Comme s’il était facile d’ouvrir les yeux
Comme un astre qui met le temps de la lumière pour apparaître et disparaître aussitôt
Oui
Je frôle encore un peu l’étoile du berger en volant
J’écris pour mieux désorienter les esprits aérées et éthérés
Du plomb dans mes mots
Des graines de syllabes usées
Fossilisées…
Dans la signature du vide l’onde de vie est porteuse !
Les consciences coïncident entre elles
Mes erreurs sont physiques
Mes plaies sont mentales
Et qu’ils sont beaux les jaunes de Van Gogh !
Selon moi les vrai maîtres sont là depuis toujours
Les vrais gens sont ailleurs ?
C’est par instinct de conservation que j’écris
Je quitte une illusion pour une autre
Est-ce louable ?
☐
L’intuition d’un possible
Tout ce qu’il y aura eu de beau dans ma vie s’efface en un instant
Je suis allé trop loin avec mes mots de service
Je me sens plus fort dans l’obscurité
Mon orchestre est prêt à jouer la symphonie du trouble bipolaire
Et j’occupe mon temps à regarder des anges disparaître
J’écris avec une main d’ange !
Je cherche en moi le mot révélateur
Le seul à être réutilisé…
La poésie n’est pas seule
Je ne l’abandonnerai pas
Je change ma façon de regarder le monde jusqu’au point de me désajuster…
Perdre
Ecrire…
D’emporter ce que peut l’être encore
Rejouer la même partition inexorablement ?
☐
Rien ne meurt car Dieu bouge
Ma lueur de jour a cédé aux rang d’étoiles
Faut-il brûler pour briller ?
Cette vanité d’initié m’égare
M’aliène
Qui est-ce qui dévie ma main quand j’écris ?
L’immunité de poète prend fin avec le genou droit amputé de Rimbaud
Où est-il enterré ce genoux droit de Rimbaud ?
Est-ce une relique d’usure ?
D’attrition ?
J’écris sans le secours des mots vainqueurs
J’écris sans le secours des mots d’emprunts…
Parce qu’il ne peut m’arriver rien de plus beau ici-bas !
L’univers est humain !
L’univers se déchire toujours quelque part
Et Dieu est lourd de conséquences…
Quelque chose s’en trouve sauvé ?
Quoi ?
Le genou de Rimbaud !
☐
C’est le premier regard du monde qui compte
Mes mots sont des lapsus d’alcool
Des monologues de haute ivresses
Et ce trajet retour pour me perdre
Routes sans exil…
Sans piéton
Sans voyageur
Je me décale un peu
Je veux tenir parole
Ne pas pactiser
Jamais !
Je guette les signes du marionnettiste
Je scrute des alphabets du guide suprême !
Matrice ouverte
Encore une heure de lumière avant le jour !
Faut-il tout comprendre autrement ?
Je fouille dans ma conscience qui fouille dans une poubelle !
Préparer l’intelligence à venir devient urgent
Devient l’absolue nécessité
D’urine et de fioul
Dû-t-il ne rester que cela ?
☐
J’arrive si tard dans la vie qu’il est tôt dans la mort*
Je suis du temps qui s’est arrêté
Quand se taire fait tant de bruit !
C’est le langage qui est lourd ce n’est pas moi…
Je crois qu’écrire à priori c’est être seul
Les mots ne savent pas le dire ?
Je n’ai plus besoin d’avoir quelque chose à dire
J’écris avec des yeux usés
Je vois Dieu en double
En deux exemplaires !
L’un illustre et l’autre en relief
J’écris dans un espace jumeau
Seul à seul
Quel est ce double qui dit non à mes prières ?
Ce que savant les Dieux je l’ignore !
Mais pas pour longtemps
Car j’arrive à l’horaire fatal
L’heure dite où tout bascule
Je ne crois pas à un monde qui croit renaître seul
Sans rien dire
Il s’est éteint mon grand talent !
*Titre inspiré d’un vers de Valdimir Holan
☐
Non ! Les étoiles ne nous sont pas destinées !
J’écris jusqu’au commencement d’une musique familière
Intérieure
J’ai des routes à refaire
Des pistes à suivre
Les mots se chevauchent entre eux
Si seulement j’avais un adversaire à mon niveau
A ma hauteur !
Je suis invulnérable en poésie moderne !
Pas d’égal en la matière…
Tout se danse !
Je peux m’’habituer à tout et ne plus être étranger à rien ?
Après tout j’ai joué et j’ai perdu…
Gros
Lourd
Oui je veux me dissoudre anonymement
Disparaître entier !
Fuir la blessure du poème !
Excursion finale ?
L’humeur de nuit repart vers une mission de jour
Un bruit négatif…
Et tout s’interrompt