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Impromptus (1) 

Variations sur un thème

jeudi 16 juin 2005, par Alexandra Bougé

L’APPARITION

Il sortit de chez lui, fut étonné de la voir comme si elle était une apparition sur le trottoir qu’il avait l’habitude de voir en face de lui, tous les jours, peuplé de gens comme tout le monde. Pas elle. Il lui fit un signe de la main, traversa la rue, elle attendait souriante, disponible. Il la salua et s’éloigna rapidement, l’air préoccupé. Elle reste plantée là, fit un pas en avant, puis l’autre vers le rendez-vous. Les rues fourmillaient de gens affairés.

LA POUBELLE

Elle s’est avancée, humble, modeste. Je l’avais bourré de coups, à terre suvite de sang picurau, se prelingeau, coulaient doucement, se presarau, bues, absorbées par le parquet. Le lendemain, je me mirais comme dans une glace dans ces auréoles pe care ma chinuiam en vain de faire disparaître. L’organisme s’était vidé durant la nuit et il restait o pojghita, tel un sac-poubelle utilisé, que je tîrî afara, dans le long couloir mal éclairé, jaune, de l’immeuble aux duplex, entrais dans le réduit réservé aux ordures et la renversais dans le tambour, bouche béante déversant des ordures, donnant sur les bennes. J’entendis un bruit de jet comme dans des vases communicants.

- suvite : en roumain se prononce “chouvité” : mèches, filets

- picurau, se prelingeau : en roumain se prononce “picouraou, prélinnegéaou” : s’égouttaient, suintaient

- se presarau : en roumain se prononce “se préssaraou” : saupoudrées

- pe care ma chinuiam : en roumain se prononce “pé care ma quinouïamme” : que je m’évertuais

- pojghita : en roumain se prononce “pojghita” : une couche (mince)

- tîrî afara : en roumain se prononce “tîrî aphara” : traînais dehors

UN JOB

Respirant à pleins poumons l’air qui circule dans le texte que je lis dans la revue posée sur mes genoux, je lève la tête et décroche le téléphone, baisse les yeux sur les lettres tiparite sur le papier, raccroche. Dans l’autre téléphone, un technicien nous communique les résultats de la tournée. “Tes rendez-vous sont tordus. Tu n’es toujours pas professionnelle”, dit-elle en riant, d’une voix pleine de satisfaction. Je me levai, passais un coup de fil à une amie pour lui donner l’adresse d’une ANPE spécialisée “Au revoir !, Au revoir, Alexandra !” répondit la responsable et quittais l’entreprise jusqu’au lendemain.

- tiparite : en roumain, se prononce “ tiparité ” : imprimées

LA CLOISON

Cet été, je suis allée au bord de la plage. Je nageais dans une mer verticale. Des gens écrasés au bord, comme des paianjeni ; leur toile est fissurée et ils se sont retrouvés sur le bord, handicapés. Elle se mouvait à l’intérieur d’elle-même, les viscères avec les boyaux et les muscles, le cœur avaient lâché. En un fragment de seconde, imperceptiblement. C’est ce qu’ils pensaient tous. Ceux qui étaient sur le bord bougeaient à l’intérieur d’eux-mêmes comme ce qui peut rester, comme un semblant de vie que leur imposait leur corps. En un temps révolu, (autrefois) on le nommait Christian ou Christophe.

- paianjeni : en roumain se prononce “paiannejeni” : araignées

LA PEAU

Une ombre, accrochée à son talon, aux contours ourlés, comme une main se détacha du sol et l’enveloppa. Des doigts de pieds se zvîrcoleau sous le tissu qui se déchira, presarate de poils, à la masse gélatineuse de cartilages încovoiat, aux ongles puissamment enfoncés dans la chair ciuntita ? bosselée, rosée. L’individu, à l’ombre mince pliant sous le poids du vent tel un soufflet, de stature haute, épaisse, attiré par le bruissement qui provenait du volume noir de forme trapézoïdale, détourna son regard, croyant à une hallucination, s’enfuit. La tête demeurait immobile, privirea drept înainte, se concentrait afin de retenir l’avancée hasardeuse, incontrôlée de son pied. Celui-ci apparaissait, de plus en plus net, arrivait sur l’asphalte de manière évidente.
Je me promenais, m’approchais plus près, soulevais le voile et vis ses jambes maigres, tordues, ciuntite, en haut desquelles son sexe était maintenu large ouvert, comme sous l’effet d’une contraction indélébile survenue malgré elle, încremenit dans un mouvement involontaire, noirci par la saleté, blême, rongé par des insectes, aux caillots de sang enkystés entre les peaux. J’arrachai le tissu, en laissant échapper un cri de révolte, la tête baissa les paupières dans une attitude de paix, cocon de voile, laissant transparaître au moindre mouvement la lame aiguisée d’un couteau à même la peau.

