En tant qu’auteur — poète, essayiste et voyageur —, Kenneth White nous abouche au monde quand d’autres l’ensevelissent sous la « culture ». Il n’est d’ailleurs pas de ceux qui s’en remettent à l’imagination, qualité « littéraire » s’il en est.
« L’imagination, écrit-il, est le résultat d’une existence en vase clos, elle n’appartient pas à l’ouvert, à la mer ou à la plaine, qui sont tellement remplis d’éléments intéressants, même si l’on ne possède que des rudiments de botanique, de géologie, d’ichtyologie. Ce qui est nécessaire aussi, ce n’est pas la simple rêverie, mais la capacité d’ “embrasser l’ensemble”, de prendre conscience des interconnexions et des rapports. »
Dans La Carte de Guido, une errance savamment organisée à partir d’un document du XIIe siècle consulté à Bruxelles lui permet de parcourir l’Europe dans toute son épaisseur temporelle et physique. L’Europe, oui, car qui s’en soucie vraiment ? On songe à des philosophes : Massimo Cacciari, Jean-François Mattéi, dont les analyses plongent dans le mythe et l’Antiquité. A des écrivains et essayistes : le regretté Robert Lafont, Eduardo Lourenço ou Predrag Matvejevitch (...)
Retrouvez la suite de cet article dans la version papier du Monde diplomatique du mois de septembre 2011, page 24.