La Revue des Ressources

ET LE LOGOS EST DEVENU SONORE 

DU CORPS PICTURAL À LA "DIGESTION" ALCHIMIQUE

vendredi 17 septembre 2021, par Annalisa Pascai Saiu

ET LE LOGOS EST DEVENU SONORE
DU CORPS PICTURAL À LA DIGESTION ALCHIMIQUE

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Et le Logos est devenu sonore.

Le théurge est celui qui revient à Dieu, à l’Unique, en parcourant la route du Nom, en passant le septième jour et en se tournant vers la Couronne, Kether.

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De ce Logos qui est toujours les hommes n’ont aucune intelligence, ni avant de l’avoir entendu, ni immédiatement après l’avoir entendu […/…] il reste caché aux hommes, à ce qu’ils font en étant éveillés, de même qu’ils n’ont pas conscience de ce qu’ils font en dormant.
Héraclite

L’étape fondamentale de ce chemin est parfaitement exprimée par la lame XVI du tarot appelé à Marseille la Maison Dieu, appelée ésotériquement le Retour à Dieu, Je suis Dieu, je suis moi.

Dans la langue sarde, connue sous le nom de Campidanese, on trouve toujours l’expression Seu Deu ou Deu Seu, précisément du latin Ego Sum Deus.

L’artiste qui parcourt ce chemin ardu, devient ce qu’il est, mène à son terme ce qui était in nuce, l’épée et la coupe.

1+1 = 4

La Tetraktys dont est composé le nom des noms.

Le voyage vers le mariage alchimique.

Dans les cultures traditionnelles, comprises dans le sens guénonien, les poètes étaient ceux qui parlaient le langage des Dieux et le mot poésie lui-même était compris dans son sens primitif. La poésie, du latin pŏēsis du grec ποίησις, dérivé à son tour de ποιέω = produire, faire, créer et, dans un sens plus large, composer, jusqu’à la racine sanskrite pu- qui a précisément le sens de générer, procréer et kri, qui est la racine du karma.

Le poète était un théurge, un oracle, un prophète et il n’y avait presque aucune distinction entre la poésie et la prière.

Henri Chopin, dans son œuvre Les mirages des 27, parle du caractère insaisissable des langues post-alphabétiques et précise, en guise de manifeste, que chaque lettre contient l’univers entier.
J’y vois une forme de prière, une forme de théurgie.
Le fondateur du mouvement lettriste, Isidore Isou, a dédié son nom de scène à la déesse Isis. Dans son film Traité de bave et d’éternité, il fait non seulement un bond en avant vers un proto-situationnisme post-Artaudien, mais dans sa tentative de sonder, déconstruire, presque anéantir le langage, il fait aussi un bond en arrière vers la recherche d’une prière.

Cette dernière entendue comme la susdite — la recherche de la divinité en soi.

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Ce corps sans organes

Ce corps sans organes,
perdu,
vidé,
blessé,
ravagé par la maladie,
saturé de mémoire.
Corps fatigué,
englouti par les âmes d’innombrables vies.
Violé par des rites blasphématoires.
Avili par les fausses paroles d’un dieu bâtard.
Déchiré en lambeaux et dispersé à la croisée des chemins.
Ce corps,
temple du soi suprême,
étendu dans la douce chaleur de la vie,
pris par la main,
écouté,
conduit à la flamme brûlante de la lumière.
Bien-aimé ; a fait un autel de la liturgie sacrée.
Déifié
humanisé
vivant.
Malgré tout
vivant.
Vivant.

A. P. S., Jeudi 20 février 2020, 10h33

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La digestion —

Quand je mets le microphone dans la bouche, j’ai simultanément cinq sons : l’air et le liquide dans la bouche, la respiration dans le nez, l’air entre chaque dent et la respiration dans les poumons…
En 1974, j’ai mis dans mon estomac un tout petit microphone et ce fut une découverte — le corps est toujours comme une usine !
Il ne s’arrête jamais — il n’y a pas de silence !

Henri Chopin, interview non publiée, ABC Television, Sydney 1992

La frontière qui sépare la musique de la poésie est entièrement arbitraire, et la poésie sonore est précisément conçue dans le but de briser ces catégories, de libérer la poésie de la page imprimée, sans pour autant, dogmatiquement, supprimer la commodité de la page imprimée.
(La machine à phagocyter d’Henri Chopin, par Domenico Napolitano, Zetaesse webzine)

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En enregistrant le processus de digestion sur bande magnétique, Henri Chopin explore le temple du corps de l’intérieur.
Si, d’un point de vue sémantique, il avale le mot, il détruit le langage, il le chie, il le détache de la contrainte du signifiant, il renonce à la suprématie du mot, et comme il le dit :

— Que la parole ne soit plus chair, que le souffle vocal soit chair.