- se zvîcoleau : en roumain se prononce “ sé zvîrcoléaou” : s’agitaient, se tortillaient

- presarate : en roumain se prononce “présaratté” : parsemés, clairesemés

- încovoiat : en roumain se prononce “încovoiatte” : courbés

- ciuntita : en roumain se prononce “tchiountita” : tronquée

- privirea drept înainte : en roumain se prononce “prifviréa dreptte înaïnneté” : regardant droit devant, le regard fixe

- încremenit : en roumain se prononce “înqueréménitte” : figé

Indélébile : que l’on ne peut effacer, l’on peut utiliser également le mot définitive ou immuable, mais le mot “indélébile” est visuel.

UNE AVENTURE

Il est parti peu de temps après m’ont dit ses amis, commença a se izbi contre les passants comme s’il avait bu, déraillant, tîrîndu-se dans les caniveaux. J’étais sortie avec lui pendant que son frère était parti faire un tour, il ne s’en souvenait plus, quelques minutes, à la va vite, dans la pénombre de la cuisine, avant qu’il ne passe le seuil de la porte, confiant et reposé. On avait fait ca à plusieurs reprises, dans les endroits où l’on se croisait, entre deux meubles, sur le lit soigneusement rangé, entre la pièce et la terrasse. Ensuite, îsi vedea de treburile lui, et j’accueillais Serge comme si je le voyais pour la première fois. Les deux frères ne s’entendaient pas. Ce jour-là nous étions Serge et moi, loin l’un de l’autre, comme deux étrangers. Son frère se tenait au milieu. J’essayais en vain de l’apercevoir, mais j’étais aveuglée par le torse nu de mon amant qui nous faisait la parade en se donnant des airs. Recroquevillée dans un coin de la pièce, je regardais le sol, incapable de faire le moindre geste, de peur qu’il n’attire son corps dans une osmose qui aurait fait des tâches de vomi sur le tapis cher de la salle à manger. Il me lançait des regards méprisants et je me décidai de bouger.
Je fis le tour du patelin et quand je fus de retour, il n’était plus là. Je voyais Serge assise de trois quarts, son ombre ocolea une partie du dessin naïf qui ornait le tapis, à l’étroit entre les meubles et les chaises, la tête posée sur un bras, son torse maintenu en position verticale par une tache rouge qui couvrait deux, trois mètres sur le sol, partait des pieds de la chaise vers moi. Je m’avançais dans la direction des toilettes qui se trouvaient sur le couloir, ramenais ma tête au visage triste, boudeur, entre mes mains, attendis pendant quelques minutes un signe de lui, me dirigeais vers la salle de bains pour me préparer à rejoindre mon lit. Je me suis donnée tout entière dans ces intervalles de temps sur des espaces pâles comme un linge, soupape d’air frais qui crevait la foule, dehors.

- a se izbi : en roumain se prononce “a sé izbï” : se heurter, se cogner

- tîrîndu-se : en roumain se prononce “tîrînnedoussé” : se traînant, rampant

- îsi vedea de treburile lui : en roumain se prononce “îchi védéa de trébourilé louï” : il vaquait à ses affaires

- ocolea : en roumain se prononce “oquoléa” : contournait

Lorsque j’ai utilisé les mots “soupape d’air frais” j’ai pensé à l’expression “soupape de sûreté” et pour les mots “pâles comme un linge” à l’expression “blanc comme un linge”.

LA SEPARATION

J’avais pris hier de quoi faire des bulles au soleil, pour le cacher, opaques, elles ont volé en éclats, empruntant de la lumière du soleil, lumineuses, se sont éparpillées en particules, sont tombées sur la terre, ont été absorbées par la boue. Vivant en dessous de la terre, des animaux se sont nourris, ont fabriqué des maisons à partir d’elles, bulles înstrainate puis recueillies pour en faire leur culcus. J’étais à quelques mètres. Ça se passait en rase campagne, je les ai vus avaler ces bulles, bâties désormais dans leur ventre. Je les ai vus se préparer, prendre la position qui est la leur, s’aligner selon l’organisation de leur peuple dans l’espace, afin de les recueillir cum se cuvine pour les ingérer de leur mieux. J’ai vu se préparer l’oisillon. Je m’éloignai à grands pas, chancelants, pour ne pas effrayer par ma présence la mère. Rien ne s’est déroulé comme avant, lorsqu’elle et lui étaient encore ensemble. Le couple fondateur s-a dezmembrat. Je lui ai donnée de quoi se rassasier pendant son absence. Il avait pris sa nouvelle femme bras dessus, bras dessous et partit, fier de sa proie. Au-dessus de leurs visages, avaient pondu les signes annonciateurs de leur séparation leurs amis de l’ethnie voisine.
L’oisillon attendait ce que la petite bête allait sortir de ses entrailles pour lui donner à manger. Elle se mirait, s’admirait dans ses yeux, désobéissait à son image, lui mentit, l-a descusut, lui chanta de quoi l’endormir quelques instants. J’ai marqué de mes pas le sol, et glissé dans sa direction.

