La Revue des Ressources
Accueil > Création > Carnets et journaux > Sur le lac Inari : voyage en Laponie finlandaise

Sur le lac Inari : voyage en Laponie finlandaise 

lundi 1er août 2005, par Rodolphe Christin (Date de rédaction antérieure : 1er janvier 1970).

1.

Il nous fallait retourner dans le nord de la Finlande. Quatre journées sur ce lac nous avaient mis l’eau à la bouche sans apaiser notre faim. Inarijärvi est si vaste que nos premiers kilomètres nous avaient laissé espérer tout l’espace que nous avions encore à découvrir.

Nous désirions en faire le tour pour explorer ses îles lointaines, et voir de nos yeux ce qui se passait en de tels lieux. Inari - Partakho - Nellim - Ivalo - Inari... Ceux-là, la carte nous les donnait à pressentir mais beaucoup d’autres restaient sans repères et sans noms ; seule l’expérience pourrait nous révéler leurs allures et leurs couleurs.

La Laponie fait mentir les esprits chagrins s’imaginant que l’Europe ne dispose plus d’espaces sauvages, que tout en elle est balisé, saturé de signes et d’organisations. Ces terres de lacs et de forêts prouvent le contraire à qui ose s’éloigner suffisamment longtemps parmi les mousses et les moustiques de l’été, les glaces de l’hiver. Voici ce que nous nous sommes dit tandis que nous attachions notre barque de bois à un bouleau tordu, accroché de toutes ses forces à la terre noire du rivage.

Nous avons alors tranquillement médité notre rêve, pour revenir nous mettre à genoux parmi les pins, souffler pour voir le feu mordre les branches avant de monter vers le ciel. L’eau pouvait bien énumérer sous notre coque les kilomètres à venir, peu importait car l’inconnu et le mystère nichaient dans les îles et les ombres des nuages. Nous devions parcourir cet espace comme des enfants découvrent le monde, avec passion et modestie.

2.

Nous emportions des vivres pour au moins quinze jours, il n’existait plus de magasins là où nous allions. Nous avions soigneusement repéré nos points de ravitaillement car un jour ou l’autre nous aurions à rejoindre ce qu’on appelle la civilisation. Dans notre esprit celle-ci se résumait à ce qu’elle est devenue : commerce et consommation, avec l’agrément d’une certaine convivialité. Elle n’en a toutefois pas le monopole, notre voyage devait nous apprendre que des échanges chaleureux naissent aussi bien en compagnie d’inconnus, dans une cabane de pin perdue dans les bois.

Une autonomie relative serait donc la règle, qui nous imposait de prévoir nos besoins de nourriture sans trop nous tromper. Une erreur aurait pu compromettre notre programme, au pire en nous affamant, au mieux en nous obligeant à raccourcir notre itinéraire. Nous comptions sur notre canne à pêche, sans avoir pleinement confiance en nos capacités de pêcheur ni dans la générosité des poissons. Au cours de telles expéditions il est préférable de se tenir à l’écart de toute naïveté excessive.

3 .

Les premières heures, nous avons remonté nos traces avec énergie, nous avions pour nous le vent et la fraîcheur des départs.

Les mains gantées firent rapidement l’apprentissage de la rame, pour libérer un mouvement puissant et souple. Travaille alors chaque muscle, des pieds à la tête. Une tension circule le long du corps arc-bouté du fond de la barque à la surface de l’eau, tantôt étiré, tantôt contracté, des orteils au cou, des doigts aux épaules, du dos au devant. Les jambes poussent pendant que les bras tirent, puis l’effort s’estompe avant de reprendre. Le mouvement est régulier, rarement monotone.

Parfois le rameur découvre deux ou trois passagers clandestins : un scarabée noir grattant le peu de sable au fond de la barque ; un insecte aux ailes sûrement fatiguées, qui préfère évoluer en piéton sur la bordure.

La barque et son équipage doivent aller en harmonie avec les flots, en évitant de trop se déporter. Les éclaboussures signalent erreurs et pertes d’équilibre, une eau trop tourmentée qui s’accroche à votre rame tandis que vous penchez sur une vague. Chaque correction de cap est une fatigue supplémentaire. Toutes accumulées, elles vous laissent heureux d’achever votre journée.

A terre, à partir de l’instant où vous vous résignez à cesser de vous agiter, le sommeil ne se fait pas prier pour vous cueillir malgré la pleine lumière d’un mois de juillet arctique. Nous ne sommes pas des soleils d’été, seuls capables de rester éveillés toute la journée sous ces latitudes, y compris la nuit. Tout d’abord occupés à multiplier les activités afin de profiter de ce jour permanent, nous dûmes rapidement apprivoiser notre rythme et plonger dans un sommeil réparateur. Les nuits de beau temps, inutile de chercher la belle étoile. Nous ne l’avons trouvée qu’en fermant les yeux, dans le ciel de notre mémoire.


4.

L’île d’Ukho dépassée, si pointue qu’on la repère entre toutes, nous nous sommes progressivement avancés sur un territoire vierge de souvenirs. Marie lisait la carte et maniait la boussole tandis que je ramais, rôles qui furent parfois échangés afin de varier les occupations. Comme les bras, l’attention exige sa part de repos. Notre navigation ne prenait qu’ainsi sa véritable efficacité, même si nous avons dû nous accommoder d’une certaine forme de spécialisation. Marie avait plus souvent la carte entre les mains. Une simple question de muscles.

