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Carnet de Notes  

samedi 29 janvier 2011, par Jules Laforgue

Ces notes de Jules Laforgue ont été extraites d’un agenda ayant appartenu à l’auteur et couvert, par endroits, de notes manuscrites. Elles datent de son séjour en Allemagne, en 1883, où il occupait les fonctions de lecteur après de l’impératrice Augusta. L’auteur des Complaintes et de L’Imitation de Notre-Dame la Lune a alors 23 ans ; il décèdera quatre ans plus tard. Signalons que les notes ont été publiées en octobre 1920 dans la Nouvelle Revue Française.

(Au haut de la page du titre) - Hippolyte étendu sans forme et sans couleur.)

Janvier

Lundi 1er. - Rentré coucher à 4 heures après le champagne et le plomb fondu de Charlottenburg. Eté à 8 1/2 à la messe - rentré - mort de Gambetta. Visites - Panaches.

Mardi 2. Eté à 8 1/2 à la messe Edwige Kirche - avec M.B. - la bouche pâteuse - les yeux brouillés - froid glacial - Elle à son banc - moi à la porte près d’une mendiante, les pieds glacés aux dalles, perdu dans les vitraux lamentables.
(Après le 31 janvier sous la rubrique "Notes") - Eugène à Berlin. Observations.

Février

(Après le 28, sous la rubrique "Notes") - La Toccata. Bach - Thausig. Le concerto de Rubinstein - La Fantaisie de Liszt - Le Lohengrin.
Dell-Eva - Coppélia - Carmen - La reine de Saba - Hamlet.

Mars

Jeudi 1er. - Marions-nous - Mariez-vous. X.

Samedi 17. Gudrun

Dimanche 18. - Le Prophète (!). Drames en deux actes. Un malheureux.

Lundi 19. - Congé - Complainte du foetus.

Mardi 20. - Congé - Thé à cinq heures - Backfisch. Liebling - Büchlein - complaintes des amoureuses - donné à R. à lire cette lettre prise à Eugène.

Mercredi 21. - Congé - Tannhäuser - Précédé d’un hymne au Kaiser. Ma belle inconnue de l’Opéra ! souvenir éternel - Elle aura ma dernière pensée à mon lit de mort. Idéal entrevu et enfin. Je suis sûr qu’elle a vu que je l’adorais et qu’elle m’en a adoré - Où est-elle ? Elle se couche ? Elle ôte ses faux cheveux - en fredonnant cette obsession, l’ouverture de Tannhäuser, que chantent ensuite les pèlerins - ouverture que j’ai tant entendue dans le spleen de Coblentz. - Tout est mystère. - Elle était seule.

Jeudi 22. - Congé - Reichsall - die Ochsen - les acrobates - les 2 créoles. - La vie est bizarre. - le grand volume de Mariette-Bey - Mon Alléluia - Prologue à mes complaintes. Tous ces gens qui communient !!

Vendredi 23. - Congé. - la journée seul - Toujours l’économique Printz - Une course dans le Thiergarten - spleen - Impossible de combiner deux idées devant le papier blanc - Toujours pas de lettres - Plus un radis - fait avancer mon trimestre.

Samedi 24. - Au cirque - les Aquimoff - la connaissance de l’illustre Cascabel - Proteus. De la neige.

Dimanche 25. - les Accents, exotiques. Qu’irai-je faire aux Etats-Unis ?

Jeudi 29. - Concert F. Planté. Sing-Akadémie - succès fou. La tête des berlinois - le P. Radziwill dans sa loge.

Vendredi 30. - au Walhalla - l’hystérique de Théo. Les Schaeffer - les 2 Darc - les chiens - Exposition Gurlitt et Jansen avec R. l’antipathie instinctive devinée - Melle de Jo. Klinger. Une photo de Dell-Eva faisant une pointe et souriant.

