Etty Hillesum, née le 15 janvier 1914 à Middelbourg, en Zélande, aux Pays-Bas et décédée le 30 novembre 1943 au camp de concentration d’Auschwitz en Pologne, est une jeune femme juive connue pour avoir, pendant la Seconde Guerre mondiale, tenu son journal intime (1941-1942) et écrit des lettres (1942-1943) depuis le camp de transit de Westerbork. Grande figure de la spiritualité contemporaine, Etty Hillesum, jeune femme âgée de 27 ans en 1941, au début de son Journal, vivait à Amsterdam, où elle a obtenu une maîtrise de droit en 1939. Elle commença alors des études de russe, que la guerre et l’occupation vont bientôt interrompre, tandis qu’Etty commence à tenir un journal intime, dans lequel elle relate la spirale inexorable des restrictions des droits et des persécutions qui amènent en masse les juifs néerlandais vers les camps de transit, puis vers la mort en déportation. D’innombrables notations font de ce texte, et de ses lettres de Westerbork, camp de transit proche d’Amsterdam, où elle séjourna à plusieurs reprises, des documents historiques de premier plan pour l’étude de l’histoire des Juifs des Pays-Bas pendant la guerre. Dans son journal, elle évoque aussi son évolution spirituelle, qui, à travers la lecture, l’écriture et la prière, la rapproche du christianisme, jusqu’au don absolu de soi, jusqu’à l’abnégation la plus totale, tout en gardant, avec une admirable constance, son indéfectible amour de la vie, et sa foi inébranlable en l’homme, alors même qu’elle le voit journellement accomplir ses crimes parmi les plus odieux.
Esther, surnommée Etty, était la fille de Louis Hillesum, docteur ès lettres classiques, proviseur du lycée de Deventer, et de Rebecca Bernstein, émigrante originaire de Russie, dont elle avait fui les pogroms, arrivée aux Pays-Bas en 1907. Une fois installée, Rebecca a vécu de cours particuliers de russe, et se maria en 1912. C’est bien sûr grâce à sa mère, (dont elle a hérité le caractère passionné et la vivacité d’esprit) qu’Etty lisait et parlait le russe, et, comme sa mère, elle vivait grâce aux leçons particulières de russe qu’elle donnait et qui lui permettaient de continuer ses études. De son père, issu de la bourgeoisie juive d’Amsterdam, grand érudit, Etty possédait la curiosité et la rigueur intellectuelles. Etty avait deux frères, Jaap (interne en médecine au moment de sa déportation) et Mischa (Pianiste dont les dons exceptionnels firent un moment espérer à la famille Hillesum qu’il échapperait au sort des Juifs). Mischa et les parents d’Etty succomberont comme cette dernière à Auschwitz en 1943. Jaap ne survivra pas à l’évacuation de Bergen-Belsen en 1945. Ce sont les écrits d’Etty qui donneront une postérité à cette famille, par leur grande valeur historique, spirituelle mais aussi littéraire.
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