À la fin du xxe siècle, la littérature russe vit une phase délicate : celle de la renaissance, par-delà le sel semé par des décennies de socialisme soviétique. Les besoins de cette période sont de deux types : former et découvrir de nouveaux talents et créer une économie de l’édition en Russie. Les maisons d’édition trouvent de l’argent pour se développer en vendant des romans de piètre qualité littéraire. Peu d’écrivains, comme Viktor Pelevine ou Vladimir Sorokine sortent du lot. Les maisons d’édition publient peu des œuvres étouffées sous la période communiste ou connues par samizdat. La poule aux œufs d’or de l’édition russe est la littérature policière. Les polars empreints d’ironie de Daria Dontsova connaissent un grand succès. Les 50 romans policiers qu’elle a déjà écrits se sont vendus à des millions d’exemplaires et sont traduits dans plusieurs pays européens. Au début du vingt-et-unième siècle la demande du public russe s’est fortement accrue, en qualité comme en quantité. En conséquence, l’économie de l’édition russe est obligée de fournir ses clients en cherchant et rémunérant de nouveaux talents littéraires. Un certain nombre d’écrivains russes sont désormais populaires en Europe occidentale et en Amérique du Nord, telles Tatiana Tolstaïa, Lïoudmila Oulitskaïa et Dmitri Lipskerov. Les polars de Boris Akounine avec son personnage fétiche Eraste Fandorine sont publiés en Europe et en Amérique du Nord. Alexandra Marinina, la plus grande écrivaine de roman policiers en Russie a réussi à exporter ses livres en Europe et a bénéficié d’un grand succès en Allemagne. La littérature plus traditionnelle trouve aussi un nouvel essor avec des auteurs venus de régions éloignées comme Nina Gorlanova de Perm avec ses histoires sur les difficultés quotidiennes et les joies de l’intelligentsia provinciale ou encore Youri Rytkhéou de Tchoukotka qui raconte les problèmes identitaires des Tchouktches.