La Revue des Ressources

Jour de travail 

quatrième épisode

lundi 15 mai 2006, par Thibault de Vivies

Ca commence au petit jour avec le lever au chant du loup et les petits pas qui les mènent où donc ce couple si ce n’est au bout du long couloir dans le séjour tout contre le poêle et les fesses qui se réchauffent avant tout le reste et l’envie d’y rester tout du long s’il n’y avait pas le trop de chaleur qui empêche et l’un à côté de l’autre à pas s’être encore dit un mot même pas le bonjour du nouveau jour et l’espoir de bien faire aujourd’hui messieurs dames... Je soulève la tenue de nuit pour laisser s’engouffrer l’air chaud viens-y tout partout ce qu’il te reste en résultat de combustion de la nuit passée, on est très tôt dans la matinée et déjà va falloir mon homme que t’ailles refournir en bois avant de te mettre au travail tu sais bien le tri à effectuer c’est la mission qui t’as été confiée pour les deux trois jours qui viennent et sacré nom d’un chien t’es pas rendu mon gars avec le retard pris la veille alors peut-être que je te donnerai le coup de main on verra bien ce que tu me proposes en échange, je peux te donner des idées pour ne pas que tu ailles y chercher trop en profondeur au-dedans de ton esprit malade... C’est bien de toi en moi dont j’aurais besoin en échange mon homme avec ton sexe tout chaud qui vient me réveiller au petit jour et ça fait combien de temps dis-moi qu’il ne s’est pas approché de moi le petit monstre pour venir en moi me pénétrer en douceur tu sais bien que je n’aime que ça alors oublie pour une fois les mots plein de violence et de mépris dans l’intention.

Les yeux non pas encore ouverts en totalité et surtout l’envie pour lui de passer avant tout le gant humide sur le visage avant de commencer une nouvelle journée d’hiver et peut-être alors il jettera un œil dans les environs pour y découvrir une belle à ses côtés qui fait la désirable, mais tu sais bien que j’ai à faire ce jour et plus qu’hier c’est toi-même qui l’a dit alors comment je trouve le temps de mettre la douceur qui accompagne mon entrée en toi si c’est ça que tu veux et rien d’autre pas de précipitation et de brutalité très bien alors on en reste là forcément tous les deux pour le moment... Il passe tout de même la main dans l’entrejambe juste pour tapoter un peu son sexe à elle ça veut dire à bientôt t’en fais pas petit animal la journée est longue et réserve des surprises et il se décale d’un pas sur le côté pour mettre suffisamment de distance et qu’elle ne puisse pas tenter à son tour le geste c’est sa main à elle sur son sexe à lui, cette nuit j’ai entendu comme tu t’agitais ma belle avec sûrement les rêves pas propres qui devraient bien te suffirent non ?... J’enfile mon pantalon et boucle le ceinturon en cuir pour que le froid ne puisse pas s’engouffrer dès l’instant que je m’éloigne du feu je prends le risque d’une infiltration malheureuse, je peux attendre que la dernière bûche se consume avant d’en ajouter une autre c’est au comptes gouttes messieurs dames car il n’y a pas la place pour deux morceaux de bois et si tu laissais un peu de chaleur pour le reste de la maison ma belle en laissant ta place devant le petit poêle, ce n’est pas encore aujourd’hui que je sortirai chercher du bois c’est que bien trop de vent au-dehors pour prendre le risque.

