Reconnaissance du statut de Nation — non membre — de la Palestine par l’ONU, le 29 novembre 2012, à New York. Procès-verbal anticipé du vote, au 28 novembre 2012 :
- Palestine : Qui a voté quoi à l’ONU ?
- Carte citée de l’article éponyme du journal Le Monde, le 30 novembre 2012.
Le réalisme à Gaza le lendemain
(Source La voix du nord)
Impossible de rêver
(Nota Bene)
À peine la nouvelle résolution de l’ONU adoptée, Mahmoud Abbas revendiquant le second État en Palestine avec Jerusalem Est comme capitale, conformément à la résolution 181 de 1947 et à la convention d’Oslo (négociée en Norvège en 1991 et signée à Washington le 13 septembre 1993, par le Premier Ministre israélien Rabin et le Président du comité éxécutif de l’OLP Arafat, sous l’autorité du Président des États-Unis Clinton) [2], qui adapte les termes dans les frontières de 1967, le gouvernement israélien signe l’autorisation de développer une colonie de 3000 logements à Jérusalem Est.
En même temps, au gala Saban [3], à Washington, la secrétaire d’État des affaires étrangères des États-Unis se livre à une rencontre festive dûment photographiée et publiée en Israël, avec tous les criminels de guerre de 2009 et de 2012 rassemblés après le vote onusien, l’ancien socialiste Barak, les libéraux nationalistes (Livni, Olmert) et ulta-nationalistes (Lieberman), en compagnie de démocrates représentatifs des parlements américains (dont Nancy Pelosi, saisie dans un tendre aparté par Olmert — lui parlant à l’oreille), à l’enseigne d’une déclaration amicale que diplomatiquement Hilary Clinton n’aurait peut-être pas du faire publiquement, dans cette circonstance, la Maison Blanche et elle-même auraient-ils condamné par principe la décision coloniale du gouvernement Netanyahou :
« Clinton appelle Israël à rallier les négociations des modérés palestiniens ; la Secrétaire d’État américaine affirme que la sécurité d’Israël est une affaire personnelle pour elle, et qu’elle espère le visiter en tant que citoyenne un jour avec un petit-enfant » [4] (selon le titre de l’article de Hareetz, dans la rubrique Diplomacy & Defense, par Natasha Mozgovaya, le 1er décembre 2012).
Ainsi, elle perpétue le jeu tactique communicationnel de la division entre les palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie en opposant le Hamas et l’OLP.
Alors que c’est le risque régional de la violence de l’attaque Pilier de défense contre Gaza, (pourtant a priori consentie par les diplomaties américaine et européenne, dûment initiées d’une opération test du nouveau contexte politique en Égypte et au Moyen Orient), qui après avoir justifié l’intervention américaine pour organiser le cesser-le-feu, afin d’éviter l’accroissement de la mobilisation des voisins solidaires de Gaza, et par conséquent un désordre géopolitique face à la catastrophe internationale diplomatique d’une opération au sol que les troupes accumulées aux portes de Gaza annonçait possible (Chemi Shalev, West of Eden, dans Hareetz, le 22 novembre 2012), et cela en outre de la catastrophe physique mondialement désapprouvée car la majorité onusienne favorable à un État non membre pour les Palestiniens avait été révélée dès les deux présentations précédentes de Mahmoud Abbas à l’ONU, c’est-à-dire l’opération Pilier de défense, sa violence renouvelée, informée par ce qui s’était passé en 2009, et cette fois ses désordres collatéraux : ce fut cela qui détermina la levée du veto américain lors de la troisième séance.
En outre, Abbas est arrivé avec la preuve d’un mandat unitaire (après avoir pris accord avec le leader du Hamas en exil et le concernant la levée de son interdiction d’entrer à Gaza en atteste, car Gaza est toujours sous administration israélienne, or pour la première fois il s’y rendra officiellement le 1er décembre, en arrivant par l’Égypte sauvant ainsi la fierté des israéliens toujours déclarant qu’ils ne reconnaissent pas le Hamas ce qui leur permet de négocier secrètement avec ce gouvernement des accords de sécurité draconiens contre les libertés à l’intérieur de Gaza même et ensuite d’assassiner leur propre partenaire — mais forcément avec cet accord et celui des États-Unis).
On voit donc difficilement comment, hormis la reconnaissance effective des crimes de guerre contre un peuple enfin identifié à l’égide des Droits internationaux de l’homme, pouvant donc lutter par les moyens juridictionnels contre l’ethnocide et ces crimes, sur un territoire officiellement considéré sous occupation, (ce qui est une bonne nouvelle pour une meilleure protection à venir de la population victime), la convention du 29 novembre pourrait néanmoins mener, au-delà, à la pacification de la Palestine requise par la sécurité d’Israël pour la création du second État, puisque le Grand Israël tendra à s’accomplir territorialement (la Syrie est concernée à plusieurs titres, le Golan, et le refuge territorial des palestiniens extradés ou déplacés) [5].
Ce qui signifie une fois encore que la solution fatale au terme des impossibilités, fatale mais pragmatique, pour correspondre à la disparition des territoires potentiels attribués aux Palestiniens, pendant que la division infra-palestinienne poursuit d’être entretenue stratégiquement (serait-ce sous la forme de l’information), par les États-Unis et Israël, demeure un seul État bi-national, fédéral, et dans sa forme la plus démocratique un grand État pour tous, perspectives auparavant révolutionnaires devenant peu à peu les solutions réalistes annoncées pour l’avenir, sauf une guerre générale au Moyen Orient.
Même la conception d’un rattachement de Gaza à l’Égypte pour éviter de rétablir le lien territorial avec la Cisjordanie s’efface comme une solution démocratique possible pour la population gazaoui, à l’égide du renforcement de l’autocratie égyptienne après le dernier passage d’Hilary Clinton pour rassurer les israéliens, car Gaza comprend une minorité populaire conséquente qui n’est pas rattachée au Hamas même si elle coexiste pacifiquement, confessionnelle et non confessionnelle (musulmane, chrétienne, laïque). Et de toutes façons cela ne solutionnerait pas la question des familles divisées par des frontières étanches, ni du recouvrement du droit de retour pour les réfugiés internationaux, notamment des membres des familles strictement cis-jordaniennes. (A. G. C.)
Autrement entendu :
The UN vote to recognise Palestine legitimises a racist status quo (Le vote à l’ONU pour reconnaître la Palestine légitime le statu quo raciste — Traduction automatique en français de l’article via Google), par Joseph Massad, maître de conférences en politiques arabes modernes et en histoire intellectuelle, à Columbia University (New York N.Y.) ; The Guardian, 30 novembre 2012.
Le jour d’avant (La RdR).