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L’occupation activiste pacifique de Wall Street contre la spéculation boursière et l’exonération fiscale des profits financiers, pour la santé et contre le chômage, et qui dure depuis 7 jours et 7 nuits, sans qu’aucune information ne nous en ait été donnée dans les principaux médias ni même dans les nôtres libres [2], a été violemment réprimée le 23 septembre [3] (mais se poursuit).
http://www.digitaljournal.com/article/311886
Traduction (rapide donc approximative mais j’espère sans contresens) de l’appel aux journalistes par Marc Adler transmis dans le site de Michael Moore.
An Open Letter from Occupy Wall Street to All Americans and Progressive Media
Friday, September 23rd, 2011 at 7:21 pm
Lettre ouverte de Occuper Wall Street à tous les médias et américains progressistes
Vendredi 23 septembre 2011 à 19h 21
Please join us / S’il vous plait rejoignez-nous :
This is an open letter to all Americans, and particularly to progressive magazines, Web Sites, TV programs, etc. Please spend most of your time focusing on the Occupy Wall Street protests. This is real, this is serious, and this will become a mass movement. I have been here every day for the past week. Everyone is dedicated and determined. People have come from all over the country, and they plan to stay for months. Many have been sleeping outside, on the floors of Zuccotti Park, and others have been arrested, sacrificing their comfort for the most important of all causes. It’s safe to assume the mainstream media either will not cover the demonstrations at all or will do so only to ridicule us. But liberal media outlets must get on board. If you do not, you are essentially useless.
Ceci est une lettre ouverte à tous les Américains, et en particulier aux magazines progressistes, sites Web, programmes TV, etc. S’il vous plaît passez le maximum de temps à vous concentrer sur les protestations « Occuper Wall Street ». Ceci est réel, c’est du sérieux, et ça va devenir un mouvement de masse. Je suis ici tous les jours depuis la dernière semaine. Tout le monde est dévoué et déterminé. Des gens sont venus de partout dans le pays, et ils ont l’intention de rester pendant des mois. Beaucoup ont été dormir dehors, sur les planches du Zuccotti Park, et d’autres ont été arrêtés, sacrifiant leur confort pour la plus importante de toutes les causes. On peut être tranquille de supposer que les médias traditionnels soit ne couvriront pas du tout les manifestations soit ne le feront qu’afin de nous ridiculiser. Mais les médias libéraux (libres) doivent monter à bord. Si vous ne le faites pas, vous êtes tout simplement inutiles.
As a journalist myself, I know the only reason any serious progressive does reporting is because he or she wants to motivate people to get off the couch and hit the streets. We journalists write articles, participate in TV segments, appear in documentaries… For what ? To inform people of how they’ve been enslaved by the corporate state. And to make them understand that they have the power to restore their democracy if they choose to.
En tant que journaliste moi-même, je sais que la seule raison qu’un quelconque progressiste sérieux fasse ce reportage, c’est qu’il ou elle veuille motiver les gens à quitter leur canapé pour aller occuper la rue [4] Nous, les journalistes écrivons des articles, participons à des séquences de télévision, apparaissons dans des documentaires... Pour quoi faire ? Pour informer les gens sur la façon dont ils ont été asservis par l’État des grandes sociétés. Et pour leur faire comprendre qu’ils ont le pouvoir de restaurer leur démocratie s’ils choisissent de le faire.
If we in the media don’t do our part we might as well not exist. If we don’t cover these protests day and night to try to mobilize a revolution, then we are just complainers.
Si nous, personnes des médias, nous n’en prenons pas notre lot, c’est comme si nous n’existions pas. Si nous ne couvrons pas ces protestations jour et nuit pour tenter de mobiliser une révolution, alors nous ne sommes que des râleurs.
Some have done good work. As always, Democracynow ! has done excellent reporting. I also commend Keith Olbermann, who in his special comment after the debt deal admonished that all we have left is civil disobedience. He has reported on our movement and called attention to the shameful lack of coverage elsewhere.
Certains ont fait du bon travail. Comme toujours, « Democracy Now ! » a fait d’excellents reportages. Je félicite également Keith Olbermann, qui dans son commentaire spécial après l’affaire de la dette a averti que tout ce qu’il nous reste à gauche [5] c’est la résistance passive (la désobéissance civile). Il a signalé notre mouvement et a appelé l’attention sur l’absence honteuse de couverture médiatique par ailleurs.
But overall, I have found the left’s coverage extremely disappointing. Important publications, such as the Nation, Salon, Huffington Post, Truthdig, etc., have done far too few stories on Occupy Wall Street. The protests must be front page material, every day.
Mais en définitive, j’ai trouvé la couverture de gauche extrêmement décevante. Les publications importantes, comme la Nation, le Salon, le Huffington Post, Truthdig, etc., ont fait trop peu d’articles sur « Occuper Wall Street ». Chaque jour les protestations doivent faire la matière de la Une.
We need prominent attention. Right now there are a few hundred of us, which in itself is impressive and meaningful. But we must channel this energy into a mass movement. There’s no reason why thousands of people shouldn’t be here with us right now, as this country is reeling from staggering unemployment, mass poverty, a broken health care system that leaves tens of thousands to die for lack of coverage, and unprecedented concentration of wealth and power. It’s a matter of getting the word out and making people understand why Occupy Wall Street is the most important thing to happen in America in a long time, perhaps even more so than the Wisconsin strikes. Wisconsin, as inspiring and important as it was, centered upon a specific issue—collective bargaining rights and the corporate assault on unions ; Occupy Wall Street revolves around much broader issues, primarily the very notion of democracy itself.
