Au commencement l’annonce faite au petit matin dans le journal officiel de ce jour plus long qu’un autre de plus d’heures données à vivre un choix du comité gouvernemental qui accorde ses faveurs pour une journée l’an et ne me demande pas mon beau quelle en est la raison je n’en sais pas plus que toi, j’ai lu les quelques lignes noir sur blanc qui doublent la mise de départ à savoir l’équivalent de deux jours en un pour une seule nuit tout de même ça suffira bien pour récupérer et peut-être alors l’occasion se présentera-t-elle mon homme de faire un petit tour dans les parages toi et moi bras dessus bras dessous pour de vrai cette fois-ci ce n’est pas le froid qui nous arrêtera qu’en dis-tu... Debout en bordure de lit elle se tient face à son homme la petite femme avec la vigueur de celle qui encore une fois affronte la première le froid du petit matin avec les nouvelles fraîches qui accompagnent, on ne sait jamais quand ça va tomber le jour de rab ça veut dire une vingtaine d’heures de jour pour une dizaine de nuit et l’envie qu’elle a alors d’en profiter pour accomplir ce jour et en attendant elle tapote ses avant bras main gauche sur bras droit et inversement et vivement que tu te redresses toi aussi l’homme signe qu’elle peut parcourir rassurée le chemin vers le poêle pour préparer le petit déjeuner... En prévision je t’en supplie mon homme une journée au-dehors allons voir comment ça continue à vivre sans nous et promis je n’aurai pas peur du loup et des autres dangers qui guettent et je saurai bien prendre sur moi cette fois-ci je me tiendrai tranquille sans troubler notre progression.
Hum hum la bouche pâteuse et les yeux encore endormis au réveil pas le temps de reprendre ses esprits et la proposition d’agitation qui ne s’est pas faite attendre alors laisse moi encore cette fois le temps ma belle d’émerger on dit pour dire qu’il faut déjà réussir à sortir de son immersion du petit jour à peine levé pour atteindre la zone d’entière disponibilité pour le petit monde qui nous entoure et son environnement proche ma belle tu me prends au dépourvu hou la la je donne dans la formulation complexe et confuse pardonnez moi mais quelle heure peut-il bien être à ce moment du jour où les volets encore fermés laissent passer si peu de luminosité... On s’assoie sur le rebord du lit le bonhomme et en pensée on fait le tour du bon fonctionnement de l’ensemble des membres à activer pour la nouvelle performance du lever avec cette fois-ci deux fois plus de temps à disposition, le corps endolori qui peine plus que d’habitude la difficulté de transmission des messages du cerveau au restant de vie et ça prend le temps de douleur nécessaire on n’a pas mérité ça messieurs dames... J’appelle à l’aide au-dedans de la tête c’est de l’air froid qui est projeté dans les conduits et au-dehors on n’y voit rien à peine la force de soulever une paupière je t’en supplie ma belle décèle les signes du mal portant qui veut se faire entendre au plus vite.
Dans la fesse droite la piqûre de rappel en vente libre dans les officines de la cité avec peut-être la possibilité de s’en procurer par correspondance mon homme je vais t’administrer la dose nécessaire pour que tu tiennes ce jour le plus long avec suffisamment d’énergie à restituer pour paraître dans le monde se tenir debout pour faire la bonne impression quand on est de sortie rien ne vaut un petit remontant tout est une question de dosage il est dit sur la notice à consommer avec modération... Avec précaution l’ensemble d’un matériel soigneusement déballé et confié aux mains tremblantes d’une femme qui n’aime pas à avoir à en venir là alors prends le temps petite dame de ne pas brûler les étapes et dans un moment tu penseras avoir fait ton devoir de redonner vie à ton compagnon ce n’est pas rien, deux trois cristaux transparents écrasés à même la main ça s’effrite facilement et suffit alors de les dissoudre dans une solution aqueuse blanchâtre préalablement constituée et comptons jusqu’à dix avant que le mélange soit effectif... Je n’enfonce l’aiguille qu’à moitié pour ne pas que ça se diffuse trop en profondeur pour ne pas trop de dégâts à long terme on dit qu’on peut y laisser ses membres mais qui donc voudrait bien me donner les limites acceptables et j’ai beau lire le manuel je n’y trouve aucune information mon homme d’une vie j’ai l’appréhension de transformer le remède en poison, allonge toi confortablement et ne relâche le drap de la bouche que quand je te le dirai.