- înstrainate : en roumain se prononce “înstraïnaté” : exilées

- culcus : en roumain se prononce “coulcouche” : abris, nid

- cum se cuvine : en roumain se prononce “coumme sé couviné” : comme il se doit

- s-a dezmembrat : en roumain se prononce “sa dezmemmebratte” : s’est séparé, s’est démembré

- l-a descusut : en roumain se prononce “la dessecousoutte” : lui posa des questions pour en savoir plus sur son départ, lui tira les vers du nez

LA VOISINE

Ce matin au réveil, Haroun se disait qu’une longue journée l’attendait, ses pensées s’effacèrent, elle se leva, prépara son café, s’assit sur la chaise ressassant ses vieilles rancunes contre sa mère et contre la société sourde à son savoir accumulé. Le téléphone sonna. Elle resta clouée sur la chaise. Les murs de sa cuisine dix mètres carrés lui enfermait les chairs, elle sirota son jus, traversa son salon, privirea fixa, s’arrêta près de la porte d’entrée, fit demi-tour et s’agenouilla pour enfiler ses baskets, enleva le manteau du cintre et traversa le seuil d’un pas long et rapide. Un jour auparavant, le ciel était gris, quelques gouttes de pluie fines s-au prins de par, sa première destination était l’ANPE.
Haroun passa près de sa voisine, la mit au parfum au sujet de sa cave, un des dépôts de haschich de la rue. Cette dernière fit un pas en arrière, deux bulles méfiantes dans les yeux, demeura sur place, dans l’incertitude, lui jeta le regard méprisant et en danger de quelqu’un à qui l’on venait de voler ses papiers, trous blancs cernés en pointillé, dessillé. Le sol venait de s’évanouir sous les pieds d’Haroun, le buste appuyé contre sa colonne vertébrale. Elle perdit sa maîtrise, s’éloignait longeant fîsia grise de béton. Son ombre se ramassa en boule sous ses pas et fut happée par le fragment de trottoir vide sur lequel elles étaient arrêtées, les contours de sa silhouette s’effilochaient dans l’enveloppe d’air, dense, aux parois diffuses, les fils qui dépassaient se rétractaient sous la peau, et formaient une pluie d’aiguilles strînsi par la sève qui parcourait le corps.

- privirea fixa : en roumain se prononce “priviréa fixa” : regard fixe

- s-au prins de par : en roumain se prononce “saou prinsse pé par” : se sont accrochés, fixés sur ses cheveux

- fîsia : en roumain se prononce “fîchïa” : ruban, lambeau

- strînsi : en roumain se prononce “strînchi” : liés, fixés, serrés

Nous pouvons remplacer “éteinte” par le mot “sourde”, mais le mot “éteinte” est visuel.
Nous pouvons remplacer “lentes” par le mot “fines”, mais le mot “ lentes ”suggère le mouvement.
Il est donné comme exemple dans le Lexis l’expression “retrouver la maîtrise de soi”.

LE PANORAMA

Au début d’un automne fade et pluvieux, marchant agale, je le vis, umblînd brambura, comme un chien vagabond, les besoins alimentaires qui lui tailladaient l’estomac l’empêchaient de faire ce qu’il lui passait par la tête. Il passa près d’un de ses compatriotes, flaira l’odeur de décomposition et déguerpit, une rafale de peur traversa son visage.
Regardant dans le projecteur le panorama éloigné, le premier plan enveloppé dans du brouillard, il attendait, immobile, qu’elle arrive. Accoutré d’un imperméable qui flottait sur se ses épaules frêles, il voyait des formes tesîndu-se dans la vapeur. Derrière lui, des touristes gesticulaient et parlaient fort, il s’enferma dans sa bulle le temps de saper le long échafaudage formé de tuyaux en haut duquel il était monté. Elle était en retard comme d’habitude. De fines gouttes de pluie s’accrochaient à ses cheveux longs, ondulés, lui collaient aux tempes et devant les oreilles. Des exclamations comme des bulles de savon s’étaient posées dans l’air, derrière lui.
- Là-bas, c’est Notre-Dame.
- Vous avez vu la Tour Eiffel, pointa du doigt la petite fille la carte postale qu’on lui montra le jour savant le départ.
Il sentit quelqu’un lui taper sur l’épaule, se retourna, une bouche accrocha la sienne.
- Je sors à l’instant du rendez-vous. Excuse-moi pour le retard. On me demande de bien vouloir avancer vers la pièce où avaient lieu les entretiens. Ils ne m’ont pas lâché, mes origines sociales, raciales, tests psychotechniques. Imagine, c’est pour un travail alimentaire.
- Eh oui, libre à toi de sauter de te jeter d’ici, nous sommes au quinzième étage. Le panorama est beau.