D’un point de vue symbolique, il emmène à nouveau le Logos vers d’autres rivages, il accomplit alchimiquement la première transformation du Grand Œuvre, le Nigredo ou œuvre en noir, la cinquième phase de la transformation elle-même, comme nous pouvons le voir dans le Mutus Liber.
Par la greffe du processus de V.I.T.R.I.O.L. sept mots de la devise alchimique latine Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem.
En effet, l’image de l’homme dans le monde, qui est le principe des mystères éleusiniens, la descente aux enfers, se réalise en soi.

Chopin sent la puissance du souffle divin, l’Eau de Voilette de Rrose Selavy (l’alter ego féminin de Marcel Duchamp) et sent qu’il doit imprégner son corps, sa chair du même esprit divin, pour échapper au piège du langage, de la matière et des superstructures auxquelles il est lié.

Une prière de la chair pour élever l’esprit.

La putréfaction est si efficace qu’elle détruit l’ancienne nature et la forme des corps en décomposition, les transmutain dans un nouvel état d’être pour leur donner un fruit entièrement nouveau. Tout ce qui vit, meurt ; tout ce qui est mort se putréfie et trouve une nouvelle vie.
Antoine Joseph Pernety, 1758

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La première transformation alchimique a lieu lors de la digestion. Une partie des aliments est transformée en nourriture, en énergie, et une autre partie en excréments. C’est une représentation parfaite des phases alchimiques qui, au contraire, vont du nigredo à la citrinitas ou au travail en jaune. Ces transformations, qui se répètent de manière cyclique jusqu’à ce que la rectification soit complète, ont lieu à l’intérieur du four, appelé Athanor.
Dans le tableau De Fornace Anatomica de Gerhard Dorn (alchimiste de la seconde moitié de 15ème siècle), l’homme est représenté comme un athanor vivant, une demeure (fourneau) dans laquelle le Grand Œuvre est achevé. C’est au sommet de l’appareil digestif que se trouve le point culminant de tout le processus.

La solution philosophique consiste à transformer l’humidité de la base fixe en un corps aqueux. L’origine de cette dissolution est l’esprit volatil enfermé dans la première eau.
A. J. Pernety 1758

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Dans le Traité du ciel terrestre de Wenceslaus Lavinus de Moravie (alchimiste du 15ème siècle) il est écrit : Comme à l’origine, la nature s’est d’abord servie de la séparation pour orner et organiser la masse qui… était dans le désordre et la confusion, ainsi l’art, qui aime la perfection, doit imiter la nature. Nature élimine les excréments substantiels soit au moyen d’une bave terrestre qu’il transforme en eau, soit par adustion.
L’art utilise le lavage et la digestion, que ce soit par l’eau ou par le feu, et sépare les souillures et les impuretés, purifiant et nettoyant l’âme de tout vice. Celui, donc, qui connaît la manière d’utiliser de l’eau et du feu, connaît le véritable chemin qui mène aux plus hauts secrets de la nature.

Ainsi le langage, fragmenté, décomposé, décapité, retourne à sa fonction primordiale de logos rendu sonore. Comme dans le grand arbre de vie, en haut et en bas, les racines sont dans la terre, les branches dans le ciel, les profondeurs sont divines et abyssales.

J’aime donc à penser que ce sont les motivations profondes qui ont poussé Chopin à interpréter la Digestion.

Il n’y a pas de ligne droite, mais une seule dimension qui s’enroule constamment et continuellement sur elle-même, imprégnée de l’Esprit universel. À l’intérieur du déterminisme divin, le destin et la détermination humaine sont les principales coordonnées à l’intérieur desquelles tous les êtres mènent leurs existences.

En conclusion, il n’y a pas de conclusion.

Je m’abandonne à l’inévitabilité d’être dans le monde.

J’adore.