La frustration elle trouve toujours à être compensée quand l’en a la nécessité et si je cherche au plus près alors je trouverai satisfaction à n’en pas douter et pense ma chère à bien étaler la confiture sur le bout de pain et à t’enfiler ça d’un coup d’un seul on se remplit comme on peut, je prends le temps d’apprécier à sa juste valeur ce que le Seigneur Dieu a mis à ma disposition ce jour... On ne se regarde pas ou peu même si les yeux dans les yeux à ce moment-là on sait bien faire passer les messages de mécontentement et elle et lui à se contenter de petit déjeuner en silence avec juste les bruits de la cuillère dans la salade de fruit jolie jolie jolie, on attend que le lait refroidisse un peu dans les bols pour pouvoir l’avaler d’une traite et passer à autre chose et c’est que la journée est chargée avec pour une fois un vrai travail à accomplir à domicile par notre homme dans le couple et ce pour le compte du comité gouvernemental qui saura bien réclamer des comptes en temps voulu alors ne te disperse pas l’homme et dépêche toi de finir au plus vite la tartine que tu as entamée... Je n’ai jamais dit ma chérie que je ne voulais pas te recommander au près de mon supérieur pour un peu d’aide mais c’est que cette tâche exige que je sois seul sur le coup et tu sais bien comme je peux facilement avoir l’esprit en confusion si tu comptes en même temps que moi, laisse-moi faire au mieux avec un temps de préparation et de concentration indispensable avant que je ne m’y mette pour de bon.

Je te regarde faire par en dessous comment tu t’y prends mon homme pour noter sur chaque fiche un certain nombre de chiffres et je plie en même temps la nappe en quatre en faisant bien attention que les bords ne dépassent pas et pourquoi faut-il que tu te caches de moi je ne vais pas copier pourquoi veux-tu te retirer dans la pièce d’à côté avec si peu de place pour y travailler correctement, je ramasse sur le sol la quantité indénombrable de miettes qui sont tombées et je les disperse un peu plus pour qu’elles soient moins visibles dans cet espace infini si on veut bien y’a moyen après tout de croire que les pièces de cette demeure ne sont pas bornées comme on pourrait l’imaginer... Elle est bien seule cette femme à décider d’ouvrir les horizons du couple avec le rappel à l’ordre de trop de monotonie parfois et lui qui compte et recompte encore pour être sûr de n’avoir laissé échapper aucun chiffre et elle qui chante à présent nue dans la grande bassine d’eau au milieu du séjour ou peut-être ailleurs où le ciel est à vue comme dans la clairière au milieu du bois tout proche, elle nettoie son corps mal foutu avec les aspérités où se loge facilement la crasse accumulée sur quelques jours et si tu enfonces le doigt dans le nombril ce n’est pas une bonne odeur qui en ressort ça non... Je veux commencer la journée avec le maximum de propreté sur moi et la bonne odeur de sainteté qui m’accompagnera tout du long à chercher à m’occuper pendant que monsieur compte les tickets jaunes bleus verts rouges avec alternance et décalage des rayures blanches je crois bien de ce que je pense avoir aperçu messieurs dames on s’y perd facilement.

Personne même pas le chant des sirènes ne pourra perturber ma tâche celle que je me suis fixée pour atteindre le bout du jour avec l’accumulation des petites fiches de pointage puisqu’il s’agit de ça et tout est question d’organisation et l’esprit clair et le sentiment d’avoir rempli sa mission à la fin de la journée, vous pourrez bien réclamer vos chiffres messieurs du comité gouvernemental je ne serai pas en reste croyez-moi j’ai su y faire même si ça a pris son temps nécessaire... Et il lui rappelle à son amour que tout ça le travail accompli c’est pour le bien du ménage et rien d’autre pas du tout de plaisir dans la tâche rébarbative mais peut-être alors on aura suffisamment de sous pour agrandir l’aile gauche tu sais bien et tu pourras alors trouver plus d’espace pour les exercices de relaxation souviens-toi de ce que tu m’avais demandé dans le temps... L’accumulation de cartons dans la pièce avec au-dedans les différentes boules numérotées de une à trois cent douze sans distinction de couleur pour l’instant un premier tri pour être sûr de ne pas croiser deux fois le même numéro à deux ou trois chiffres et la cohérence on la trouve où on veut bien la trouver et je n’ai pas à rentrer dans ce genre de considération il est noté noir sur blanc sur le cahier des charges.