Samedi 31. - Tristan et Ysolde - drames Mallarméens - couché à 4 heures - Mon porte-plume - seul au monde.

(sous la rubrique "Notes") - Dîners sommaires - pipes nombreuses - Démocratie - Mon Faust - mort à Gidel à Louis-le-Grand - Indigestion de Carmen - Gudrun.

Avril

Dimanche 1er. - Soleil - Que fait en ce moment l’être qui dessina des chats en regards desquels j’écris ????? fini Démocratie - (ce soir non la H. mais la Schöl). Une heure à l’opéra. Les Rattenfänger. Un joli décor - La Pr F.CH. - échange de coups d’oeil - que fait ce mystérieux lord de Bourget ?

Lundi 2. - Je trouve ma pièce stupide - En face l’éternel sourire de Dell-Eva - Walhalla - manqué Versenbot. Mélancolie de l’homme-serpent. Retour - avec Théo dans la Freidrichstrasse. Bahnhof, mélancolie. - 2e édition mais plus huppée de cl.

Mardi 3. - Les diamants de la Couronne - stupide. Soupé avec Théo et Lewinsky - Le problème des huîtres.

Dimanche 8. - Eté voir danser Dell-Eva à Carmen - Et la danseuse phtisique - Et le danseur qui m’a jeté le mauvais oeil.

Lundi 9. - J.B. - et S.M.V.!! - Partout la dynamite - Ici de grands malades - J’attends de l’Imprévu ! Le coeur palpitant.

Mardi 10. - Il pluviotte. Acheté une huître bronze chinois pour pot à tabac - puis comme encrier.

Vendredi 13. - chargé demi-mot de regret pour Planté - voir après lecture danser Dell-Eva Reine de Saba de Goldmarck - puis au concert Planté - à la fin présenté par Huster - (de même à Fernow et Wolf ?) charmant débordant - Avec Théo - rencontré l’Américain "Thausig ist mein Gott !". Colossal ! etc. - été chez Julitz - huîtres microscopiques - éreinté.

Samedi 14. - 9h. Hôtel de France - Planté - seuls - causé - bredouillé avec mon français - sa photo - son cahier d’articles réunis par un Cte… de l’ambassade - Il retarde d’un jour son départ, naissance d’un enfant. - angoisse - court chez la H - emballé par cette figure insoucieuse, déjà embêtée à cette heure par des solliciteurs - Rentré - Angoisse ! Bernstein - sorti ; ensemble - voir chez R. - neider. ça va - lecture - délivré - chez Langlet - puis à l’hôtel : Oubliez tout, excepté que je vous suis dévoué.

Dimanche 15. - Mon costume - mince d’élégance - Toto ne va pas à Charlottenburg - Ollerich - spleen - soirée chez lui - dames - le matin promenade avec R.

Lundi 16. - Lecture - puis chez R. - scène interminable - banquise et tison - Aïda.

Mardi 17. - Lecture - ébauché préparatifs pour malles - Dresde - à 1 h. chez Théo - toilette impatientante - ses chaussures ! fous ! à 2. départ - sous - cigares - butterbrod. paysages - seuls - chahut. Arrivé à 6. rôdé - bêtes curieuses, nos chapeaux - rôdé - perdus - voitures énormes - cocher fumiste - nuit - dîné Hôtel de France. plan - traversé l’Elbe - rôdé - éreintés - Kaiserhoff - vaste chambre au premier - fumé au balcon - couché - causé - Panthéisme - apparence Brahme, renoncement, jusqu’à minuit en fumant - Ostende - réveil - fous.

Mercredi 18. - Levé à 8 en fr. - fumé sur le balcon devant la caserne, soldats enfants - fait les fous - payé la note - rôdé jusqu’à dix h. - ruisselance des chefs-d’oeuvre - beau à sangloter - n’insistons pas - rôdé - mangé à l’Hôtel de France - rôdé - Kunstverein (deux Klinger) terrasse café - fumé - rôdé - plein le dos - musée ethnographique et anthropologique - spleen - fumé rôdé - gare. Embêtements - éreintés - rôdé en voiture - départs - folie - fumée - sentimentalité. Crépuscule champs - dormi côte à côte, joue contre joue - arrivés à minuit - rôdé - fous - Lune.

