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Orphée remonte des Enfers. 

vendredi 14 septembre 2012, par Bernard Ciancia , Marie Frering

Hic et nunc, dans le silence arrêté de l’image, il écoute le bruit des pas de sa bien-aimée derrière lui. Le regard suspendu à la lumière devant lui, accroché à une tache de ciel à venir, il est à la jonction de deux mondes, il touche presque la frange de la vie à rejoindre. Son front ceint l’est encore de la couronne du portefaix, rien n’est gagné, l’obscurité souterraine des entrailles retient le bas du corps, il est malaisé de se presser pour quitter la vallée des ténèbres.
Aux Enfers, sa lyre a métamorphosé le texte du destin ; les yeux du poète, tendus comme une corde vers le haut, trouveront-ils à accrocher la lumière qui semble déjà glisser vers lui pour le bénir, saura-t-il hypnotiser les cartes d’un horizon proche ?

Ses lèvres s’entrouvrent au bord de marges vierges.

Marie Frering

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Pendant 4 ans, Bernard Ciancia a photographié les ouvriers de sa région (Isère, France). De ce travail sur la mémoire ouvrière, Pascal Kober écrit :
“Mais où sont donc passés les ouvriers ? Dans un monde délocalisé, mondialisé, désindustrialisé, dans une société qui tend à glorifier nouvelles technologies et activités de services, on aurait presque oublié que chaque jour, des millions de personnes œuvrent en bleu de travail, outil en main et casque vissé sur la tête. Ce sont ces gueules (de l’emploi), tantôt souriantes, tantôt tendues, parfois goguenardes, que le photographe Bernard Ciancia est allé croquer au fil de quatre années de rencontres dans plusieurs entreprises. Comme un hommage rendu à ces femmes et ces hommes de l’ombre qui, les mains dans le cambouis, font tourner une grande partie de notre économie. Le résultat ? Une galerie de portraits qui dit les conditions de travail, l’environnement et l’humain avec beaucoup de tendresse. Pour l’occasion, le cloître du musée trouvera une nouvelle destination avec de grands tirages sur métal accrochés en plein air, accompagnés de la publication d’un catalogue de belle facture.”

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