Les yeux fermés et l’eau qui coule tout du long et toujours clapotis dans la grande bassine en fonte elle prend le temps de rincer maintenant avec juste la main en dehors du gant pour guider l’écoulement, elle est assise le jet au-dessus de la tête et peut-être autour la lande déserte en cette saison si peu de bruit si peu de monde pour jeter un oeil et si elle fait quelques pas en dehors du récipient alors au loin on l’apercevra sûrement elle pense à ce moment-là qui veut bien lever la main pour témoigner de sa présence dans les parages je suis prête à communiquer... J’éponge comme je peux le surplus qui humidifie le vieux parquet qu’en a vu d’autre et la serviette blanche qui me protège du froid au sortir du bain on dit que le corps a besoin d’attention pour ne pas attraper la mort ce serait pas de veine, j’éteins la lumière au moment d’enfiler mes sous-vêtements pour ne pas qu’il me voit l’étranger-toujours-le-même à observer le déroulé de la journée à travers les fenêtres je sais bien qu’il prépare son arrivée et qu’il prend ses repères pour ne pas entrer sans raison... Mon amour d’homme est suffisamment occupé pour ne pas pouvoir se rendre disponible dans l’instant et je serai bien seule à devoir gérer l’intrusion fortuite de je ne sais qui cette fois-ci dans l’antre familial, j’enfile de quoi être présentable pour ne pas me laisser surprendre encore une fois et peut-être je souligne à peine au noir le contour de mes yeux pour ouvrir le regard et plus si affinité.

Ce n’était pas compliqué ce que je voulais t’offrir au jour de notre première rencontre ma princesse une vie en grand avec la plus belle diligence et toutes les options qui vont avec et aussi une grande maison avec tout l’espace pour le rangement et aussi tout plein d’amour avec les attentions qui accompagnent, et la vie elle va pas toujours dans la direction qu’on voudrait ma belle et pourquoi faut-il que tout se soit transformé en citrouille Nom de Dieu qui a eu les mots pour me soutenir dans l’envie que j’avais de contenter ma petite femme tout pour toi et prêt à en dégommer plus d’un qui gêne la progression, je relève le regard de sur mes fiches et j’en dis long encore une fois sans prononcer un seul mot mais le cœur y est on dit... Et comme il peut l’homme à récolter les billets tout du long de la vie à mi-chemin avec toutes les compromissions nécessaires pour pas qu’on y vienne à lui retirer le peu qu’il a gagné l’a pas envie que ça lui échappe et la queue rarement entre les jambes il trace sa route comme un brave et planche par planche il construit sa maison de taille raisonnable et c’est très bien ainsi il pense qu’elle s’en contentera peut-être il faut l’espérer mais va pas lui réclamer plus princesse parce qu’il fait au mieux avec l’environnement qu’on lui offre, chier !... Qui prend le temps t’entendre les mots en écoutant chaque bout de vie prononcé en articulant particulièrement promis alors il en retirera un petit quelque chose de la petite humanité que je trimbale avec moi en boulet attaché au pied au moment où je compte mes chiffres et ce sera toujours quelques sous de plus à la fin de la semaine, à chaque jour suffit sa peine on dit ma douce et demain je t’offrirai de quoi te présenter au mieux au Très-Haut pour le dimanche-jour-du-seigneur une nouvelle robe toute nouvelle avec la fermeture éclair dans le dos comme j’aime à t’aider à la remonter tu sais bien.