Jeudi 19. - Rentré ce matin à 1 h. tout encombré - pêle-mêle - fait mes malles - couché - levé à 7 - tout expédié - lavé - rasé - vu Théo - parti avec Velten - journée de paysages monotones avec le sifflement des poussières. Plus nous allions plus ça verdissait - troupeaux de moutons - Pâtres idiots.

Vendredi 20. - Levé à 8. - Rinçage effréné - écrit à Henry - Promenade invinciblement poseuse dans le Lichtental - un aquarelliste - passé par la villa de du Camp. L’Impé. d’Autriche et sa fille. Dîné avec Artelt - travaillé - écrit à Théo - et envoyé quelques articles traduits à Planté à Mont-de-Marsan - cabinet de lecture. Peur des yeux bleus de chez Marx - soupé - thé - Ctesse… Vistchoune ? lecture - relation sur Dresde. Le Chambellan aux doigtiers d’argent.

Samedi 21.- Ce matin Yburgstrasse - lecture mer intérieure Boudaire - Promenade folle avec R. Lamentations d’ambitieux esclave - etc.- Lecture - La Contesse V. yeux baissés - Discours de Mgr. Perraud. Est-ce assez idiot ! Quelle comédie - Tous ces gens-là sont-ils assez stupides et vides !

Dimanche 22. - De bonne heure jusqu’à Lichtental - puis à la messe avec R. et D. - Cora Pearl - le Salon - selles (40 pers.) Impé. d’Autr. - visité les écuries - rien.

Lundi 23. - Scène avec R.! projets de fortune, Halle aux tableaux et dessins. Impressionnisme et cire !

Mardi 24. - B. Tag. - loin très haut avec Schivler - en revenant vu monter Imp. d’Autriche, en gris, l’éventail cuir en abat-jour.

Mercredi 25. - Le duc et la duchesse d’Alençon. Qui m’aurait dit à 15 ans à Tarbes !

Jeudi 26 - Là-haut, Yburgstrasse - La duchesse d’Alençon rouge, la contesse Trani, grande jaune.

Vendredi 27. - Service à l’Eglise grecque, Popes noirs à croix d’argent - nasillements insensés - Portraits des Stourdza - scène avec R.

Samedi 28. - Dans les bois. Une cathédrale de feuilles tendres, un silence, et toute cette armée de minces troncs grisâtres tigrés de mousses. La Ctesse Trani - la folie de me sauver comme seul au monde et de vagabonder à travers les peuples, les fils de l’Homme - Mes complaintes.

Dimanche 29. - Averse - Cabinet de lecture - Mélancolie du cornet à piston dans l’averse.

Lundi 30. - A la gare Cécile de Sch. - Promenade - Leurs cors - Tout humide et reverdoyant.

Notes

de Berlin à Bade - dîné avec R. lu Une Vie de Maupassant, reçu la Revue - pris le thé - cigares - R. et Sch. - et la soeur Placida riant, signes - Insensé. Crépuscule - les draperies de la nuit sont retenues par le fibule de nacre de la lune - je chantonne dans ma mémoire des lambeaux d’airs de cet hiver (Toccata, la prière et l’autre du Freischütz, Tannhäuser, Lohengrin, Carmen !) la locomotive déraillée - Les chauffeurs tremblants - locomotive lente enlevée aux voyageurs arrivant de Mannheim ! bout de tendresse, serrements de mains tièdes avec R. - arrivé ici à 11/2 - ma vieille chambre avec un faux Berghem ou Dujardin - installation - dodo. Réflexions sur la vie. A Bade - les journées passent ne sais comme… pas la force de m’atteler à une besogne - on mange trop bien - on fume trop - on n’est pas assez seul - voisins, voisines, il y a dans l’air trop de tentations de promenades. -

Mai

Mardi 1er.- Avec R. Tendresse - Cigares - Le Salon là-bas - Rage d’esclave - Ambition - sans le sou - Rochegrosse - les Furstenstein -

Mercredi 2. - Rage de dents - promenades éternelles - bons repas - cigares - La complainte des vieilles tapisserie de haute lisse. Les Rantzau.

