John Taylor & Marc Feld
The Crossable
✧ Magnifique danse et circulations tout autant dansantes, entre les encres projetées, pliées, les strates qui apparaissent, les stries sonores, fondant – « gravité » ; « horizon de formes » ; « vertige » et ce « sentier gravissant en lacets la paroi » –
Un objet émerge ; est-ce un objet ? …une forme et plus qu’une forme entraperçue (…)
Chacun des 35 poèmes de LA GRANDE ÎLE à été écrit en regard des 35 photographies de Patrick Le Bescont et des 35 poèmes de François Cheng que l’on trouve dans l’ouvrage intitulé échos du silence — paysage du Québec en mars de François Cheng & Patrick Le Bescont — CREAPHISEDITIONS…
… comme un miroir face à un miroir, lorsque Au plus intime de chaque présence L’invisible ouvre sa plus (…)
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Je marche dans un long couloir, la couleur est grise comme quand on m’a arraché toutes mes dents avec des brosses à cheveux. Puis Tentacule se rapproche de moi et m’assomme d’un coup au visage. Je hurle de douleur en essayant de me relever, je me souviens de la première fois où je me suis lavé les yeux avec de l’eau verte, j’ai aimé le goût, je voulais voir le goût.
En fait, (…)
Adeeb Kamal Ed-deen est un poète iraquien – peut être le plus grand aujourd’hui - doublé d’un traducteur né à Babylone en 1953. Il a publié 18 recueils de poèmes qui ont été salués par bon nombre de critiques. Beaucoup de thèses ont été réalisées sur son œuvre. Aujourd’hui il vit en Australie et ses poèmes ont été repris dans l’anthologie annuelle The Best Australian Poems.
Tous ses (…)
Dieu ne prescrit pas de médicaments sur ordonnance !
Il n’y a nul retour possible en poésie moderne Aucun échappatoire Aucun accès non plus L’obscur ne m’a pas menti… Il est tard pour rentrer au bercail ce soir J’écris bien au-delà de mes mots Au-dessus de mes forces Par ici toute littérature est absente Égarée en chemin Je me réveille au bord du siècle à venir Je ne m’habite plus (…)
J’aime les variations infinies de l’éphémère, ces quelques secondes où l’on perçoit un peu de ce qui ne sera jamais plus. Et j’oublie vite.
Un après-midi, piquée par un son insolite qui se propageait comme la houle dans la rue, j’ai vu un aveugle. Sa canne balayait le trottoir et semblait lui ouvrir le chemin. Mais j’ai corrigé cette impression quand un guidon de moto a percuté son thorax. (…)
Servir de la peinture rouge, encore ! un tableau tout en rouge, encore ! à un cerveau qui ne comprend pas que je porte mes papiers d’innocence comme des accusations... Je pense en mangeant mes ongles, pour nourrir ma haine, je veux qu’elle grandisse comme un horizon vu à la verticale... Je me griffe jusqu’à l’os, je dois me nourrir sans penser au goût... et ma zone de confort est une zone de (…)
Vers 2/3 ; vers 3/3. En suivant FEU DE BOUQUETS extraits du recueil de haïkus de EMMANUEL PETIT par Lionel Marchetti Quelques traces toutes récentes sur un sol souple. Est-ce là le passage d’un animal à la poursuite d’une proie ? Et, qui sait, ne suis-je pas moi-même irrémédiablement suivi ? Ne pas se retourner. Continuer la marche ; laisser la peur. Voici le mystère complet d’un mot, (…)
30 méditations géographiques
(Nathanaël GOBENCEAUX)
Le rivage : Lieu de l’espace-temps, le rivage est soumis à l’action des marées. Tout espace est tributaire de la dimension temps, mais le rivage en est peut-être une des manifestations les plus évidentes. La marée influe sur ce lieu de façon spatiale (le paysage diffère en fonction de la présence ou non de la mer) et de façon temporelle (…)
Sourire au départ
Le danger fut plus frais que cette voix
plus blessé que le rouge des toits
Rhume du monde qui éclate en sanglots
c’est l’ouverture vraiment ouverte
le cataclysme ironique de l’amour
La dépêche tremble à la lisière de ton nom
Chansons
rêves
Le courrier parviendra-t-il à cette vipère céleste
cette vieille soeur qui file
tourne et recommence (…)