- 3 juillet 2010, par Serge Meitinger
« Tout roman est un acte d’amour. »
Exergue de Pagli
Dans la nouvelle Le don de Lakshmi (Le poids des êtres), Shanti, une humble paysanne mauricienne d’origine indienne voit, chaque année, lors de la célébration du jour de Divali, renaître en elle l’espoir que cette année, la déesse la comblera enfin du don qu’elle réserve à ses fidèles les plus méritants. Bien sûr elle envisage d’abord (…)
- 6 décembre 2009, par Laurent Margantin
1.
Ici les toits des maisons étaient en tôle. Certaines pièces donnaient sur une petite cour protégée par l’épaisse végétation. La nuit, les lumières allumées révélaient ces minuscules carrés à l’air libre et la vie des habitants à côté.
Au milieu de l’obscurité, on voyait le buste et la tête d’une femme dans une cuisine se déplacer d’un coin à l’autre de la pièce, comme si une partie de (…)
- 3 décembre 2009, par Serge Meitinger
Boris Gamaleya, né en 1930 à La Réunion, d’un père Russe blanc et d’une mère créole, le plus grand poète réunionnais vivant, est un poète du bout du monde, chantre de son île natale qu’il dut quitter quelques longues années pour un exil administratif (quand Michel Debré, premier ministre et député de l’île, envoyait exercer en métropole les fonctionnaires natifs soupçonnés, en raison de leur (…)
- 29 novembre 2009, par Laurent Margantin
1.
Le siffloteur était à l’œuvre très tôt le matin. On entendait le son aigu du fond de son lit, incapable de se rendormir. Il vous poursuivait dans la chambre à côté, qui donnait elle aussi sur le parking derrière l’immeuble. En ouvrant le volet, on constatait qu’il n’y avait personne dehors.
Autour du parking, il y avait quelques maisons et leur jardin impénétrable. Le siffloteur (…)
- 22 novembre 2009, par Laurent Margantin
1.
Les chiens marchaient dans la rue. Ils étaient trois. Ils passaient devant les boutiques et parfois s’arrêtaient pour regarder les vitrines. Il leur arrivait de rentrer, mais ils repartaient vite, chassés par les vendeuses. Devant un bar, ils urinaient discrètement dans un pot de fleurs, chacun à son tour. D’où venaient-ils ? Appartenaient-ils à quelqu’un ? Ils avaient plutôt l’air de (…)
- 15 novembre 2009, par Laurent Margantin
1.
Il était à la sortie de la ville, à côté du boulevard qui longeait l’océan. On le voyait de loin, haut comme un immeuble de quatre étages. Ses branches pendaient au lieu de s’élever, leur masse sculptée par les vents qui ne cessaient de souffler sur la côte. De lourdes lianes pendaient aussi, formant une espèce de voûte sous laquelle s’asseyaient quelques clochards à la peau sombre. (…)
- 8 novembre 2009, par Laurent Margantin
1.
Les derniers navires étaient arrivés à l’automne. Des cargos venus des côtes les plus proches on déchargeait des containers remplis de cartons de taille et de provenance diverses. Des camions sur les quais emportaient les centaines de cartons que des employés des différentes bibliothèques de l’île supervisaient et numérotaient.
Combien de bibliothèques l’île abritait-elle ? On ne (…)
- 21 octobre 2009, par Christophe Chabbert
Un peuple rouge
L’origine de la couleur des lémuriens chez Malcolm de Chazal est sans doute à rechercher dans les premiers versets bibliques de la tradition yahviste. En effet, l’auteur de Genèse 2, 7 précise que le premier homme, Adam, fut modelé par YHWH à partir de la glaise rouge de la terre primordiale. La traduction de ce verset par André Chouraqui met particulièrement l’accent sur la (…)
- 21 octobre 2009, par Christophe Chabbert
La Lémurie chazalienne est étroitement associée à la symbolique de la pierre. Chazal emprunte ici des références très nettes à la Bible qui a toujours considéré la pierre comme une matière sacrée. Il est sans doute intéressant de noter que Jules Hermann n’était pas non plus étranger à cette symbolique judéo-chrétienne et l’aspect sacré des montagnes est bien présent dans ses Révélations du (…)
- 21 octobre 2009, par Christophe Chabbert
Réécriture chazalienne du mythe lémurien : perspectives d’ensemble
Peu après que Hart eut évoqué en sa présence l’existence passée de la Lémurie et s’apercevant sans doute qu’elle correspondait à une préoccupation ésotérique dont son aïeul François de Chazal eût pu avoir connaissance, Malcolm, « en marchant sur la voie ferrée qui relie Port-Louis au faubourg de la plaine de Lauzun » , voit (…)