A.P.S., Mardi 5 Mai 2020, 8h42

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Une cathédrale Inversée

Une cathédrale Inversée
c’est une femme
une femme
est une cathédrale
comme Chartres
elle a un labyrinthe dans sa tête
une énigme dans son cœur
Impossible à résoudre
mystère de la création
gestation.
J’ai vu de nouveaux oiseaux dans le parc
au soleil
ils sont venus ici
attirés par l’air pur
des draps blancs sur les fenêtres
bavardage enfantin
sous la lune rouge
cela fait germer les plantes.
La terre est toujours avec moi
même quand je suis absente.
Je vis dans l’énigme.

A. P. S., Jeudi 14 mai 2020, 10h42

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JE SUIS UNE SORCIERE

JE SUIS UNE SORCIERE.
DEA.
SAINTETÉ.
PUTAIN.
MAMAN.
IMMONDE.
PURE.
JE SUIS LA VENGEANCE ET LE PARDON.
JE SUIS MEDEA.
ECATE.
CIRCUS.
JE SUIS KORE.
PERSEPHONE.
DEMETRA.
TOUTES LES DÉESSES ET TOUTES LES FEMMES.
JE PARLE PARCE QUE MES INTESTINS ME PARLENT.
JE SUIS AGITÉE.
JE SUIS TRAVERSÉE PAR LA DIVINITÉ.
VIVANTE, TRAVERSÉE PAR LA VIE.
MORTE, TRAVERSÉE PAR LA MORT.
L’OBSCURITÉ ET LA LUMIÈRE S’INTERPÉNÈTRENT EN MOI,
JE SUIS LA MÊME CHOSE.
JE SUIS LE FEU QUI BRÛLE ET DÉTRUIT POUR PURIFIER.
JE SUIS L’AIR, LE VENT QUI ALIMENTE LA FLAMME ET APPORTE UNE LUMIÈRE, BRISE QUI CARESSE.
JE SUIS LA FUREUR MEURTRIÈRE QUI OUVRE LES FENÊTRES POUR DÉCHIRER LES CŒUR.
CHALEUR, VASE QUI ACCUEILLE TOUT ET NE REJETTE RIEN.
L’EAU QUI COULE, DÉVASTE TOUT, L’EAU QUI NOURRIT ET ÉTANCHE LA SOIF.
JE SUIS LA TERRE QUI TREMBLE ET T’AVALE DANS SES ENTRAILLES.
JE SUIS LA TERRE QUI BERCE, FAIT GERMER ET FERTILISE TOUT.
JE SUIS TOUT ET L’ABSENCE DE TOUT.
JE SUIS UN VASE DÉBORDANT ET UN BORD.
JE SUIS TOUT ET L’ABSENCE DE TOUT.
JE SUIS L’AMOUR.
Je suis de la haine.
JE SUIS L’INDIFFÉRENCE
JE SUIS BIENVENUE.
JE SUIS TOUT ET L’ABSENCE DE TOUT.
JE SUIS TON ÂME ET JE TE PARLE DEPUIS LE DÉSERT.
REGARDEZ DANS LE MIROIR ET PRENEZ-MOI.

A. P. S., le 18 marts 2020, 15h54

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Au commencement était le Verbe
Et la Parole était avec Dieu
Et la Parole était Dieu
Et le Logos est devenu Sarx
et a habité parmi nous.

Prologue de l’Évangile de Jean

Il est vrai sans fausseté, certain et très vrai, que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour faire les miracles d’une seule chose. Et puisque toutes choses sont et viennent d’une seule, par la médiation d’une seule, ainsi toutes choses naissent de cette seule chose par adaptation. Le Soleil est son père, la Lune est sa mère, le Vent l’a porté dans son ventre, la Terre est sa nourrice. Le père de tous, la fin du monde est là. Sa force ou sa puissance est entière si elle est transformée en terre. Vous séparerez la Terre du Feu, le fin du gros, en douceur et avec beaucoup d’ingéniosité. Il monte de la Terre au Ciel et redescend sur la Terre et reçoit le pouvoir des choses supérieures et inférieures. C’est ainsi que tu auras la gloire du monde entier, et c’est ainsi que les ténèbres fuiront loin de toi. C’est la forteresse de toute force, car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute chose solide. Ainsi fut créé le monde. De là naîtront de merveilleuses adaptations, dont la méthode est ici. C’est pourquoi on m’a appelé Hermès Trismégiste, possédant les trois parties de la philosophie du monde entier. Complète est ce que j’ai dit du fonctionnement du Soleil.
Kybalion

Comme la dissolution dissout les corps, les doutes des philosophes sont dissous par la connaissance.
Gerhard Dorn

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Je suis le corps

Je suis le corps
chaque partie de moi l’est.
Je vis des événements avec ça.
J’apprends par la chair
les secrets des choses.
Privé de corps, je suis muette.
Devant ces ruines,
je me demande qui j’étais
dans l’obscurité de cette mystérieuse ville archaïque.
L’avenir est dans la mémoire.
Je ne veux pas être autre que moi
si ce n’est pas moi.
Je suis le corps
chair
sang
respiration
et un souffle divin qui s’étend au-delà du soufre.

