Je viens d’apprendre que les éditions Baleine viennent de mettre à leur catalogue un bouquin de François Brigneau (né en 1919). Je leur ai fait parvenir ce courrier :
Dans la famille, il y a un oncle dont le nom figure sur des plaques émaillées, dans une rue de Dugny.
Résistant déporté suite à dénonciation des potes politiques du milicien François Brigneau.
Mort dans un camp.
Son histoire a forgé pour partie la manière dont je regarde le monde et m’a rendu intransigeant sur certains "détails" du siècle passé.
J’ai publié à Baleine, maison qui s’est construite sur une prise de parole antifasciste.
Je me suis battu quand Serge Quadruppani, qui faisait équipe avec Hervé Delouche, y a introduit un de ses affidés, Gilles Dauvé alias Jean Barrot, l’un des concepteurs du négationnisme d’ultra-gauche.
J’ai consacré dix ans de ma vie à mettre à plat les menées de ces gens, et hormis le temps prélevé à mes amis et aux miens, cela a eu des effets considérables sur mon travail d’écrivain.
J’ai la conscience de quelqu’un qui a fait tout simplement ce qu’il devait.
Ce n’est pas pour accepter de figurer dans une décharge, ce que sont à mes yeux devenues les éditions Baleine après avoir mis l’ex-milicien Brigneau à leur catalogue, sans avoir le courage d’assumer la biographie d’ultra-droite de leur nouvelle recrue.
Je rompt donc à ce jour toute relation avec les éditions Baleine.
Je me félicite du fait que mes trois "Poulpe" soient sous contrat Folio.
J’ai signé un contrat pour l’écriture d’un nouveau Poulpe. L’encre en restera dans le stylo.
Baleine pourra se rembourser de l’avance en prélevant une somme identique sur le versement Folio prévu pour la sortie d’Ethique en toc en Folio.
Didier Daeninckx