol
Et voilà, je suis debout sur mes deux jambes. Après avoir passé les sacro-saintes dix minutes à réfléchir les yeux ouverts, je tends mon index vers un bouton où il est écrit « ON ».
« Lysiane Floquet, âgée de 87 ans a disparu ce matin de la maison de retraite de Verzon la forêt où elle était pensionnaire. Elle a laissé une lettre laconique : « toute ma vie, il m’a manqué quelque chose : quelques (...)
- 22 janvier 2015, par Martine Sol
Cette histoire est réelle puisqu’elle m’est arrivée. Soyez assuré que toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé a été brouillée systématiquement par le truchement de mon imagination.
Je fréquentais alors un lycée technique célèbre depuis lors pour sa dose d’amiante hors norme ayant envoyé quelques-uns de ses anciens élèves au plus profond des méandres de la mort… Bref, des victimes (...)
- 5 septembre 2014, par Mohamed Kacimi
Il y a quelques années, j’ai eu la chance de bénéficier d’une résidence d’un mois à Tunis. J’habitais le charmant « palais » Haïdar dans la Médina. Dans mon contrat, établi par les services culturels de l’ambassade de France il était stipulé, noir sur blanc, que je devais, à l’issue de mon séjour, remettre un texte qui, je cite, « respecterait les traditions, la sensibilité et la culture tunisiennes ». J’ai (...)
- 4 septembre 2014, par Frédéric L’Helgoualch
" REGARDEZ-MOI ! "
" Je n’ai rien à cacher. " De toute façon... Parfois, j’imagine ma petite boîte virtuelle, celle à mon nom, quelque part, au milieu des milliards d’autres petites boîtes, toutes stockées dans un entrepôt gigantesque et immatériel. À l’intérieur, l’intégralité de mes données personnelles, l’historique de mes navigations, de mes clics sur la toile, tout, absolument tout depuis mon (...)
- 9 avril 2014, par Mouloud Akkouche
Très tôt ce matin de décembre, le portail du cimetière de Marneuil grinça. Une feuille jaunie indiquant les horaires des messes était placardée sur la porte de l’église. La femme d’environ 25 ans, blonde aux yeux bleus, tenait un carnet. Elle y nota le nom de chaque inhumé. Son recensement achevé, elle resta un instant immobile, l’œil dans le vague.
Une pluie fine commença à tomber.
Assise sur un (...)
- 24 janvier 2014, par Mado Berthier
Lorsque les pluviers dorés se mirent à trottiner en criant sur la bande de terre devant la fenêtre de la cuisine, tout fut bouleversé dans le cœur d’Helga. Le printemps était arrivé et il balaya l’engourdissement qui s’était emparé d’elle pendant ces longs mois d’hiver. Le changement était également visible chez les autres femmes de l’auberge. Elles avaient soudain toutes quelque chose à faire : des couettes (...)
- 20 janvier 2014, par Mouloud Akkouche
L’enfance est un papier peint indécollable. Les périodes suivantes se décollent, remplacées au fil du temps. Sauf celle de la vieillesse qui se mêle au premier décor de notre existence.
Virginie Lucas, « Oublier d’apprendre », Editions Montreau.
Eté 1936
Partir. Michel doit partir. Pas une volonté de sa part, ni un désir muri depuis longtemps. Plus qu’une poignée d’heures avant de (...)
- 9 octobre 2013, par Henri Cachau
L’arbitre (à mort !)
Ce ne sont ni les bruits familiers de son domicile, ni les cris de ses enfants, ni les aboiements de son chien, ni les récriminations de son épouse, ni l’orageux tumulte provenant des tribunes dont il surveillait les incontrôlés mouvements des spectateurs qui éveillèrent l’attention de ce quadragénaire, mais ce faux silence le maintenant à (...)