- 24 avril 2019, par Arnaud Djen Noël
1. La bibliothèque
Lorsque je veux lire un livre, assis, dans un coin de la bibliothèque, concentré à décoller les mots de là où ils sèchent, à les rendre humides pour pouvoir me les faire boire, le déplacement des bibliothécaires, incessant et nerveux, plus rapides que mes pupilles ne lisent les mots, me déconcentre. C’est ainsi, par excès de frénésie, que les mots ne s’habillent pas d’images, (...)
- 17 janvier 2013, par Michel Arrivé
Le père Manouvrier n’est pas le seul qui parle de l’offre et de la demande à la lettre dans L’homme qui achetait les rêves, deux autres voix y déploient leur feuilletage du marché dont celle de la pragmatique Senhora, qui ne pourrait manquer de nous renseigner sur la truculente étrangeté, et l’implacable voix de l’auteur qui ne pourrait manquer de nous dire — ? ... Et si le polar s’agissait de la langue (...)
- 16 janvier 2013, par Michel Arrivé
Toujours la dynamique carnavalesque depuis l’épiphanie et jusqu’au mardi gras, le journalier du père Manouvrier présenté ici est extrait de L’homme qui achetait les rêves[[Extraits de Presse cités chez l’éditeur Champ Vallon :
L’HOMME QUI ACHETAIT LES RÊVES
PAGES DES LIBRAIRES (Janvier 2012)
Manouvrier est un vieux type qui vit à deux doigts de la clochardisation dans un appentis de dix mètres (...)
- 7 décembre 2012, par Claudie Hunzinger
2. Synesthésie et Cénesthésie voguent sur la syntaxe (l’usage singulier de la syntaxe).
Des arts plastiques à l’écriture trans-genre les singularités de la langue inventée par Claudie Hunzinger, sa langue partagée entre les genres et les espèces organisant une bio-société, manifestent le microcosme d’un monde désaxé, et la condition misérable de ses voix éperdues. La tragédie apparaît parfois « loufoque » (...)
- 5 décembre 2012, par Claudie Hunzinger
1. De quelques singularités stylistiques chez Claudie Hunzinger (le déplacement de la rhétorique).
La Survivance est le nom d’une maison en attente devenue le recours imprévu de ses propriétaires, soudain voués à la disparition de leur mode de vie et de leur économie de subsistance, alors qu’ils n’avaient jamais pensé l’habiter. Tout simplement parce qu’elle n’était pas seulement isolée mais (...)
- 12 janvier 2012, par Isabel Fonseca
Pourquoi, au coeur d’une relation harmonieuse au soleil de ce paradis tropical où ils se sont installés, Jean a-t-elle ouvert le courrier électronique destiné à son mari ? Pourquoi, piquée par la curiosité, a-t-elle cherché à avoir des informations sur la jeune fille qui écrit à Mark et pourquoi, surtout, lui a-t-elle répondu en se faisant passer pour lui ? Jalousie, dépendance, masochisme. Trouble (...)
- 14 septembre 2011, par John Burnside
La vie est plus vaste
Là où je suis à présent, j’entends encore les mouettes. Tout le reste s’estompe, comme le font les rêves dès qu’on s’éveille et qu’on cherche à se les rappeler, mais les mouettes sont encore là, plus sauvages et braillardes que jamais. Elles tournent et virent par milliers, appelant et criaillant d’un bout à l’autre de la presqu’île, tellement stridentes et incessantes que je (...)
- 21 mai 2011, par Patrick Deville
Vous allez entrer dans un continent inexploré.
Celles et ceux qui sont familiers des livres de Patrick Deville y reconnaîtront les chemins : il y a l’aventure, l’art, la politique, les armes et les trafics. Il y a ceux que brûle un peu plus la question de vivre, et se retrouvent sur des chemins pas forcément choisis, mais plus extrêmes.
Patrick Deville les y suit : pour chercher quel au-delà de (...)
- 18 mai 2011, par Olivier Rolin
Pour fêter Bakou, derniers jours, fiction qui prolonge la tentative fantastique de Suite à l’hôtel Crystal, voici La chambre des cartes, les voyages d’Olivier Rolin dans l’extrême Est, l’extrême Nord, dans ce bâtiment du bout de la Sibérie où on dépiaute un mammouth extorqué au Permafrost, ou bien sur les traces de ce grand somment de la littérature, les Récits de la Kolyma de Chalamov.
Les lecteurs de (...)
- 10 décembre 2010, par Sebastien Ayreault
L’école Laïque était accrochée au mur de l’église, tandis que l’autre, là-haut, la Catholique, la brûlée, elle donnait juste en face du Super U : l’Œil de Dieu était partout. Vous tourniez une rue, leviez la tête, et Christ était là, vous regardant droit dans les mirettes. Et si ce n’était pas Christ, c’était la Vierge. Partout. Au milieu du rond-point en s’allant sur la route de Chole ; au milieu du terre (...)