Elle reçoit le Prix Vie Heureuse (Femina) en 1910 avec le roman autobiographique Marie-Claire (éd. Fasquelle), best seller traduit dans neuf langues. Auteure de quatre romans en tout et chroniqueuse littéraire, elle est aujourd’hui mieux référencée dans les universités étrangères que dans les universités françaises, comme d’ailleurs la plupart de ses camarades d’écriture (excepté Léon-Paul Fargue qui reste connu en France).
D’origine sociale pauvre avec un père désespéré après la mort de sa mère, elle est née à Sancoins (Cher), puis comme sa soeur elle est abandonnée par leur père devenu alcoolique. Orpheline placée dans un établissement tenu par des éclésiastiques elle recevra malgré tout l’affection d’une des éducatrice qui lui redonne confiance ; puis elle est placée dans une ferme. Immigrante du Berry à Paris, ne répugnant pas aux tâches dures pour gagner son pain, par exemple dans la buanderie de l’hôpital Laënnec, elle finit par obtenir une qualification de couturière et par installer un atelier de couture, c’est alors à la rencontre de sa clientèle qu’elle change de nom, certains de ses patrons seront publiés dans des revues de mode, elle commence à écrire pour commenter ses travaux, et quelques petits poèmes. Elle rencontre le milieu littéraire au carrefour de la mode et de la violence de sa vie : en 1900, un amoureux de sa jeune nièce dont elle a la garde découvre que celle-ci se prostitue en cachette et vient en informer sa tante... C’est Jules Yell, qui deviendra l’écrivain Michel Yell (son ouvrage le plus connu est Cauët, éd. Gallimard, 1934, il mourra en 1951), l’ami d’André Gide ; il deviendra le compagnon de Marguerite jusqu’en 1912. Ses camarades d’écriture ne seront pas des moindres. Membre du Groupe de Carnetin dont Jules Yell lui fait connaître les créateurs avec lesquels ils composeront ce mouvement, soutenue par l’éminent Octave Mirbeau qui lui trouve son premier éditeur, André Gide qui la publiera dans La nouvelle revue française, et d’autres radicaux ou "immoraux" représentatifs de la gauche anti-conformiste de son temps, actifs dans le domaine des Lettres. En quelque sorte, sa résistance sociale et son émergence, son destin littéraire et son éthique singulière, solidaire, sont exemplaires... En 1937, peu après sa mort la même année, Grasset, aujourd’hui détenteur du fonds Fasquelle, publie Douce lumière, sur la disparition d’une mère, et aujourd’hui suit ses principaux romans notamment dans la collection Les cahiers rouges...
En mai 2007, après un vote des habitants du 3e arrondissement de Paris (trois autres noms étaient proposés, Hannah Arendt, Robert Desnos et André Schwarz-Bart), le nom de Marguerite Audoux a été choisi pour la nouvelle bibliothèque du quartier, qui a ouvert au 10 rue Portefoin le 17 janvier 2008 (source fr.wikipedia, voir le lien attaché). Il existe aussi un prix littéraire qui porte son nom, depuis 1997.
GROUPE DE CARNETIN — village situé sur un coteau de la Marne, à proximité de Lagny-sur-Marne, au nord de la Haute-Marne (77).
Dans le site de la ville de Carnetin on peut lire le commentaire suivant : Pour en savoir plus sur le groupe littéraire méconnu qui se retrouvait chaque semaine dans la vieille maison de monsieur Terrasse à Carnetin, il faut consulter la biographie de Marguerite Audoux écrite par Bernard-Marie Garreau et publiée chez Tallandier en 1991 :" Marguerite Audoux, la couturière des lettres." de la page 135, Milieu de page, à la page 148. Un groupe d’écrivains s’est réuni là de 1904 jusqu’à fin 1907. La seule femme écrivain du groupe est restée célèbre car le succès de son premier livre " Marie-Claire " a été foudroyant, obtenant le prix " Fémina -Vie heureuse " en 1910. Pourtant l’héroïne du livre n’est pas gâtée par la vie mais elle endure avec dignité. Il se dégage de ce livre une impression de pureté. Octave Mirbeau ne faisait pas partie du groupe de Carnetin mais c’est lui qui a révélé aux gens de lettres et au grand public Marguerite Audoux à qui le succès ne tourna pas la tête. Tapez Marguerite Audoux sur Google et vous en saurez davantage Si vous voulez que je vous en raconte un peu plus, je reste à votre disposition.
Après la publication de Bubu de Montparnasse, Charles-Louis Philippe convainct ses amis de se retrouver chaque dimanche à la campagne pour discuter et travailler ensemble dans une maison louée en commun. D’après Léon-Paul Fargue dans une lettre à Valéry Larbaud c’est Jules Ielh qui aurait trouvé Carnetin étant informé dans le réseau des artistes qu’une maison s’y trouvait à louer, informée dans le réseau des artistes nabis. De 1904 à 1907, le groupe dit de Carnetin s’y réunit chaque week end dans une ambiance décontractée à laquelle viennent se joindre leurs amis respectifs passant leur rendre visite.
(voir le mot-clé "groupe de carnetin").
Voir en ligne : Marguerite Audoux, une biographie datée.