A. P. S., Dimanche 23 juillet 2020, 01H30, écrit à Tharros

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Je n’ai rien à ajouter

Je n’ai rien à ajouter,
seulement un silence placide
mentir
dans le vide.

A. P. S., Mardi 4 août 2020, 00h34

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La convoitise dans tes yeux

La convoitise dans tes yeux
me désapprouve
je suis née pour être morte.
Ton regard est chargé d’amour charnel
ne me touche pas
jusqu’à ce que je monte vers mon Père
je suis l’amour
née pour être morte
immortelle.
Le sang versé
bu par le peuple
les peuples ne sont que des peuples.
Ils mangent ma chair et pourtant ils haïssent.
Regardez la volupté de votre Sacrifice
Et riez de vous-même.

A. P. S., Dimanche 5 Juillet 2020, 17h00, en regardant Andreij Rublev

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On dit que si un poète meurt

On dit que si un poète meurt,
une partie de Dieu meurt.
Un morceau de ciel,
de l’eau,
la Grande Mère.
Ils disent que c’est trop tôt
pour faire d’elle une veuve.
Ne la faites pas crier au parjure.
Ne jouez pas salement.
Un poète ne peut pas mourir, porc d’un dieu.
S’il vous plaît.
Une génuflexion à la lune des loups.
Divinité sans abri.
Quand le chagrin se précipite comme la vague.
Nous craignons la mort à laquelle nous ne croyons pas.
On dit que si un Dieu meurt
nait un Poète.

A. P. S., Jeudi 2 juillet 2020, 22h03

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La correspondance

La correspondance
des éléments alchimiques
résonne
dans les visages
ondulés par le silence.
Harmonie
dans l’entaille d’un abîme.
La folie d’être mariée à un fantôme.
Il vous parle.
Qu’est-ce que cela signifie de se manger soi-même, si ce n’est pour déconstruire
briser
jusqu’à la dernière partie
le moi inférieur ?
Pour intégrer le ciel et la terre.
Comme c’est le cas ci-dessus
donc ci-dessous
la mort,
trépassée
succombe.

A. P. S., Samedi 15 août 2020, 19h18

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Onze

Onze
Je suis double
Ailes de déesse
Ailes de démon
Proche et lointaine
Je tue et je donne la vie.
Créature du monde souterrain
Créature de lumière
Je suis légion dans mes deux,
Dans mon unique
Désir multiple
Pour être réunie avec moi.
Dans la chance de coudre sur moi
Mon ombre.
Je me suis mangée
Le placenta avec lequel je suis née
Mais c’était indigeste.
Tiens-moi la main.
Quand je crie
J’ai la tête qui tourne.

A. P. S., Samedi 13 Juin 2020, 12h02

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Je tremble puissamment

[21:42, 1/7/2021] Burubu Sbiriguda : Je tremble puissamment.
Je rêve d’être reflétée
Dans un puits à fond renversé
Comme si j’avais les pieds dans le ciel
Et des cheveux sur la terre
Je marche sur mes mains
Je parle de mots différents
Je suis arrivée à moi-même
Dans mes successions
Je tremblais.
Mes os étaient brisés
Je glissais
Du ventre d’un étranger.
J’ai été roulée dans le ciel
Un nuage se moquait de moi
J’étais bizarre à ses yeux
Avec ces cheveux
Cette question —
Et elle sourit de manière évanescente
Elle me rit au nez sous la moustache blanche de sa liberté.
Quand je serai grande, je veux être elle.
Je rêvais
Et c’est arrivé.
Cela m’est arrivé.
Et j’ai rêvé.
Et le puits était toujours suspendu dans le ciel
Avec un bassin qui s’est rempli d’eau
Tous les jours à onze heures et à sept heures du soir.

