Quatre.
Le soleil avait dissipé la nuit.
La nuit avait eu raison de la bousculade météorologique d’hier soir.
Le calme était revenu.
Pas un souffle de vent, l’air semblait rafraîchi et lavé.
J’ai rendez-vous à dix heures, l’informa-t-elle. Je n’ai qu’une heure devant moi. Je vous embrasserais bien sur les lèvres, mais ce qui s’ensuivrait nous prendrait trop de temps. Il esquissa un sourire. Pourquoi n’êtes-vous pas venu me rejoindre cette nuit ? Elle posait toujours des questions simples et directes, avec la limpidité de celle pour qui rien n’est réellement un problème. Mathilde avait pris beaucoup de distance avec les choses de la vie, pensa-t-il. De la sagesse aussi, avec un brin de cette désillusion radicale qui délavait son regard. Cette nuit, je croyais être occupé à penser. Mais en réalité je me suis endormi comme une masse, répondit-il, aussi simplement. Je ne vous demanderai pas à quoi vous croyiez penser, j’attendrai que vous me le disiez, poursuivit-elle, ostensiblement malicieuse. Très bien, conclut-il. Puis il se tut, sans détourner le regard de ses yeux noirs.
A tout à l’heure, il ajouta au bout d’un instant. Simplement.