Il y a près de cent ans, le 26 février 1905, mourait Marcel Schwob. Figure centrale du monde littéraire au tournant du XIXe et du XXe siècle, il était admiré tant pour son œuvre de fiction (Cœur double, Le Roi au masque d’or, Mimes, Le Livre de Monelle, Vies imaginaires, La Croisade des enfants) que pour son rôle de traducteur et de « passeur » des littératures étrangères, et pour son érudition devenue légendaire. Le cercle de ses amitiés (Stéphane Mallarmé, Jules Renard, Paul et Camille Claudel, Oscar Wilde, Robert Louis Stevenson, Alfred Jarry, Paul Valéry, André Gide, Colette, Paul Léautaud…) manifeste l’importance d’un créateur qui demeura en marge des écoles ; sa disparition prématurée contribuant à la relative éclipse d’une œuvre hâtivement classée comme symboliste ou décadente et « fin de siècle ». En réalité, multiforme et paradoxale, elle pose avec acuité quelques-unes des questions dont vit aujourd’hui la littérature : qu’il s’agisse des rapports du biographique, de l’historique et du fictionnel, des jeux du fantastique, de la voix du récit et des « rapports mystérieux » des signes entre eux. Elle n’a cessé d’exercer une influence diffuse, souvent méconnue, sur de nombreux écrivains du siècle écoulé, en France comme à l’étranger, des surréalistes à Jorge Luis Borges.
La Revue propose notamment un extrait d’une oeuvre inédite de Marcel Schwob, "Comment maître Shore rencontra la beauté". A noter la parution, en octobre 2009, aux éditions de la Table Ronde, d’un autre texte inédit, Maua.
Les textes proposés
Marcel Schwob et l’art d’écrire en peintre
Comment maître Shore rencontra la beauté