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Poèmes 

mardi 6 février 2024, par Montclair (Date de rédaction antérieure : 1er octobre 2002).

 

Sourire au départ

Le danger fut plus frais que cette voix

plus blessé que le rouge des toits

Rhume du monde qui éclate en sanglots

c’est l’ouverture vraiment ouverte

le cataclysme ironique de l’amour

La dépêche tremble à la lisière de ton nom

Chansons

rêves

Le courrier parviendra-t-il à cette vipère céleste

cette vieille soeur qui file

tourne et recommence

permet toujours et encore

l’évanouissement du prochain ?

Oui ! dit-elle de ses yeux qui ondulent

(tandis que le monde

a le bruit sec des bateaux)

 

Deux coups

Poèmes à frotter contre quelque colère pour la voir s’enflammer puis disparaître avec eux.

1.0

enivrée d’outrances pour que je lui paraisse plus sot

ainsi s’achemine mon amour deux fois rétréci dans

son linge de vierge confondue

Deux fois par mois l’avenir revient en dépêches sales

d’un deuil affranchi

Vieux frère, ô récolte

Raccourci anxieux, je la frappe "sans colère et sans haine"

rien de plus

Un fait objectif

une souffrance

1.1

Je veux t’épouser sans haine sans vouloir et sans pourquoi

Juste cet acte morbide et

retiens ton souffle dans l’épaisseur de mon souffle

si tu le peux tu verras arrières de muses décalées aux miroirs d’argent frétillants de désirs et de preuves accordées par la noble terre de seigneurs récemment venus

(Juste un mot)

pour venir

là où demeurent

là où secrètent les reliquats

des anciens

maîtres

Ô Nostalgie

 

Le Lierre

Pas de temps pour ne pas te voir

nue

aimante

désolidarisant le sol de sa souche amoureuse

Renvoyant dans le ciel

(nocturne)

des mots de jouissance plus puissants

plus libres

que chaque univers

sommeillant sous ma peau

Ivresse de clarté et de songes

à quand la récolte du lierre

Cette plante illusoire entre nous

glisse l’éternité et le temps

le souvenir et la grâce

la volonté et l’amour

Unie à ton présent

elle se lie à mon songe

Ainsi vais-je

invincible et douloureux

dans les ruelles de Paris

tandis qu’un secret à venir à nouveau

tombe

dans la matrice de ton être

Archipel de songes : je ne suis plus qu’un reflet de toi

Soupirail d’une cathédrale morte

ouverture béante vers la brume de ton corps

Ainsi le lierre

plante fabuleuse

libère mes envies

loue mes désirs

renie mon présent

Il s’accorde avec le passé impatient

de se retrouver encore

Ivresse de clarté et de songes

à quand la récolte du lierre ?

 

 

Fantôme

L’arbre au parfum de prairies, près du sentier humide où se diffuse la sensuelle. C’est une brume transparente et indistincte qui te lie à l’arbre, dont la base seulement semble étouffer le sol frémissant. Que le silence transperce cette image et c’est encore la brume d’elle à toi qui se diffuse dans l’épaisseur du temps. Le sacré est vert comme cette montagne, et la beauté cet appel dense de la faune et des oiseaux éternels. Puisque le matin se livre, grande gourde confuse, pleine de lumière et de scintillements, au lac se lie l’ombre de l’arbre. Et les regards ont la majesté des branches qui s’y déposent. Ce fut un mystère de n’y plus penser, un drame ouvert d’un chant de mille voix. Tour inconnue où le monde vit en secret, cette tache d’ombre est comme le gardien du puits où l’enfance jette des fleurs d’olivier. Maintenant que tu laisses advenir cette mélodie syncopée, mais combien fleurie de cailloux et enchantée d’espérance légère, je viens, je vais, là où ce souvenir traverse la brume mélangeant ton corps à l’odeur humide de l’arbre, là où les prairies se rassemblent autour du mont et des ruines noires.

Le jour se lève en mesure tandis que la lumière des années se cache.

 

 

Poème des deux étés

Quand le temps soudain

aux vitres du sommeil

s’éveille à la cadence fragile

des lumières de l’été

la senteur des fruits soudain

brille dans la blancheur

Qui n’a pu rêver

empêché par la route des étoiles

l’automne dans l’été

et la richesse lumineuse du soir

unie aux fruits secrets des arbres

Les soirs d’été

la voix de l’enfant

comme un souffle de thym

promène nos regards

du ruisseau à la branche

libère de ses jeux frais

l’odeur chaude des ombres

Poèmes des deux étés

l’étoile jaillit entre ces deux mondes

la peau libre et sucrée de l’amante

se double de l’odeur musquée des bois

Une dernière fois

les couleurs montent puis retombent

La terrasse transparente

berce l’éveil languissant des coeurs

La nuit tombe

Et la journée lointaine

solitaire

aboie à la cime du monde

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