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7 avril 2022, par Rodolphe Christin
S’en aller avec Kerouac, et risquer l’abordage d’horizons imprévus sur une vieille terre d’Amérique bousculée dans ses repères car traversée comme jamais. Vue, vécue, elle tremble, vacille, dépasse les bornes, dérangée par le rythme des voyages intérieurs, extérieurs. L’horizon qui appelle se rapproche ensuite, prend consistance grâce au voyage, devient palpable pour l’expérience avide de le (…)
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13 mars 2010, par Rodolphe Christin
Simone Dumenclin, il faut le dire, se félicitait de n’avoir pas demandé le divorce et d’avoir conservé son statut. Divorcer, elle y avait déjà songé à plusieurs reprises, mais ne l’avait jamais avoué à quiconque. Elle était donc, d’une certaine façon, bénéficiaire par alliance des chaudières et des bois Dumenclin s’il arrivait quelque chose à son mari. Avec le temps, les qualités de celui-ci (…)
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18 décembre 2009, par Rodolphe Christin
Ma bibliothèque idéale n’existe plus. Elle s’est dispersée au gré des déménagements, victime des aventures et des mésaventures. Elle est à rassembler. Livres endormis dans les cartons sur le sol d’une maison amie — Monts du Lyonnais. Livres alignés sur les rayons d’une étagère, dans un grenier dont les fenêtres donnent sur des falaises calcaires et des forêts d’épicéas — massif de Chartreuse. (…)
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6 février 2010, par Rodolphe Christin
Cinq.
Dans son boudoir de la rue des amis, Clara n’était jamais en retard. Un rendez-vous est un rendez-vous. Courtoisie et professionnalisme l’obligeaient à un minimum de rigueur. C’était un principe auquel elle ne dérogeait jamais. En outre, son client Monsieur Dumenclin n’aimait guère attendre, comme tous les gens importants, ou plutôt : qui se sentaient importants. Personne n’est (…)
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6 mars 2010, par Rodolphe Christin
Le soleil tapait sur sa joue droite. De lisse et confortable, la route était devenue chaotique. Les yeux fermés par le foulard qui enserrait sa tête, Hector Dumenclin transformait chaque sensation en information, dans l’espoir que sa mémoire noterait les détails de l’itinéraire. S’il se fiait à certains films qu’il avait vus, cela pouvait s’avérer utile. Il s’efforçait de cultiver cette (…)
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10 septembre 2012, par Guillaume J. Plisson,
Rodolphe Christin
Ce geste du bras avec au bout le chiffon blanc, le signal. « C’est bon, allons-y », souffla Égrégore. Civils, nous formions un commando uni. Les doigts d’un poing. Cette nuit, rien ne devait nous arrêter, ni les barrières ni la peur. Au loin grondaient les diesels des camions. Nos cœurs préparés battaient fort dans leurs cages. Le sang claquait le tambour de l’action. Ceux qui étaient connus (…)
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30 mars 2022, par Rodolphe Christin
Où l’on propose au lecteur de suivre une ligne de vie amoureuse des forêts, des broussailles et des rivières. Henry David Thoreau (1817-1862) montre le chemin des bois, pensant trouver dans ces marges de quoi changer la vie. Chercheur atypique, il se met à l’écoute de la polyphonie du monde, voit dans le vol du pivert et le coassement de la grenouille la source d’une possible régénération de (…)
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3 octobre 2008, par Rodolphe Christin
Ce texte est une inspiration libre ; il ne prétend ni illustrer ni être illustré par ces 7 photographies de Marc Bonneville qui ont servi de détonateurs à mon imaginaire :
2006-068_15n 2006- 070_10n 2006-199_21n 2007-058_36n 2007-087_15n 2007-103_16n 2007-145_07
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Les gens s’étaient rassemblés en une colonne qui s’étirait pour traverser la ville. Des groupuscules isolés cherchaient (…)
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27 février 2010, par Rodolphe Christin
Huit. Hector, tu vas me faire plaisir. Tu vas nous suivre sans râler, d’accord ? Sois gentil s’il te plaît.
La voix de Clara était claire, sereine, rassurante. Une voix pareille ne pouvait pas faire de mal, pensa l’homme d’affaires.
Kévin se tenait à distance, assis sur le bord de la table. Il n’avait pas quitté sa veste. Il observait la situation, très attentif. Parfaitement calme, (…)
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22 mai 2010, par Rodolphe Christin
Ils en étaient proches à présent. Il était là, dans leur collimateur. Deux-cents mètres à vol d’oiseau. Un toit de tôle sur des murs de pierre. Certains d’entre eux avaient été récemment consolidés, on voyait les joints de ciment, neufs et gris, entre les blocs.
Le Pic de l’Etincelle projetait son ombre sur le Refuge du Loup sans parvenir à l’enlever aux regards. Mathilde et Hector se (…)