Si je te laisse entrer par la fenêtre toi l’étranger-toujours-le-même alors tu me promets de ne pas me faire de mal et de venir nous annoncer la bonne nouvelle cette fois-ci qui que tu sois quelque soit l’allure de ton déguisement et qu’est-ce que tu vas donc avoir à nous raconter ?... Pardon je sais bien vous alliez passer à table le déjeuner du midi n’attend pas même si c’est peu je me rends compte en préparation Madame je ne reste pas longtemps car c’est que j’ai laissé ma diligence en double file à l’orée du bois et s’agirait pas qu’on vienne me l’enlever vous comprenez Madame quand on a acquis sur ses propres deniers un bien il est difficile de le voir disparaître aussi aisément il dit l’homme en passant l’ouverture, il est temps pour toi alors l’étranger de nous expliquer ton intrusion en habit d’homme du monde un cran au-dessus de nous peut-être le costume sombre et la chemise propre boutonnée jusqu’en haut c’est que tu n’as pas de temps à perdre et nous non plus figure-toi, il ouvre sa sacoche l’étranger et dispose à même le sol une certaine quantité de boules de couleur mauve numérotées de une à trois en exemplaires multiples et il s’excuse pour le dérangement c’est que la tâche confiée précédemment par le comité gouvernemental n’est plus à l’ordre du jour alors il faut s’y remettre avec de nouvelles boules pour une nouvelle mission de plus grande importance pour l’avenir de la cité ma bonne dame ne déranger pas votre époux pour ça je vous laisse lui expliquer la situation dès que j’aurai disparu... Et ne prenez pas la peine de me raccompagner à la fenêtre juste fermez derrière moi pour ne pas faire rentrer plus de froid il rajoute l’étranger que la paye à la fin de la mission reste inchangée on est bien d’accord c’est un cas de force majeure, si je ne vous invite pas Monsieur à partager le repas que j’ai préparé en votre absence c’est que je n’ai pas envie de ressentir la solitude de femme inactive si vous parlez travail avec mon homme rien de plus.

Une par une avec toute la précaution que ça exige à ramasser pour le moment avant le temps de devoir les recompter ces boules pour aucun complément de salaire un forfait pour la mission même si elle change je ne toucherai pas plus à la fin de la semaine et pourquoi l’as-tu laissé entrer le saligaud proprement habillé pour faire illusion et pourquoi ne l’as-tu pas retenu une fois là pour que je lui explique ma situation de devoir finir cette tâche au plus vite une bonne fois pour toutes pour pouvoir en démarrer une nouvelle pour un nouveau fournisseur autre que le comité gouvernemental, j’ai une nouvelle expérience à faire valoir à présent et je ne compte pas travailler pour le même employeur toute une vie c’est pas une vie de compter des boules rouges vertes ou mauves qu’elle importance puisque qu’il faut recommencer tous les deux jours nom d’un chien galeux qui me chie dessus dès qu’il en a l’occasion... L’homme dans le couple n’aime pas la tournure que prennent les choses ces temps-ci de renouvellements incessants dans la cité avec une femme à ses côtés qui ne sait prendre partie et le soutenir quand le besoin s’en fait ressentir il dit qu’il a besoin de son aide à présent il supplie à genoux les deux mains tendues vers le ciel et il faudra désormais qu’ils soient deux à accomplir à deux c’est-à-dire le repas le travail le ménage etc... Je sais bien comment faire pour couper au plus fin les légumes avant d’en faire un potage ma belle et peut-être on aura des choses à se dire à ce moment-là et quand j’entends le son de ta voix ça me met en appétit si si crois-moi le temps ne passera pas en vain.

Pardon oh pardonne moi mon amour je me suis laissé tenter par le costume trois pièces qui parfois sait annoncer les bonnes nouvelles avec le sourire en façade comment je pouvais prévoir qu’il venait te mettre des bâtons dans les roues mais au final il y aurait eu un risque de l’empêcher d’entrer tu crois pas et tu sais bien que tout ça ta contrariété c’est peut-être pour de rien en quelque sorte on ne pourra jamais savoir si le supplément de paye sera ou non au rendez-vous à la fin de la semaine rien n’est moins sûr mon amour on sait jamais et maintenant prends le temps de t’asseoir à mes côtés et rajoute du gruyère dans l’eau de ton potage pour qu’il soit plus nourrissant... Et on décide en peu de mots de casser au plus vite le mur qui sépare le séjour de la salle de pointage c’est deux trois mètres carrés pas plus qui l’isole trop la petite femme de son petit homme et tant pis si le toit menace alors de s’effondrer ils sauront bien le retenir avec toute la force de leurs quatre mains, lequel des deux finira sa soupe avant l’autre c’est qu’on veut faire la course pour le fou rire qui en suivra et la complicité qu’on y gagnera... Je crois en toi mon bonhomme d’une vie je sais bien que tu fais au mieux pour qu’on ait le beurre sur les tartines au réveil et pour que je ne dessèche pas tu prends sur tes économies et sur ton temps pour aller me chercher à l’autre bout de la cité sur la face sud les onguents nécessaires à la régénérescence de ma peau, n’oublie pas que demain c’est jour de soldes mon amour.