Jeudi 3. - Promenades - orchestre - etc. - Fête - spleen - cigares - Prairies - Hannetons. "J’avoue que c’est la dernière des choses à laquelle je serais exposée ». -

Vendredi 4. - comme toujours.

Samedi 5. - Après la lecture - seul à la lampe - Hartmann - Dehors l’averse - Hallucination universelle - Effroi réel devant la débâcle de mon (?) cerveau.

Dimanche 6. - Embêtement général.

Lundi 7. - Clown à New-York ; costume épatant - Exécutant en une minute de grandes caricatures au charbon des grandes personnalités européennes et des pers. des Etats-Unis - (Le clown du Walhalla à Berlin).

Mardi 8.- Qu’est-ce qui peut bien m’être arrivé mardi 8 ?

Mercredi 9. - Valérie de Sch.

Jeudi 10. - Averses - spleen - la fête des petites filles - (Traduct. Planté).

Vendredi 11. - L’Etincelle. Le monde où l’on s’ennuie. (Quelles pièces idiotes !) Deveyod - P. Renez etc. - Averses - la Reine de Wurtemberg. Keine Vorlesung.

Samedi 12. - Averses - Pas de lecture le soir. Scène - Yulichen Complainte des pianos - rage de faire mon portrait dans le miroir.

Dimanche 13. - Schönes Wetter - Que fait Théo - spleen - encore quinze jours à Berlin. Spleen effroyable !! - Ah ! il faudra soigner ça - Ce couronnement sera peut-être une distraction - L’orchestre d’à côté fait rage - Quel métier.

Lundi 14. - Embêtement fixe - Nombre infini de degrés au-dessus de zéro. Eté chez du Camp - Sous prétexte de Pentecôte - Débauches de l’orchestre d’à côté - Salade de valses, d’ouvertures, de rhapsodies, de marches, etc… Puis les cloches de la Vallée - Qu’est-ce qui m’arrivera mardi 15 ?

Mardi 15. - Il ne m’est rien arrivé.

Mercredi 16. - Eté chez du Camp. Chaleur accablante - Cigares - Promenades accoutumées - Mlle de Kérouare.

Jeudi 17. - Cette fête des gens - Humanité, encore une fois, que tu me fais de la peine - Lecture - Le verre d’huile de du Camp. Dans la nuit - complainte des bals - En bas on danse - Les crins-crins, le piston, les baisers de Strauss - O terre, ô terre, que tu me fais de la peine.

Vendredi 18. - Visite à du Camp - longue « bavette » comme dit Taine. Le portrait de Judith la filleule (500.000) - La visite au salon - perruque - Devenons-nous fous. Manet relevant de l’ophtalmologie ne voyait que des surfaces planes - Les portraits du siècle - David et surtout Gros (énorme). Deux sortes de gens de lettres - ceux qui les aiment et ceux qui en vivent. Puvis et Massenet, bons garçons - Clairin.

Samedi 19. - Rien - L’arrivée de la vie moderne - je me roule des cigarettes, tabac conservé au frais dans mon huître bronze chinois - Pas de lettres - Dîner copieux. Je coule.

