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Impermanence 

lundi 10 juin 2013, par Yan Kouton

The State Of Things

Promis aux aurores,

dispersé jusqu’à la

brume apparence...

Ne l’ai-je donc pas

tué ce mal ? Le

souffle me manque-t-

il déjà ? Alors que le

jour menace, que de

nobles arbres apparaissent

entre les tours, revenant

sempiternels hanter

ces nouvelles tâches

qui s’imposent à mon

corps, sans le moindre

répit. Pour être

accessible à sa colère,

à l’écoute d’une 

vie à relancer. Promise

au départ sitôt arrivée.

Dans l’inconnu sans

laisser de traces, ni

d’adresse. Cette fougue

à ternir la lumière, à

la rendre indifférente

à l’indomptable, cette

chose qui barre le ciel.

Comme un passage...

Dangerous Ground

De l’enchantement

naufragé, mémoire

capricieuse ou

cruelle...Aussi

lourde que des pierres. 

Scintillantes et désolées

en fond de Penfeld.

Elles demeurent

étrangères pour le

prix d’un simple verre. 

plus lourdes encore

à glisser sur la nuit. 

A glisser sur les angles

coupants des heures-

paysages, entre les

dialogues entendus.

Rapportés puis reconstruits, 

en dissidence de sa

propre vie. En choses

inoubliables, comme

de s’éprendre puis

de tomber. Sans l’

asphyxie programmée

d’un lieu où tant

de racines...

Friable

Bien qu’au-dedans

je sois de pierre

friable, sous la

forme d’un sentiment

amaigri. Je marche

avec lui, comme

un enfermement

terrible, avec si peu

d’égards pour le mal,

m’efforçant, m’efforçant

toujours...La sueur perlant

sur les toits. Et découvrir

tant d’aspects de ton for...

Quand la colère la plus

profonde cède et

devient pensée.

L’ordinaire arraché

de si longue date

aux efforts, aux détails

en silence...Comme ce

type atterré, cette

bouteille plantée,

ce regain de force,

bientôt la grâce...

Je marche avec lui,

d’évidences pareilles à

des phrases décomposées.

Pleines d’égards pour ton

chagrin discret.

Avant-Nuit

Façon d’une mer

jamais tranquille,

à s’éteindre dans

un large demi-jour.

Entre les larmes

sèches, les mots

trop durs. Privés

d’air depuis longtemps,

puis soûlés de rafales

soudaines qui se lisent

entre les lignes.

Façon d’une mer

jamais tranquille,

perdu d’espoirs

efflanqués, visibles

au loin comme

un hiver perpétuel.

Incapable d’échapper

à tous les accessoires

qui font cette ville.

Et la fuite dans le décor.

Nourri d’ivresses, de

sillons dans la chair,

et de regards dans

les ombrages. Si

mal à l’aise, au fond,

dans cet éclairage...

Veiled

Et l’on sera cette

part détruite, face

aux remparts crédules. 

Les heures en sur-

nombre, les heures

sans. A s’enfoncer

toujours plus loin

dans son territoire

décomposé. Bientôt

trop loin de ce

magnifique attachement, 

des souvenirs que les

égards n’auront pas su,

pas voulu garder.

Délaissant pour les

atours dorés des

paroles infirmes, qui

te ressemblent tellement.

Ce que l’on cherche

d’un lieu à un autre. 

Ecume de ciel posée

sur les toits. D’apparence

quotidienne, d’apparence

seulement. Ils n’ont plus

le même goût. Ce goût

des voiles défaits...Doucement

remontés sur ton

centre. Ils n’existent

plus.

 

Paradox

Sans la rancune

tenace attachée

aux enfers tou-

jours décrits.

Mêlés d’instants

reposés, les traits

enfin détendus.

A revoir des ossements,

ceux de ton départ.

Celui qu’on lit sur

ton visage. Des rides

comme l’incantation,

le fardeau sur l’

épaule. Des

loyautés renversées

sur un trottoir.

Dans l’intimité

découverte d’une

cour intérieure.

Le courage que tu

sers entre tes

mains. Pour avoir

pris des routes si

mauvaises.

Sans la rancune

tenace attachée

aux étapes entrevues,

les respirations trop

souvent bloquées.

Par la soudaineté

du vide.

Offering

Plutôt une offrande

déposée sur la

douleur, dans laquelle

se baignent apaisés les

espoirs. Supplices

passés, le versant

supportable d’une

flamme, sans rien

voir à travers ce

dédale industriel 

de ces bras tendus

vers nous, de ces

visages qui ne

sourient plus ou

si peu. Emprisonnés

sans doute par les

vérités trop froides

d’un autre aspect, 

depuis le chemin

solitaire jusqu’au

relai toxique. Plutôt

une offrande déposée

sur une bouche en

feu. Comme le

geste synthétique

son étrange éternité, 

à laquelle on s’

accroche si peu. 

Emporté par un

vent d’austère

abandon. Presque

consenti. Et qu’une

peine en soit la suite.

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