Les images pas nettes qui me parviennent à présent étendu sur la paillasse les membres toujours endoloris je comprends qu’en cette saison le fleuve qui sépare notre face nord de la face sud pas encore tout à fait gelé charrie les corps morts des différents végétaux qu’ont pas pu supporter en amont la pollution des couleurs trop présentes des corps eux encore bien vivants des monstres verts et jaunes et noirs bouh j’essaie de leur faire peur pour qu’ils s’en retournent d’où ils peuvent bien venir ces saligauds, quelqu’un peut-il m’éclairer ou faut-il que je consulte les sages de la cité ou en dernier recours les astres qui me font face suffit d’écarter les pans du faux plafond pour faire de la place... Ca s’agite au-dedans juste ce qu’il faut d’hallucinations salvatrices et il est bel et bien question d’évacuer toutes les mauvaises pensées qui empêchent d’avancer et de redresser entièrement le corps, le courage il va se chercher dans les profondeurs alors continue ton chemin en rêves le petit homme y’a sûrement moyen de trouver à rencontrer du tout méchant qui fait bien mal quand il touche même en surface... Qui es-tu toi le très grand qui me fait face les joues rouges et le sourire en biais je t’ai vu venir et t’en fais pas que je saurai esquiver quand il sera temps pour toi d’attaquer à coup de crachats sur mon visage et de paroles méchantes à mon égard car sache que je ne suis pas si petit désormais proche de mes dix ans et demi et rien à envier à personne si si une maman qui m’aime et qui pourrait bien te péter la gueule à l’occasion.
Je passe le gant humide sur le front pour faire baisser la fièvre et ne t’inquiète donc pas mon grand homme tu reprendras bien vite tes esprits quand l’effet du produit se sera dissipé alors peut-être je déposerai le plateau sur le lit pour plus de confort au petit déjeuné qui pourra bien durer deux fois plus longtemps que d’habitude, c’est que le temps est allongé ce jour de rab et faut bien l’occuper à accomplir plus lentement pour ne pas à avoir à en faire plus alors sans précipitation et avec le maximum de minutie bien disposer tous les ingrédients d’un repas matinal complet pour reprendre des forces naturelles et repartir sur les chemins de la vraie vie on dit pour faire passer la pilule de l’emmerdement maximum c’est bien de ça dont il s’agit... L’aller vers le lieu principal de vie au bout du couloir tout à disposition dans la grande pièce un poêle à bois rien de plus mais suffisant pour faire chauffer l’eau et son corps à réanimer avant de faire chemin retour vers la chambre, en complément d’alimentation un reste de pain de la veille trempé dans l’huile trempé dans l’eau pour le ramollir on sait faire avec ce qu’on a à disposition dans les familles de peu de bien... Au retour le visage désormais apaisé de mon homme d’une vie à le regarder faire ou ne rien faire toujours la même tendresse malgré tout et je pose le plateau à même la paillasse et ma main dans la sienne pour le signe je suis là et bien là, sens comme le froid a une tout autre odeur dans la pièce à présent que je t’ai amené de quoi te restaurer mais sache que je ne ferai pas ça tous les jours on dit pour se protéger des exigences à venir pour mon homme en manque souvent de considération, à trois tu ouvres les yeux et tu me fais le sourire doux comme tu sais faire, un deux trois.
Plouf plouf la tartine trempée dans le bol d’eau chaude aromatisée pissenlit et je retrouve la mémoire des lieux et des gens et je sens bien que tout circule comme il se doit à présent ça répond présent au-dedans du corps qui s’était égaré un petit moment aller voir ailleurs s’aventurer où l’esprit veut bien, ma belle je n’ai pas oublié ta proposition du tout début du jour de faire le petit tour dans les parages toi et moi bras dessus bras dessous alors laisse moi le temps de réchauffer mon corps pour de meilleures dispositions et réfléchir au plus vite à ce qui peut nous arriver de mieux pour la suite des événements regarde comme je me mets à ta disposition pour te donner du plaisir, as-tu quelques idées déjà du où l’on peut s’aventurer sans courir de trop gros dangers je sais bien que tu y es bien sensible... On se laisse le temps on a tout le temps de prendre son petit déjeuner à même la paillasse et l’homme partagera ses tartines s’il apprend que son épouse n’a pas pris le temps avant ça de s’alimenter, qui donc s’y est intéressé jusque là elle a fait sa toilette l’eau sur le visage le corps et peut-être elle s’est habillée en partie et peut-être elle a finit le bout de pain laissé sur le rebord du lavabo la veille au soir qui sait ce qui a pu se produire avant d’en arriver là c’est-à-dire au commencement l’annonce faite au petit matin dans le journal officiel de ce jour plus long qu’un autre de plus d’heures données à vivre... Je tends la tartine de pain préalablement trempé à ma belle et n’hésite pas à mordre dedans pour plus de calories à emmagasiner pour le restant de ce jour, si tu ouvres le tiroir de la table de nuit alors tu trouveras à disposition du papier et un crayon et souviens toi de la question préalablement posée tu as à présent eu suffisamment de temps pour réfléchir et moi aussi alors rentrons dans le vif du sujet si tu veux bien.
