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1.
Sur la rencontre des âmes
Sur le hasard
En marchant à l’envers comme
un être déambulatoire suprême
les déterminations sont causes
et l’image des corps est le symbole
.
Sur le néant
En allant de l’avant comme
une pierre angulaire structurale
la case vide remplit l’âme
L’étant à l’envers maitrisant son affaire
croyant avancer
Il renverse son air
Et ne dit que des sottises
.
Sur la rencontre
Qu’elle avance
ou qu’elle recule
le désir d’en découdre force les liens
comme un noeud
.
Sur les extrêmes
Au centre du phénomène
croire en une fin
non absurde
est absurde
.
Sur l’histoire
L’histoire dessine
elle ne se dessine pas
elle dessine
Comme un jet de pinceau
l’histoire de l’histoire
crée sa propre histoire
métamorphe
.
Sur l’univers
Goût de forclusion !
Méta vitamines
sentiment du corps
dans les récits
les discours
l’angle
la norme
sur l’univers de la terre
.
Sur la foi
Des gens portant la croix
il y en a deux milliards
Des gens croyant en Dieu
jugés
ne portent rien
écrasés par leur Père
libres dans l’air
Des gens voyant la foi
il y en a sept milliards
Des gens croyant la Terre
jugés
portent le tout
écrasés par leur frères
.
Sur moi
Alors moi je suis
je suis je suis
j’ai je mange je nourris
je suis je suis
moi moi moi
je suis
moi moi moi
je suis suis-je
du temps
évanoui
.
Genèse du bouillon
Soupe de faits
faits sans savoir
savoirs sans faits ultérieurs
condamnés à l’analyse à priori
.
Sur l’ironie du passage
Le temps est filtre
les vieux conservateurs
se retrouvent conservés
dans leur propre ironie des grandeurs
.
Les mots
Sont dits avant d’être écrits
interprétés avant d’être énoncés
réfléchis avant d’être lus
vécus avant d’être vus
C’est tout le contraire de notre entreprise.
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☆
2.
Ode à un vitalisme nouveau
Donnez-moi un nuage,
donnez-nous en un nouveau.
Pour que ce qui s’y trame n’ait point d’adage,
mais beaucoup plus une mouvance des eaux.
Donnez-nous en un autre,
ce n’est pas de votre volonté !
Construisez-nous un passage,
n’ordonnez pas, organisez.
Faites-nous un passage,
croisons de nouveau un chemin scellé,
forçons donc ce passage,
croisons-nous à nouveaux aimés.
Soit-il qu’il soit très beau,
soit-il qu’il ouvre des univers,
soit-il qu’il oublie nos maux,
soit-il de ce qui a de nouveau.
Faites-en sorte que nous voyons,
des fêtes et un souffle nouveau.
Faites-en sorte que la danse ne s’arrête jamais,
et remplacez donc nos bandeaux.
Nos yeux doivent voir de plus belle,
ces bandeaux sont faits d’acier.
L’acier rouille,
nous en voulons donc de nouveaux.
Donnez-nous un nuage,
pour mettre sous nos peaux,
pour enfin frayer un passage,
dans ce bruit qu’est ce nuage,
dans ces brumes où les poids sont des mots.
Chantons encore un passage,
écoutons enfin nos maux.
Mohamed Ben Achour - 2020