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Soutien, ou désaveu ? A propos du rapport sur les enjeux du numérique remis au Motif 

mardi 27 octobre 2009, par Constance Krebs

Trois fois que je réécris cette première phrase, alors autant l’enlever. Deux mois que le Motif a mis pour mettre en ligne le rapport qu’il a commandé. Six mois de travail, neuf prévus mais trois oubliés apparemment, 50 entretiens, deux conférences dont une avec Bob Stein dont le public qui n’était pas présent ce jour-là ne saura malheureusement rien alors que le texte est traduit, transcrit, la conf filmée. De l’argent public bien mis en valeur.

Je vous laisse juges :

Dans le cadre de ses travaux sur le livre numérique, le MOTif a commandé à Constance Krebs, un rapport sur l’histoire et les enjeux du numérique qui est désormais en ligne.

Editrice en ligne, pionnière du livre numérique avec la maison d’édition 00h00.com, aujourd’hui disparue, il nous a semblé pertinent de demander à Constance Krebs de retracer l’histoire du numérique, d’en définir les enjeux actuels et de recueillir l’opinion d’une cinquantaine de personnalités du monde du livre et de la bouquinosphère.

Nous avons laissé Constance Krebs s’exprimer librement sur les conclusions qu’elle tirait de son travail. Le MOTif n’en partage pas pour autant toutes les conclusions, ni a fortiori les recommandations, mais en tant qu’observatoire, le MOTif souhaite apporter cette contribution au débat public.

Ce document est pour nous un élément de plus, à l’instar de l’étude EbookZ ? sur le téléchargement illégal, qui doit nourrir les nombreuses réflexions en cours.

J’insiste pourtant sur les recommandations, qui sont vitales pour la profession. Nous changeons d’ère. La casse sera sans précédent. Mais je crois que d’autres le comprennent, qui savent que libraires, éditeurs, diffuseurs et auteurs n’ont qu’à se mettre au diapason des lecteurs, aujourd’hui en ligne, et gages de qualité (si, si). Tout simplement. On n’arrête pas la mer.

Décidément, l’édition, la chaîne du livre, l’institution n’a plus rien à voir avec moi, sans doute. Heureusement, nous sommes quelques-uns à ressentir ça, à comprendre. La vague sera forte, les maquettes de Google édition que j’ai vues laissent à penser que le boulot est excellent, le réseau constitué, l’efficacité… comment dire ? Cela me rappelle ces gens qui disent “on ne savait pas” à propos de choses les plus futiles comme les plus graves.

Certes, nul ne peut tout savoir, mais les institutions qui cachent les choses, qui ne les mettent pas en valeur quand bien même elles les ont commanditées portent la responsabilité d’une analyse à courte vue, engluée dans des principes ou des réflexes de peur – on a peur d’avoir raison, alors on se voile la face. On aurait pu envoyer quelqu’un au bout de ses idées, la laisser les défendre devant la presse, les élus, la profession pour susciter le débat justement : on a préféré n’en rien faire. On ne sait jamais, on pourrait contester l’autorité qu’on a du mal à faire valoir. On a défendu les libraires. On (ne) va (pas) les aider à s’en sortir alors que le virage est si dangereux tout de même. C’est comme le feu rouge au milieu d’un village. On le met là parce qu’il y a boucherie, ou boulangerie, ou café. Pas parce que la circulation le demande – personne ne croise l’intersection qui bloque une auto 5 mn en pleine Beauce. Dans ces cas-là, je n’ai qu’une envie : courir au supermarché de la banlieue de la ville la plus proche. Pas vous ?

Lire le rapport

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