Je vivais à la périphérie des villes, près d’un feu de paille léger, pétillant, un culcus en toile de vent, pendant des années j’ai vécu là, tout seul. Un jour, ils me surprirent, m’ont dit de déguerpir : ordre de police. Je ne savais pas où aller, alors j’errai comme ca, de route en route.

- agale : en roumain se prononce “agualé” : nonchalamment

- umblînd brambura : en roumain se prononce “oummeblînd brammeboura” : flânant

- tesîndu-se : en roumain se prononce “tesînnedoussé” : se tisser

- culcus : en roumain se prononce “coulcouche” : nid, abri

J’ai utilisé le mot “saper” en pensant à l’expression “saper le moral”. J’ai utilisé le mot “ tuyaux” à la place de “tubulures” parce que cela donnait une impression plus brute. Les mots “travail alimentaire” sont utilisés dans des structures sociales comme l’ANPE.

LA SALLE D’ATTENTE

C’était la fin de l’été. Un été qui prit racine dans des fleurs mortes dont on aperçoit quelques traces dans la boue. Arnaud vit se pointer deux types, dont un décoiffé, blond, l’air la locul lui.
- Je viens voir M De Brucée. Et vous ?
Son haleine dégageait les vapeurs d’alcool statut.
- Je vois la psychologue, Mme Saut.
- Je n’étais pas bien dans mon travail, un Contrat Emploi Solidarité et je suis venu ici, lui dit Arnaud.
- Il vaut mieux se débrouiller seul, dit son copain, un sourire aux dents alignés tels les sîmburii unui fruit mûr, soulignant un nez fin en trompette et des petits yeux joueurs.
Son apparence sexuellement ambiguë le poussa à se pencher vers l’avant afin de ne manquer aucun de ses propos.
- Ici ils sont carrés, il fit un geste imitant des œillères. On n’a rien à leur dire.
- J’ai fait un Contrat Emploi Solidarité, moi aussi, dit le blond à Arnaud. On m’a démoli. Pour le moment je suis incapable de retravailler. Ils ont vu que j’étais faible et ils en ont profité.
- Ils prennent des Japonais maintenant, partout, c’est des bosseurs, jour et nuit, z’arrêtent pas. Ça y est, j’ai pété un plomb, ca va pas, faut que j’aille les voir, dit l’androgyne se retirant dans la cellule, d’un mouvement vers l’arrière, le visage supt et fermé.

- la locul lui : en roumain se prononce” la locoul loui” : comme il faut

- statut : en roumain se prononce “statoutte” : rance

- sîmburii unui : en roumain se prononce “sîmbourii ounouï” : les pépins d’un

- supt : en roumain se prononce “soupette” : émacié

LE COUPLE

Les visites se faisaient de plus en plus rares, il n’avait plus toute sa tête, aboutissait difficilement à un dialogue cohérent. Il se confrontait à des silences, des trous qui se résorbaient lentement, difficilement au bout de quelques minutes. Elle n’avait manqué aucune de ces journées de permission, et ne voulait pas le laisser seul, pas un seul instant.
Ils se sont rencontrés pour la première fois dans une vallée, accompagnés de leurs amis, lors d’un pique-nique, se sont passé le sel, lancés des œillades timides au début et franches lorsque la discussion s’est engagée. Leur couple s-a închegat sur des impressions qu’ils avaient en commun, qui se sont avérées de plus en plus claires, limpides, ca venind de la sine.
Elle avait appris trop tard l’accident, une avalanche de cris, quelques-uns latents dans la foule, au timbre des scîncete de copil. Ils se sont vus que plus tard, lorsque lui, trîntitsur une chaise roulante en transit dans la réalité, bouchée par des râles, lui souriait. Il était à l’abri des souvenirs. Elle était là le dimanche.

- s-a închegat : en roumain se prononce “sa înquéguatte” : s’est consolidé, dessiné, affermi, étayé, s’est formé, a été bâti, concu, s’est élevé

- ca venind de la sine : en roumain se prononce “qua veneindde dé la siné” : comme allant de soi

- scîncet de copil : en roumain se prononce “scîntchété dé quopile” : vagissements d’enfant

- trîntit : en roumain se prononce “trînnetitte” : renversé, jeté

Nous pouvons utiliser au lieu du mot “latent” les mots “cachés au milieu de la foule”.

P.-S.

Alexandra Bougé a publié plusieurs livres : Méfaits et geste du libéralisme aux éditions Soleils et Cendre, 2005 ; Communautés aux éditions Lieu-Dit, 2003 ; Machine aux éditions Lieu-Dit, 2002 ; La Table aux éditions Propos de campagne, 2001.

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