Dimanche 20 . - Promenade à 8h. du matin jusque là-haut - grande impression - Notes - Le vent - Les pins gémissant, craquant comme de vieux meubles, les miaulements nasillards enfantinement plaintifs des corbeaux - la silhouette décharnée, gris de fer d’une cigogne qui file vers Strasbourg - puis droite plafonnant - silence habité des seuls oiseaux - de hautes salles - Le coucou sournois, le genêt, la flûte monotone des merles noirs à bec orangé.

Lundi 21. - A 8h. Parti pour Strasbourg. Le petit vieux chef de gare - Mes Anglais - Le Gaulois - le Voltaire - arrivé à 10h. Pourquoi que tu pleures, René ? - Flâné, que de gasse et de gässchen ! Pas de cigognes. Tout parle français hors les soldats et les enfants. Du moins les enfants pauvres - Flâné - mangé. Hôtel de l’Europe - Café à la franc. - Café Broglie-plaz, où est le Rhin ? - Jeunes filles à cheveux chatains ou noirs - L’Exposition hôtel de ville - Zundt. Doré - La Villette etc. - Pille - Montchablon - Flâné - que de gasse et de gässchen. Revenu ici à 7h. (un peu de la route avec mes goinfres d’Anglais - Kurhaus ; Parsifal ! la grande symphonie de Beethoven - A 11h. sentimental et septique.

Mardi 22. - Une heure avec les yeux bleus de chez Marx - Spleen - Lettre de Bourget - Lettre de Planté - Figaro article sur le pointe-séchiste Marcelin Desboutin - ô gravure, quand me laisseras-tu tranquille.

Mercredi 23. - Encore cinq jours : et du changement - Misérable et inconstante créature.

Jeudi 24. - Dès 8h. - La procession de la Fête Dieu ! Devant l’hôtel d’Angleterre - Elles avec la soeur Placida aux fenêtres de la duch. Hamilton. - Quelle horrible population tannée, déjetée, osseuse, abrutie, abêtie - ô faune de Praxitèle - Les valets s’étaient mis à la file des hommes aussi - en noir et gantés. Toujours la hiérarchie, Corbeil d’abord et le palefrenier, le gros, le dernier. Les petites filles, les garçons. - C’est « ENORME ! » des gens récitaient des chapelets.

Vendredi 25. - La princesse Victoria de Suède, celle que Dr Evans voulait marier à Loulou en leur léguant ses millions - là-bas est le couronnement - Et je n’y suis pas - Je serais le seul à y faire de la psycho. - Complaintes du soir d’hyménée (envoyé mon monologue des journées à Coquelin cadet !!) - Relu des chansons des Rues et des bois - vraiment un Etre unique.

Samedi 26. - Complaintes des aveugles - Eté avec les 2 Schö - boire là-haut du Kuhmich - Mes cheveux en brosse - l’oeil rouge de l’Imp. Lettre de Bourget - demain le couronnement ! Que va-il arriver ? Qu’est-ce qui est écrit ???

Dimanche 27. - Autour de la chapelle grecque où errait un pope crasseux dans les belles fleurs en fleur - Grande scène avec R… Elle était née pour être mère - Le soir lettre - lecture - bagages - Adieux à Max. du Camp (Evans, Michiels).

Lundi 28. A 5 h. promenade vers Lichtenthal - Les paysans descendant vers la ville - les puissants effluves de café des hôtels - rentré - puis la Trinkhalle - puis rentré, pourboires - puis rentré - puis promenade - rentré - puis à la gare - puis vouloir rentrer pour dire Adieu à la petite Cécile - pas pu - et au galop à la gare - Voyage - poussière - spleen - de 8 à 11 h. du soir. Quelle journée - pris le thé avec elles dans le salon bleu - Là-bas à Moscou rien - Mort de Rivière etc. - Le soir seul dans le coupé chantant des airs de crépuscule - Postdamer bahnhof - puis en voiture avec R. et la Schwester Placida (qui m’aime ?). R. se pressait contre moi - Et Placida jetait des regards me semble-t-il.

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