A. P. S., Lundi 15 juin 2020, 7h11

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Il est inutile de chercher de la poésie

Il est inutile de chercher de la poésie
Dans les yeux de ceux qui ne la possèdent pas.
Il est inutile d’aspirer à l’ardeur
Chez celui dont le cœur en est dépourvu
Inutile,
De montrer la liberté
À ceux qui veulent rester confinés dans l’enclos.
Laissez les poètes être avec les poètes,
Afin qu’ils éviscèrent leurs pensées
comme les anciens prêtres.
La beauté de cet éternel présent,
Accompagne nos prières.
Dans l’Un,
Il n’y a pas de place pour le mensonge.

A. P. S., le 22 février 2020, 22h

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L’amour

L’amour est une nécessité de l’âme pour se rétablir.
Pour revenir à son état primitif
Raviver son être animal
Libérer sa puissance
Il n’y a ni bien ni mal
Il y a seulement une déglutition
Avaler
Cracher
Revenir en arrière
Bravement
Redonner du cœur à l’ouvrage
S’affirmer en annihilant
En un seul souffle
L’alchimie des trois.

A. P. S., Lundi 24 février 2020, 13h54

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Je ne suis même pas à moi-même

Je ne suis même pas à moi-même
Je viens d’un endroit très éloigné
où les chats boivent du lait
et les enfants mangent de la viande.
L’eau a jailli du rocher
comme la manne du ciel.
Il n’y avait pas d’icônes,
les corps évanescents
ont choisi leur propre forme.
J’aime à penser qu’ils sont devenus chair
pour faire l’amour.
Et puis ils sont devenus presque gazeux pour se reposer
enveloppés dans un sommeil chaud.
Sans maîtres, ni rois, ni sujets.
Juste un grand amour.
La hiérarchie céleste
veille sur ces créatures sacrées.
La reine nature a fourni de la nourriture et un abri.
J’aime penser et écrire,
Mais je ne suis même pas à moi-même
Je ne peux pas parler
Les mots meurent dans ma gorge
Intimidés par leur propre pouvoir destructeur.
J’ai un corps assemblé que j’adore.
J’en fais un temple.
Je ne peux pas faire plus.
Je ne suis pas à moi-même.
Je ne suis pas
Mais
Je me permets d’être.

A. P. S., Vendredi 17 juillet 2020, 09h31

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Des restes

Des restes,
La maison est dans vos pas
La maison, c’est toi qui m’attends
La maison n’est que ton souffle sur mon cou fatigué.
Le vent transporte des territoires inconnus sur votre peau.
Je ne peux pas arrêter ce voyage,
La maison n’existe plus.
La maison est cet ailleurs où je croise ton regard.
La maison est ce poème que je n’ai jamais écrit.
La route est cet endroit où je me retrouve en errant.
La route, c’est moi qui me cherche.
Je possède la peau des territoires inconnus.
Je me renie sur ta peau
Sur vos territoires de peau inconnus à mes pas.
Je me renie dans le souvenir de vos regards.
Le vent est cette maison vide
Le vent, c’est moi qui te cherche sur le chemin de la terre.
Je me renie dans ton souffle.
Je possède la peau de territoires inconnus.

A.P.S., le 11 septembre 2020, 22h00

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Fin du temps

Fin du temps
Je bouge mes pas
vers une direction inconnue
J’avance sur ta peau
Mon souffle devient plus court
Le vent se moque de moi
Il me déchire
Vous vous allongez dans son abri
Possédé.

A. P. S., le 11 septembre 2020, 22h22

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Deux forces

Deux forces
opposées
la même violence
le bien et le mal
aucune différence
jusqu’à
ce que le dénominateur commun
soit la violence.
Combattre.
Se transformer
en un Tao,
interpénétrant.
Libérer
Sang
Feu
Lumière
étincelle de pierre Sacrifice.
Faible lueur
Lame tranchante
Caresse de velours
En chair et en os.
Être une femme
condamnée
aux richesses inestimables
à une fureur inextinguible.
Liturgie de la vie quotidienne.
Odyssée faite d’immobilité et d’absence.

— Annalisa Pascai Saiu, 2020 —

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P.-S.

Toutes les images et tous les textes (ainsi que les traductions en français depuis l’italien) sont issus du travail de recherche de l’artiste Annalisa Pascai Saiu
tout comme de sa performance allow myself to be ; ainsi que de sa thèse en cours d’écriture intitulée : ET LE LOGOS EST DEVENU SONORE, DU CORPS PICTURAL À LA DIGESTION ALCHIMIQUE.

— Musique

—  Vidéo

—  Vidéo (2)

—  Concerts

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