#à forboire creuser et manques
_creuser fosse n’est page vierge des strates d’histoires
trop et connues_d’abreuves_fourbue à et nombreux ça
ne_ moins moins moins font plus
_vivre affaire de corps_plein de gravats bouteilles de
mots avec d’effroyables oublis_usinée d’usine
&_des poissons dans les arbres ça donne comptines plus
qu’à bégayer des fois hurler tout de même la tête ça
tourne trop à des métiers qui tuent de jeux de pouvoir
ça_tourne boire pour s’accrocher aux lunes_La terre
embue du sang plein la tête perd
_pour les autres on meurt du jour au lendemain_long
pour soi travail de longue haleine
&
#poissons crevés_rustines_tête qui tunnel son pire ennemi à se tenir droite
à couteaux tenir sinon
_plus parler à personne n’entendre plus mal à tant
_comment quand comment n’est plus une question
_silences des couteaux à tenir poings serrés à
& l’usine c’est la mort facile &#à creuser je recueille des monstres
_rature des buvées la langue fausse commune est fosse
_au figuré mauvais goût qui reste dans la bouche qui
corrompue_au propre le passé n’est que la crête de
l’oubli
&
_la raie de Chardin avec son petit air
&
#perplexe_l’odeur du mot poisson
_poisson mort qu’importe que dans la vie je t’appelle
poisson_j’épluche une sirène ce n’est pas_moi l’odeur
des thons sous l’orage
_vivante c’est la moindre des choses_je tranche donc
j’existe
&
_le mot poisson est une périphrase est un vertige estcouteau_écrire et crier ou boire il faut et_décrire ou ne
pas et choisir
&
_y a pas que les sardines dans la vie_à mes dorades
de Goya et cette raie cette comme crevée comme de rire
en coin_les amis renflouent les cales maquereaux de
Soutine et ceux d’Hélion qui n’y voit presque plus
presque_plus trop à trop sans doute vivre dans un
monde d’écailles_presque plus qu’à rêver Vieux Port et
sardines ça a de la gueule en histoires ça bouche fait
comme_et la cuisine grandiose_et ce que je dis deux
fois m’a déjà quittée
&
#tous mes doigts aujourd’hui azertyuiop_compterjusqu’à demain
_mains veines mal éclatées de sang_ poignet gonflé
mal irradiant_muscles saccadés_bloqués
_ont l’air de remuer vives battre l’air trancher ce n’est
qu’illusion_elles sont mortes_mortes veines mauves
éclatées et la douleur le jour et la douleur la nuit et la
douleur coupez ces_doigts monstres de froid dansent
sanglants d’insomnies
&
_to the point_mains mes monstres d’un autre âge ou
d’outrage devrais-je_vous dansiez mains décanteuses
de poison
&
#mises au jour & idioties
_le langage me traque est mon tigre vos lèvres et nos
serpents pleine mer_quel bestiaire qu’est-ce vadrouille
pour l’homme est-ce décrire_est-ce le contraire d’écrire
comme dédire_de dire l’animal fait l’homme à méchef
comment écrire_je bois
_ça dérape dans la phrase et vrilles à plus soif_de si
mal temps perdu me suis perdue temps de_à_en crever
et contre fichtre_écrire_comment quand triste ployée
d’usine ça déménage et ménages ça fait le corps ployé
&
_l’odeur des milliers de cadavres de poissons flottants
tout au fond de soi
&
_si l’usine tu meurs si tu ne bosses la dalle alors crève
et parle_crever c’est bruyamment ce mot ah non trop
agressif me dit-on non on ne dit pas crever
n’est-ce agressif alors d’en et rire crevure crevaison avancerait
idées et crève-cœur et crevaille qui au 16e disait
ripaille
&