Au-dehors j’entends bien qu’on ricane de notre situation au bourg de la cité si la vie n’est pas encombrée c’est qu’elle tient sur le travail des autres et c’est bien de nous dont il s’agit messieurs dames un jour on se réveillera alors on poussera la porte de la forêt avec un peu plus d’insistance et on ira chercher auprès de vous ce qui nous est dû à savoir un peu de considération que diable, combien sommes nous à vivre au fond du bois à jamais se croiser à croire qu’on a mis les frontières même au-dedans et qui sait ce qu’il peut bien se passer pour chacun dans sa merde et combien de boules ils ont la possibilité de compter eux pour se faire un peu de sous et c’est quand qu’on aura droit au chauffage central et au ramassage des ordures, je rédige une nouvelle lettre sur un coin de table pour faire part de mes revendications... Ca prend une grande respiration l’homme pour faire baisser la tension et tous les ans à la même saison les douleurs qui reviennent dans les reins alors va falloir prendre sur soi et simplement rajouter une bûche dans le poêle pour être sûr que la chaleur atteigne la salle adjacente où toutes les boules font leur meeting pour un après-midi de jeu des sept familles... Peut-être que si tu t’assoies là à mes côtés pendant que je compte et que je note alors peut-être que je sentirai ton soutien ma belle et sûrement tu t’ennuieras à me regarder faire mais je te le demande comme une prière et surtout ne dis rien pendant tout ce temps au risque de me déconcentrer ça pourrait être beaucoup plus long alors y’a pas encore la nécessité de faire tomber le mur.

Et tout l’après-midi à le regarder mon homme dans le petit espace réservé à cet effet le regarder accomplir sa tâche et une par une disposées dans les différentes boites avec parfois un chiffre écrit au plus petit serré dans sa fiche pour que tous tiennent les uns à la suite des autres et c’est à n’y rien comprendre et ça a sa propre logique avec manuel d’utilisation à l’appui et peut-être entre temps je serai retournée au salon pour reposer mon esprit qui cherche à y voir clair dans toutes ces manipulations forcément... Elle s’échappe parfois au pays de ceux qu’ont la vie facile avec toutes les commodités à portée de main et elle imagine qu’ils font partie elle et lui de la communauté des privilégiés, on dépose à l’entrée de la demeure familiale tous les matins non pas des boules colorées mais du savon frais et des draps qui sentent le propre merci bien fallait pas j’aurais pris la peine de laver ceux de la veille... J’entends d’où je suis les testicules de mon homme qui s’entrechoquent au-dedans de la boite avec peu d’espace finalement pour s’exprimer et s’il revenait l’étranger en déposer d’autres sur le tapis je ne suis pas sûre qu’il y aurait alors suffisamment de marge pour leur faire de la place, j’ai de la peine pour toi mon homme ce jour et je prends sur moi de ne pas te le dire pour ne pas casser ton rythme de travail et si ça se trouve à la fin de la journée on pourra profiter tous les deux du temps nécessaire au câlin réclamé ce matin et bien mérité au bout de ce jour, je compte jusqu’à trois et je change de position sur ma chaise pour ne pas ressentir le dur trop longtemps.

