Cet hommage s’imposait ! La psychanalyse manque déjà et manquera... mais on y reviendra quand le pouvoir changera. Du moins j’espère, même si depuis elle a changé.
Je pense que la question de l’accès des psychologues comportementalistes aux soins n’est pertinente qu’en matière d’abolitionnisme de la psychanalyse hospitalière et d’économie et de la déontologie médicale ; c’est une question purement et simplement politique.
La loi Acoyer en 2004 a inauguré un cycle scandaleux contre la protection individuelle en France. Elle gère le pire aujourd’hui, une société rendue malade — et toxicomane — par sa thérapie même : prescriptions des thérapies des laboratoires commerciaux pour des médicaments pacificateurs (Prozac, Ritaline et autres du même genre dits "médicaments de confort" gérant les troubles comportementaux) qui écrasent tout le pays — dès la plus tendre enfance, au lieu de prendre en considération l’origine psychologique souvent familiale ou environnementale des troubles comportementaux des enfants (dont hyperactifs) dus en réalité au défoulement de l’angoisse ou de l’absence de structure par la profusion contradictoire des messages reçus (question d’éducation dans le milieu familial et à l’école) : en réalité on isntalle une dépendance addictive et ses conséquences pour la vie entière.
Nous sommes un des plus gros consommateurs du monde de ces médicaments après les USA, or ils ne sont achetables que prescrits, donc cherchez l’erreur... Une mine de ressources dans le cadre du commerce pharmacologique mondialisé et qui contribue à la ruine de la sécurité sociale, de surcroît !
Les psychiatres chimiothérapeutes, non psychanalystes, ont mordu à l’hameçon du pouvoir pour régler leur vieux compte avec la psychanalyse au moment où elle commençait à s’instituer dans la médecine de secteur (hospitalisation à domicile en particulier amis aussi hospitalisation sous la dépendance d’un chef de service médecin).
L’autre aspect du néo-comportementalisme c’est qu’il adhère aux prescriptions gouvernementales étant libéré du code de déontologie corporatiste (qui suppose entre autre le secret professionnel). Cela va de pair avec l’avènement du contrôle liberticide et avec la restauration de l’internement d’office pour résoudre une partie de la répression de la délinquance des jeunes ou des adultes face à des prisons surchargées qui n’ont plus de place pour les petits délits ou à des familles qui craquent.
Autrefois les petits délits étaient amnistiés à chaque élection présidentielle, cela faisait de la place.. aujourd’hui ils ne le sont plus (depuis trois mandats). Ce n’est plus l’accumulation du stock c’est l’accumulation des problèmes.
Donc le déclin de la psychanalyse querelle ou pas n’est pas réellement un problème d’épistémologie (certes mais ailleurs autrement), du moins au niveau des décisions de santé. C’est un problème d’opportunisme des lobbies et des polices au pouvoir contre les individus, qui lève toute les barrières citoyennes de l’intimité et de la vie privée.
La question de la vérité universelle de l’œdipe et de l’inconscient n’est pas ce qui l’emporte dans l’introduction du néo-comportementalisme en France.
Car les grands comportementalistes fondateurs n’étaient pas du tout dans la résolution du symptôme dissocié de l’inconscient. L’école de Palo Alto c’était essentiellement la question du langage présidant à l’auto-représentation comportementale, etc. C’était la question de la liberté, de la désaliénation... tout le contraire de ce que le néo-comportalisme pratique !
Ce que nous avons introduit ici c’est lé néo-comportementalisme qui va avec le néo-conservatisme, le néo-libéralisme, etc.
On n’allait plus rembourser la psychanalyse (trop longue et/ou trop coûteuse), mais la psychologie comportementaliste à la place, pragmatique, exécutive rapide, car elle était soi-disant plus économique... Dont acte : à 8 ans exécutifs de cela le résultat est atroce.
Pour un bilan sur la loi Acoyer les lacaniens ont été le plus longtemps réfractaires et ont combattu jusqu’à la dernière seconde contre.
E.R elle avait fait ses compromis tardifs mais les avait faits. JA Miller ne les a jamais faits. Il faut le savoir quand même. Et ce n’était pas qu’une question de chapelle et de succession magistrale, car cela ne pouvait rien changer sur sa propre clientèle étant majoritairement au dessus de la question du remboursement...
Donc à juste titre collectif, les lacaniens avaient fait un site engagé dans criticalsecret en 2004 dont les critiques valent encore, l’opus N°14. L’éditorialiste était - est - la psychanalyste Yasmine Grasser (psychanalysée par Lacan).