Je dessine le petit parcours avec possibilité d’approcher la muraille protectrice de la cité et peut-être la toucher du bout des doigts c’est quelques milles à marcher pour s’éloigner de la demeure qui n’est plus en vue à présent, regarde bien mon homme si on trace la ligne droite le plus court chemin entre deux points on dit pour rassurer les frileux alors tu sais bien le plaisir qu’on aura à revenir chez nous de s’en être autant séparé du poêle de la table de la paillasse un semblant de chaleur après ce moment de froid intense au-dehors le vent rajoute à la fête hivernale avec des températures qui se perdent bien en amont du zéro dans les négatifs, à cette température y’a les extrémités qui se rétrécissent mais que diable faisiez-vous dans cette galère messieurs dames je pose la question... Elle sait bien que l’éloignement de la demeure ne joue pas en faveur d’une décision positive concernant la proposition faite et pourtant le dessin est juste avec une ligne droite visiblement sans obstacle qui traverse le bois et atteint le mur en bordure, seules sont dessinées la maison et la muraille avec une appréciation correcte des distances et si l’on ramène celles-ci à l’échelle alors deux ou trois milles suffisent pour atteindre l’objectif c’est-à-dire toucher pour de bon pour de vrai les pierres qui séparent le dedans du dehors de la cité pas friande de départs inconsidérés... Je ne veux en rien influencer ta décision mon homme mais Nom de Dieu ça me ferait tellement plaisir qu’il y ait cette possibilité de s’éloigner un moment avec une quantité non négligeable de temps dépensé et c’est toujours bon à prendre quand on a autant d’heure à s’occuper avec le risque de bien se faire chier si on reste au-dedans de la demeure tu sais bien.
Comment peut-on être sûr de pouvoir parcourir le chemin retour après tout l’effort du chemin aller c’est que la muraille protectrice de la cité n’est pas à distance raisonnable si l’on tient compte du surplus de temps nécessaire au retour à la demeure c’est-à-dire le double ma belle, je te montre avec le doigt qui longe par deux fois le trait tracé à la règle pour être sûr qu’il soit bien droit et on peut bien mesurer d’avance le nombre total de pas pour que tu te forges une entière et totale conviction sur la difficulté d’accomplir la balade que tu me proposes alors on peut bien réfléchir à simplifier les choses pour éviter que nos corps y laissent leur peau ça ne mérite pas oh non ça ne mérite pas tout de même et combien d’entre nous ont vraiment le désir d’y rester pour de bon je crois bien ni toi ni moi... Ce temps de regards appuyés à celui qui le baissera en premier et la contrariété qui se lit sur celui de son aimée il sait bien qu’elle n’a jamais eu cette chance d’atteindre la muraille et de sentir la lande au-delà pour ceux qui décident de nous quitter ce sont souvent les plus jeunes... Alors bien sûr je comprends la déception de ma belle c’est bien dommage ça m’aurait fait plaisir autant qu’à toi et crois bien que les jours de chaud arrivant on saura établir le plan pour atteindre l’objectif même si en cette saison estivale les obstacles seront plus nombreux et les bêtes en balade comme nous qui cherchent les proies faciles on connaît le topo.