Quantité de mouvements au-dedans de mon esprit et je n’entends plus que tu es à mes côtés ma douce d’une vie de rien je sais bien que tu fais au mieux pour m’emboîter le pas ce jour de travail à la maison et peut-être que si tu me faisais face on pourrait parler d’un véritable soutien, où es-tu à cette heure entre chien et loup le soleil décline et je ne distingue qu’une masse informe qui ne ressemble à rien de vivant posée tout près et la tension du le-mieux-faire-en-un-minimum-de-temps se fait sentir alors... Si tu t’arrêtes un temps et comme proposé plus tôt que tu pousses du pied le mur fragile qui sépare l’établi du séjour alors toute la lumière qu’il nous reste de cette journée qui touche à sa fin prendra sa place pour éclairer ton environnement de travail rien que ça et ça suffira bien pour dessiner au mieux les contours de ton épouse, mais les bonnes intentions d’antan ont la vie dure et Nom de Dieu on passe à côté sans s’en rendre compte houps là je pense plein de maladresse et de précipitation dans l’expression messieurs dames j’arrive au bout du compte et ce serait bien dommage de s’arrêter même un court instant en si bon chemin je pense malgré tout... Il fait le vide notre homme avant d’entamer la dernière ligne droite il secoue les bras et les jambes pour laisser s’échapper toutes les mauvaises ondes du corps et de l’esprit qui se rend alors disponible pour la vérification des comptes et il peut bien refaire son apparition le représentant du comité gouvernemental pour réclamer son dû alors il ne sera pas déçu et comment peut-il faire pour me refuser une paye en supplément.

Il est temps à cette heure de s’asseoir devant le poste pour écouter les nouvelles du jour alors je prends la parole et je dis je me lève je te laisse et je m’en vais de ce pas me tenir au courant on dit de l’actualité et peut-être alors si tu n’as pas encore totalement fini mon homme je repasserai te faire le petit coucou avant de me mettre aux fourneaux... Une envie de bien faire on annonce que désormais les crédits seront concentrés sur l’aide à l’acquisition de diligences à charbon l’énergie du futur il est dit qu’un gisement a été découvert sur la face sud tout au plus profond des entrailles de la cité où l’est pas question de s’aventurer seul à ses risques et péril le lieu est loin d’être sûr messieurs dames tenez le vous pour dit on dit et tant qu’il y aura du bois dans la forêt on n’aura pas trop froid mon chéri qu’est-ce que tu en penses de ça... Prends sa main et suis la à présent en cuisine c’est que le soir est là et qu’elle a besoin de toi pour préparer le repas du soir et il lui dit que ça tombe bien il a finit son travail du jour alors il peut bien plonger les racines dans le bouillon après les avoir une à une nettoyées pour ne pas sentir la terre crépiter entre les dents, merci de prendre la peine mon homme elle pense tout bas qu’elle a bien mené son affaire.

Et elle et lui on mange au plus vite sur un coin de table pour pas trop de temps à passer à nettoyer et pas de pain ce soir pour ne pas laisser de miette et pas de viande à remiser dans le torchon et pas de tisane pour apaiser le dedans d’avant la nuit et zou les membres à s’entremêler au bout du couloir la pièce qui réceptionne les corps à même le sol si pas le temps d’atteindre la paillasse, un couple qui se donne du plaisir la récompense pour le sentiment du travail accompli messieurs dames ce n’est pas rien... Je sais bien ma belle que tu en veux plus avec ce temps de la douceur toujours le même mais qui peut être sûr que mon cœur suivra et j’ai les palpitations en alerte maximum et c’est de repos dont j’ai besoin mais tu peux poser ta tête sur mon épaule je ne te ferai plus mal promis... Dès demain je creuserai un puit dans le sol pour y trouver ma propre source d’énergie quand le bois viendra à manquer on sait jamais ma belle ce que nous réserve l’avenir tu sais bien comme la forêt s’éloigne de la demeure un peu plus chaque année, si tu éteins la lumière dès à présent on gagnera sur la consommation de demain un nouveau jour et d’autres objectifs à remplir nom d’un chien c’est encore moi qui m’y collera à n’en pas douter.

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