- 14 août 2010, par Georges Moréas
Une réponse en nouvelle sur le faux-débat de l’identité nationale, dans une métaphore du voyage grâce au véhicule qu’au terme de l’histoire, pas toujours drôle, le narrateur se réjouira tout compte fait d’avoir acquis, même s’il n’est pas conforme aux normes... le bagage de la vie (écrire aussi). La personnalité à la place de l’identité (qui la détruit). Être-là. Une éducation sociale, le passage du temps, (...)
- 1er août 2010, par Roland Pradalier
Admettons que n’ayant rien à dire, j’écrive comme on a soif, par besoin autant que par envie, pour étancher une très ancienne incontinence, ma passion. Admettons et buvons cette littérature au robinet. Sous pression, froide et légèrement toxique.
Je n’ai pas dès le commencement été amateur de bière, je veux dire à 16 ans quand je me suis efforcé d’en boire et que son amertume me faisait grimacer ou faire (...)
- 2 juillet 2010, par Pierre-Emmanuel Marais
"Un souvenir... Non. Pourquoi cette question ?
- Vous parliez de l’été, d’un été.
Klervi penche la tête. Elle sent un léger souffle sur sa nuque. Elle s’est laissée distraire un instant. Elle fixe Maria Alves et se demande ce que veut cette jeune journaliste, le sens de cette interview, de ce rendez-vous qu’elle lui a donné.
Maria reprend. Ses longs cheveux noirs s’enroulent autour de ses (...)
- 1er juillet 2010, par Fabrice Marzuolo
Encore un bébé oublié dans une voiture sur un parking. Le stress, l’appel de l’entreprise, arriver avant l’heure, partir après l’heure. La performance, le profit ou tout simplement la peur de perdre son gagne-pain… Il y a une logique dans une telle société : on met moins de temps à refaire un bébé qu’à retrouver du boulot…
Admiratif, je regardais les corbeaux se poser sur les corniches de l’immeuble en (...)
- 11 juin 2010, par Arnaud Huber
C’est l’une de ces journées caniculaires où votre épiderme et vos vêtements fusionnent comme un fœtus et son élément aqueux. Je ne dis pas ça par hasard. Aussi loin qu’il m’en souvienne, ma mère et moi n’avions jamais fusionné de la sorte ailleurs que dans son ventre.
Je me tiens à côté de son corps lourd et endormi, dans une chambre d’hôpital. Les gouttes de sa perfusion sont le seul liquide dont je perçois (...)
- 9 mai 2010, par Satan
Jadis, ma vie était une succession de dimanches, plus ennuyeux les uns que les autres, à chanter les louanges de Celui qu’on nomme parfois Dieu, mais qui possède évidemment autant d’hétéronymes que moi. Bien sûr, il m’arrivait de me bagarrer avec ce vieux frère d’Horus. Je me déguisais en porc ; il me castrait, je lui crevais un œil : nos corps indiscernables s’évanouissaient dans le lit du fleuve. Nous (...)
- 5 mai 2010, par Nicolas Boldych
Un jour le gouvernement du pays ordonna aux citoyens de se rassembler sur les places de ses villes car il avait une chose importante à annoncer. Tous les gens arrivèrent en marchant sur leurs deux jambes, mis à part quelques unijambistes qui avaient été privés de leur membre lors d’un accident, d’une guerre, ou du fait d’une grave maladie. Devant les foules ainsi amassées et avides de nouvelles, le (...)
- 26 avril 2010, par Roland Pradalier
Kristina Voger devint instantanément célèbre à l’âge de dix-huit ans, après l’avoir intensément désiré. D’une manière qu’elle n’aurait su prévoir et sans pouvoir en jouir.
Kristina ! Que l’on surnomma la poule aux yeux d’or, en référence à l’argent qu’elle fit gagner et à l’abandon qui suivit.
Il était devenu difficile de se faire remarquer par les médias, depuis l’apparition des stars du petit écran et (...)
- 14 avril 2010, par Luc Paul Roche
Vanessa
Une jolie préfecture, en 2008. Vanessa vient de fêter ses vingt-quatre ans. Elle est vendeuse dans une boutique de parfumerie, sur une belle avenue qui conduit à la gare SNCF. Les mecs la trouvent plutôt mignonne, ou ils la trouvaient plutôt mignonne, car, depuis qu’elle est avec Jason, un vrai costaud, policier en plus, ils ne se permettent plus de dire grand-chose.
Elle se plaint de (...)
- 19 mars 2010, par Nicolas Boldych
Blanche et fine est Elise. Son corps de jeune femme bien que d’apparence fragile, est musclé, offensif, enclin à l’effort. D’aussi loin qu’elle se souvienne Elise a toujours été attirée par le travail comme par un aimant ; consciente de cette force qui l’a accompagnée tout au long de sa vie, elle a tracé sa route dans le monde, sans colère mais avec une détermination presque inhumaine. Elle a cueilli (...)