Alors pour le moment qui nous occupe je décide à contre cœur de tracer un nouveau trait en courbe tout autour de la maison le chemin qui tourne en rond et si tu as établi le lieu de départ alors tu connais le lieu d’arrivée mon homme d’une vie cette fois-ci peu de surprise à s’aventurer trop loin tu as bien raison suffisamment à faire avec l’environnement immédiat c’est l’occasion de vérifier que tout est bien à sa place et en bon état de fonctionnement et l’hiver est encore long à pas en voir le bout avant l’été qui vient juste après ça ne fait que deux saisons on sait bien que ça suffit bien messieurs dames on n’arrive plus à trouver de zone intermédiaire, qu’est-ce que je vais bien pouvoir prendre dans mes bagages pour ce tour du propriétaire on en a peut-être pour une bonne heure à ne pas rencontrer d’embûche sinon tu peux bien compter le double... On se contentera finalement de peu pour cette sortie hivernale à deux on prend la décision de ne pas s’éloigner alors c’est peu de temps à occuper pour un tour de moins d’un mille à parcourir et peut-être qu’on n’aura à peine eu le temps de sentir le froid geler les extrémités, c’est le petit sac en toile de jute qui est sélectionné avec au-dedans la gourde et le torchon contenant quelques morceaux de sucre on ne sait jamais si le coup de fatigue inattendu nous tombe dessus elle se dit la femme dans le couple qu’il va falloir tenter le diable si on veut de l’aventure... Dis-moi mon homme que ce ne sera pas de tout repos et qu’on la méritera bien la pause à notre retour c’est que je veux du souvenir à raconter plus tard à nos petits enfants qui réclament les histoires des vieilles personnes qui sont sensées avoir vécu de grandes choses bonnes ou mauvaises c’est que je ne veux pas les décevoir.
Je saurai bien trouver les obstacles pour rallonger le temps du voyage quelques bûches en travers ou quelques bêtes mal en point à devoir soigner avant qu’il ne soit trop tard et je dessine en prévision les petits détours possibles ce ne sont que quelques mètres à rajouter pour contourner l’obstacle on sait bien qu’on reste à distance raisonnable de la maison à pouvoir toucher les planches en bois de la main si on étend le bras ça rassure quand on sait qu’on a la possibilité de se réfugier à n’importe quel moment ça fait le confort du séjour hors les murs crois moi mon amour d’une vie jamais je ne te ferai prendre de grands risques c’est trop risqué et j’ai ma responsabilité d’époux à assumer Nom de Dieu protège nous de tes grâces distribuées à bon escient pour le moment on est encore au-dedans à vérifier le contenu de notre paquetage on dit, j’entends encore mon père qui me rappelle d’antan qu’il faudra penser à bien se couvrir et boucher toutes les ouvertures pour être sûr que le froid ne trouve pas d’entrée le filou il veille sur nous d’où qu’il soit le paternel j’aurai tant besoin de toi pour m’aider à faire des choix quand les moments cruciaux se présenteront... Le grand manteau d’hiver en peau de bison et les bottes qui accompagnent avec les poils drus qui débordent sur les zones non couverte et on s’assure qu’aucune parcelle n’a été épargnée messieurs dames c’est une question de vie ou de mort dans cette cité où la nature fait bien son travail de sape et même de sélection y’a qu’à comptabiliser les corps ramassés à la fin de la saison hivernale... Je te demande ma belle d’en faire autant à savoir au risque de me répéter le grand manteau d’hiver en peau de bison et les bottes qui accompagnent avec les poils drus qui débordent sur les zones non couverte et assure toi qu’aucune parcelle n’a été épargnée mon aimée tu sais bien c’est une question de vie ou de mort dans cette cité où la nature fait bien son travail de sape et même de sélection y’a qu’à comptabiliser les corps ramassés à la fin de la saison hivernale, voilà j’ai tout dit.