Nous avons besoin d’une attention de premier plan. Actuellement, il y a quelques centaines d’entre nous, ce qui en soi est impressionnant et significatif. Mais nous devons canaliser cette énergie dans un mouvement de masse. Il n’y a aucune raison pour que des milliers de personnes ne doivent pas être avec nous ici, dès maintenant, car ce pays est sous le choc d’un taux de chômage vertigineux, de la pauvreté de masse, d’un système des soins de santé brisé qui laisse des dizaines de milliers de personnes mourir par manque de couverture sociale, et la concentration sans précédent de la richesse et du pouvoir. La question est de faire passer le mot et de faire comprendre aux gens pourquoi « Occuper Wall Street » est la chose la plus importante qui se produise en Amérique depuis longtemps, peut-être même davantage que les grèves du Wisconsin [6]. Le Wisconsin, si important et inspirant fût-il, était centré sur une négociation spécifique — les droits des conventions collectives, à propos de l’assaut des entreprises sur les syndicats ; « Occuper Wall Street » tourne autour de questions beaucoup plus larges, principalement la notion même de démocratie.
If everyone works together we can mobilize huge chunks of the population, force change and make demands. It is possible. It’s up to us. Every pundit, every writer, every filmmaker, every talk show host, every TV personality must do what they can to help. Famous figures who can mobilize their fans must bring as many people here as possible. If you can’t make it to New York City, you can still contribute. Check out our Web Site and follow us from there. Talk about what’s going on. Call people you know in New York for first-hand accounts if possible.
Si tout le monde travaille ensemble, nous pouvons mobiliser d’énormes parties de la population, forcer le changement et faire les demandes. C’est possible. C’est à nous qu’il revient de le faire. Chaque expert, chaque écrivain, chaque cinéaste, chaque animateur de Talk Show, chaque personnalité de la télévision, doivent faire ce qu’ils peuvent pour aider. Comme des personnalités célèbres qui peuvent mobiliser leurs fans doivent amener le plus de monde possible ici. Si vous ne pouvez pas vous rendre à New York City, vous pouvez toujours contribuer. Consulter notre site Web et nous suivre à partir de là. Parler de ce qui se passe. Appelez si possible les gens que vous connaissez à New York pour avoir des compte-rendus de première main.
And most important, every American out there can participate. Everyone reading this article can contribute. If you’re not from New York and can’t make it, show solidarity by checking out our Web Site and donating some money to help us pay for food and other necessities. Tell friends you have in New York to come out and join us. Try to picket a branch of a big bank in your area.
Et le plus important, chaque Américain où qu’il soit peut y participer. Chacun de ceux lisant cet article peut y contribuer. Si vous n’êtes pas à New York et ne pouvez pas occuper, montrez de la solidarité en pointant régulièrement sur notre site Web et en donnant un peu d’argent pour nous aider à payer la nourriture et autres nécessités. Dites à vos amis de New York de sortir et de nous rejoindre. Essayez de faire un piquet d’information à la porte de la succursale d’une grande banque de votre région.
Every day I go out to Zuccotti Park I am in awe of what I see. Occupy Wall Street consists mainly of young citizens who are serious about their democracy and their future, and we are leading the way. Hope does not come from the White House. It will not come from Congress. It will not come from the United Nations. And as the execution of Troy Davis proves yet again, it certainly will not come from the Supreme Court. Our only option is civil disobedience. If we the people don’t stand up for ourselves with non-violent, peaceful protest, nobody will. The corporate elite are counting on you to stay passive and let Occupy Wall Street fizzle out. This is our chance. It’s up to us. Occupy Wall Street has lit a spark. Will we set the country aflame ?
Chaque jour je sors pour le Parc Zuccotti et je suis impressionné par ce que je vois. « Occuper Wall Street » se compose surtout de jeunes citoyens qui prennent leur avenir et leur démocratie au sérieux et nous montrons la voie. L’espoir ne vient pas de la Maison Blanche. Il ne viendra pas du Congrès. Il ne viendra pas des Nations Unies. Et comme l’exécution de Troy Davis le prouve encore une fois, l’espoir ne viendra certainement pas de la Cour suprême. Notre seule option est la désobéissance civile. Si nous le peuple [7] ne nous levons pas pour nous-mêmes, en protestation non violente, pacifique, personne ne le fera à notre place. L’élite des grandes sociétés compte sur vous pour rester passif et laisser s’éteindre « Occuper Wall Street ». Voici notre chance. Elle est à notre portée. « Occuper Wall Street » a allumé une étincelle. Mettrons-nous le feu au pays ?
Traduction rapide de l’appel de Marc Adler par Louise Desrenards, version française librement reproductible (à informer avec le lien actif de la source originale de l’article dans La revue des ressources : http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2131.)
N.B. Une version non finalisée (non corrigée) de la même traduction (de L.D.) a été publiée par Orphée dans le site bellaciao.org, avec l’accord de la traductrice.
Source anglophone :
http://www.michaelmoore.com/words/mike-friends-blog/an-open-letter-from-occupy-wall-street-to-all-americans-and-progressive-media
L’article des Inrocks sur l’origine du mouvement (Toronto).
Ndlr, 27 septembre : La RdR présente la traduction de la Déclaration solidaire de Noam Chomsky (publiée en anglais la veille dans Roar magazine le 26 septembre)