Lhasang Tsering, né en 1952 au Tibet qu’il a fui huit ans plus tard pour l’Inde avec ses parents, traducteur des Chants du sixième Dalaï-lama “Ocean of Melody”, a à son actif une demi-douzaine de minces volumes de poèmes parus aux éditions TibetWrites de Dharamsala. Ces éditions qui oeuvrent à faire connaitre des poètes et des écrivains tibétains, sont aidées financièrement par un groupe de 40 poètes hollandais grâce à la publication d’un volume intitulé Blue Boeddha : Poets for Tibet.
Sa vie est presque une légende dans la petite comunauté tibétaine en exil. En 1972 il renonça à partir étudier aux Etats-Unis pour rejoindre l’armée de résistance tibétaine opérant depuis l’Ouest du Népal. Dans ces années il fut actif dans le développement et la direction des écoles primaires et secondaires TCV (Tibetan Children’s Villages) où sont accueillis et éduqués les jeunes Tibétains qui, seuls ou avec leus parents ont fui leur pays souvent au péril de leur vie.
Sa thématique majeure, comme chez nombre des poètes tibétains réfugiés en Inde ou dans d’autres parties du monde, est l’appel à la liberté, rangzen, de son pays. Néanmoins, en 1990, alors président de l’association des jeunes tibétains, il démissionna pour marquer son désacord avec la politique de la “Voie du Milieu” menée par le Dalaï-lama, récusant sa politique d’autonomie du Tibet aux dépens de son indépendance complète ; tout en lui vouant allégeance en tant que chef spirituel. Après les révoltes de 2008 qui vit au Tibet l’arrestation et un massacre des Tibétains révoltés contre la lourde sujétion de leur culture et de leur foi (l’enseignement du tibétain dans les écoles est de plus plus évacuée au profit du chinois seul reconnu par l’administration de leur pays) il s’est démis de tous ses activités politiques et il dirige aujourdhui avec sa femme la librairie Bookworm à Dharamsala.
Il fut l’un des premiers à écrire en anglais une poésie souvent rhétorique, parfois métaphysique et oratoire avec des réminiscences wordsworthiennes voire blakiennes, des poèmes souvent déclamée en public ou interprétés par des groupes rock. Sa thématique dépasse aujourd’hui la seule évocation du drame vécu par le pays du Lion des Neiges au profit d’autres combats écologiques planétaires.