Approche toi de moi mon amour d’une vie sans danger grâce à toi je peux avoir l’assurance de ne pas les quitter eux tous citoyens de la cité et ce avant l’inscription logique au tableau des départs à un moment ou à un autre il va falloir laisser sa place pour ne pas encombrer plus et on accepte la règle du jeu mais j’ai encore quelques belles années devant moi avec toi mon homme qui me regarde droit dans les yeux sans jamais les détourner et je pose ma tête sur ton épaule pour sentir comme elle est large alors peut-être je gagne en confiance en moi si tu me dis les mots rassurants comme tu sais bien faire, suffit de lire les manuels de bonne conduite dans la cité qui choisit pour toi si nécessaire le mâle qui te va le mieux et c’est tombé sur toi mon amour que demander de plus... Un à un enfiler les gros boutons en ficelle mêlée pour fermer comme il faut le manteau épais en peau de bête qui recouvre l’entièreté du corps mal fichu qui craint la chaleur et le froid et pour quelques degrés de plus ou de moins elle peut y laisser sa vie elle sait qu’elle doit s’entourer d’une protection maximum, on répète les positions et les gestes nécessaires pour ne pas se perdre au-dehors le moindre écart peut être fatal et on a déjà presque passé la matinée en tergiversations en mise en branle avant le grand départ et peut-être qu’on en a alors oublié de se restaurer à l’heure ou l’appétit appelle qu’on se mette à table pour le repas de la mi-journée... L’esprit et le corps en disponibilité à présent mon homme j’attends tes instructions avec l’envie tout de même de pourvoir dire un mot sur la façon dont on peut mener les opérations à fort et à mesure de notre progression, j’ai le plan de route en main avec les différentes étapes à atteindre pour jalonner le parcours et comptes sur moi pour te les rappeler le moment venu.
Accroche toi à la martingale de mon manteau ma belle attention quand la porte s’ouvre le grand froid balance son gel et mieux vaut que tu te caches derrière moi en laissant le moins d’espace possible pour ne pas que le vent s’engouffre et fasse appel d’air, alors je fais le premier pas au-dehors en cette fin de matinée où le soleil peine encore à faire son apparition empêché qu’il est en partie par la coupole qui ne veut pas s’ouvrir en grand dans cette zone isolée de la cité, on prend le temps de prendre ses marques en extérieur il faut faire attention où on met les pieds c’est qu’une faute d’inattention peut être fatale j’en sais quelque chose à avoir souvent pris la route enneigée vers le bourg c’est bien plus périlleux que de faire le tour de la demeure crois-moi ma belle on n’ira jamais jusque là ensemble cet hiver est bien plus rigoureux que les précédents crois-en mon expérience... On a fait le petit pas pour l’homme mais le grand pas pour le couple on dit attachés l’un à l’autre avec la concentration du faire au mieux et l’attention toute relative qu’il porte l’homme dans le couple au bien être de sa bien aimée, les points serrés dans les moufles pour cogner les flocons qui tombent à l’horizontale on peut dire que c’est un premier obstacle qui se dresse sur le parcours mais on attend mieux... On s’est éloigné de l’entrée de quelques mètres c’est-à-dire deux ou trois pas plus et je peux toucher les planches en bois c’est à dire le repère pour une distance encore raisonnable c’est-à-dire l’assurance qu’on n’est pas si loin ma belle je contrôle la situation c’est-à-dire qu’il ne t’arrivera rien de bien grave.
Je jette les petits cailloux ronds fluorescents au sol pour plus de repérages au cas où la visibilité baisse c’est que la brume est abondante et la pluie de neige aussi et nous voilà en route pour la grande aventure sous la protection du Seigneur qui regarde ça de là-haut et n’a surtout pas l’envie de se moquer au moment où deux des siens prennent des risques certe calculés mais regarde comme on s’y prend bien jusque là rien à redire, on te racontera à fort et à mesure comme on le fait depuis le début de la saison nos petits et grands tracas d’une modeste vie faite de modestes événements mais de grands sentiments, quand on veut s’y arrêter un moment on y trouve son compte Messieurs dames regardez-y de plus prêt... Ca avance à son rythme avec aucune rencontre pour le moment seulement au loin la voix des bêtes qui parlent pendant leur sommeil c’est que certaines d’entre elles hibernent et tiennent à ce qu’on le sache, on n’est pas peu fier dans le couple pour le moment de gagner la bataille contre les éléments même si l’obstacle était attendu et qu’on s’y était préparé, en attente la ou les surprises qui bousculeront le trajet tout tracé et on sait bien que tout sera mis en œuvre pour que ça arrive car s’agit pas de s’ennuyer plus longtemps... Entends mon homme comme mon cœur bat fort avec l’adrénaline qui me fait ressentir les sueurs froides au-dedans de moi ça s’agite et c’est que j’ai la sensation de ce qui pourrait nous tomber dessus, on ne peut pas être les seuls dans les environs à vouloir tenter l’expérience d’une sortie hivernale à obstacle si possible Messieurs Dames ayez comme nous la patience d’attendre que ça se manifeste dans les parages.
(à suivre)