Kenneth White nous a fait le plaisir, l’honneur et l’amitié de permettre à la Revue des ressources – où il avait déjà une place de choix – d’accompagner une semaine durant son œuvre récente sous ses diverses guises.
Ainsi, du 4 au 8 avril, l’œuvre majeure pour notre temps du cordial solitaire de Trébeurden viendra sédimenter sur notre site son matériau de récit, de poème et d’essai. Ce grand voyageur des espaces physiques et mentaux a récemment publié deux livres dont le parallélisme affleure sans que l’expérience de l’un soit réductible à celle de l’autre : La carte de Guido (Albin Michel, 2011) et Les archives du littoral (Mercure de France, 2011).
Du premier, ‘pèlerinage européen’ comme l’indique son sous-titre, nous publions deux extraits qui offrent une nouvelle fois l’occasion de constater combien Kenneth White vit bien dans le même monde que ses contemporains, qu’il voit, qu’il pense ce monde, mais que l’empan de son regard en fait un de ces précieux Européens dont la vue large donne un relief essentiel pour lutter contre la platitude de la production prétendument culturelle.
De La carte de Guido, nous donnons « Dernières nouvelles de Bruxelles » et « Sur les crêtes de l’Aurore » avec la conviction que le livre de Kenneth White est un cheminement dans l’immensité intime.
Les archives du littoral constituent le premier recueil de poèmes de Kenneth White (en dehors d’une anthologie personnelle) depuis cinq ans. Et c’est un grand recueil qui parvient encore à nous surprendre et qui nous émerveille par la simplicité et la force de son écriture.
Ce sont pas moins de trois poèmes en leur version originale et traduite par Marie-Claude White que nous proposons de lire ici : Le logos sur l’île de Lewis ; Le rapport de Mackenzie et Ars Geopoetica.
Les lecteurs trouveront une présentation personnelle du recueil (Autour de nous croît ce qui sauve) pour affûter leur point de vue.
Kenneth White, enfin, publie Face à la médiocratie, ce texte intempestif où il ne se contente pas de décrire l’époque, mais en énonce les racines et surtout, surtout, rappelle combien Nietzsche reste un point de fuite indispensable dont notre hôte continue de suivre l’exemple.
A l’occasion de cette semaine, la Revue des ressources crée un dossier consacré à Kenneth White et tient à remercier l’auteur et ses éditeurs pour la publication de ces textes.