Une pluie quotidienne rafraîchissait nos après-midi durant les premiers jours. Une pluie fine et ponctuelle tombait alors sur le monde, aux gouttes suffisamment espacées pour ne pas mouiller outre mesure. Elle s’accompagnait parfois d’un brusque coup de vent et de coups de tonnerre ; la pluie se rassemblait alors et devenait plus précise. En approchant, l’orage noircissait tout et rendait plus dure l’apparence du lac. Les mouettes annonçaient l’événement de leurs grands cris d’altitudes. Des vagues se creusaient, il ne fallait alors pas perdre de temps pour trouver un endroit où camper.

Lorsque tout se pressait comme cela, nous comprenions qu’il fallait rapidement trouver un abri pour ne pas souffrir de ces excès météorologiques. Nos imperméables servaient de premières protections. Vite accoster, si possible démarrer un feu et faire provision de bois pour le nourrir, planter la tente pour y jeter nos affaires. Puis ranger soigneusement sous la bâche ce qui ne pouvait être rentré sous la tente, notamment nos deux sacs de provisions. Il fallait alors se blottir à l’abri, en écoutant les gouttes éclater sur le toit de toile, et guetter avec anxiété d’éventuelles fuites. La vieille tente a tenu bon, même si une nuit de tempête sur Sammakkoniemi devait plus tard fendre un arceau.

Allongés sur nos duvets, nous attendions que cesse la pluie en espérant que ça ne tarde pas. L’ennui pouvait venir en cas de trop longue attente, ou bien le sommeil. Un livre pouvait aussi servir de compagnon. A la longue venait le silence, annonçant que nous pouvions sortir de notre enveloppe pour enfin respirer plus largement. Nous préparions alors le repas car l’estomac réclamait sa part ; il se moquait bien de l’état du ciel et de notre fatigue. Souvent le soleil revenait éclairer notre bivouac. Rassurés, nous pouvions désormais prendre notre temps.

C’est aux alentours du troisième jour que la pluie se fit plus insistante. Continue, poussée par un vent redoublant son efficacité à pénétrer chaque ouverture, nous avons dû nous en accommoder une journée entière. Ce matin-là sur l’île de Saunari nous prîmes notre petit-déjeuner debout sous un pin après être parvenus par miracle à allumer un feu.

Craquements et fumées humides.

Il faut dire que nous commencions à connaître les mérites de l’écorce de bouleau, l’amie du coureur des bois qui donne une flamme patiente et solide. La résine du pin est également une alliée de poids ; parfois elle vous laisse à peine le temps de retirer votre main. Une fois le feu parti et régulièrement alimenté de branches, le voici sauvé, capable d’affronter l’eau du ciel avec persévérance.

Ce jour-là nous partîmes pour ne pas perdre notre avance. Un essai non loin de l’île s’était révélé favorable à une traversée pour rejoindre le camping de Partakho. Tandis que nous avancions vers le village, les conifères cédaient progressivement la place aux bouleaux. Parfois nous entendions des bruits de moteur, nous indiquant que la route longeait la berge de près. Nous espérions faire au camping quelques courses, de manière à accroître notre marge sur le temps, mais nos espoirs furent déçus. Nous devions n’y trouver que de la bière et des biscuits. Nous pûmes toutefois sécher nos habits après trois bonnes heures de navigation sous le vent et la pluie, affrontant une houle inquiétante à nos yeux de marins d’eau douce.

5.

Ces difficultés marquèrent le début d’une période plus hasardeuse. Notre inquiétude persistante nous faisait guetter tous les signes du ciel, que nous interprétions avec plus ou moins de bonheur. Parfaitement isolés, nous n’avions pas de radio, pas de téléphone, pas de balise. Nous ne comptions que sur nous-mêmes, sur notre capacité à prendre soin de nous et de notre matériel. Nous devions avancer coûte que coûte et affronter les intempéries quand elles se présentaient. Notre barque était fiable ; elle tenait suffisamment la vague pour ne pas se laisser submerger facilement. Mais nous devions être fiables nous aussi, car chaque instant réclamait une dose appropriée de vigilance.

Il suffisait de laisser une nuit la barque se frotter de trop près contre un rocher pour constater au réveil la morsure de la pierre sur le bois de la coque. Il est des histoires d’amour qui tournent mal. Aussi chaque soir fallait-il tout inspecter, hisser la barque à moitié sur la grève et la poser sur une planche qui préviendrait l’usure en cas de roulis.

La partie Nord du lac fut la plus difficile. Nous naviguions vers l’Est contre le vent. Si le ciel fut souvent clément, les vagues ne nous épargnèrent pas. Les quelques cumulus perchés aux horizons ne justifiaient pourtant pas autant d’agitation. Au Sud, de grands espaces ouverts laissaient le vent prendre de l’élan et remonter plein Nord. Il arrivait sur nous avec vigueur, creusant le lac de vagues peu engageantes qui parfois tentaient de grimper à l’intérieur de notre embarcation. Nous avancions difficilement. Quelques kilomètres nous épuisaient, toujours à lutter contre la houle qu’il fallait négocier pour ne pas être trop malmenés. Chacune de ces négociations risquait de nous détourner de notre direction, aussi d’incessantes corrections de cap sollicitaient un peu trop vivement bras et épaules. Et sans répit. Après ces heures passées sur l’eau, ce n’était pas fini.

Commençait alors un autre genre d’effort. Le corps raidi devait affronter le rivage et le travail accroupi du cuisinier buissonnier. La vie de plein air, dénuée de confort, exige une souplesse que la vie moderne endort. Rien n’est à portée de main, et le feu est au sol. Il faut donc se tenir accroupi, se baisser, se lever, se pencher... Autant de gestes qui vous réclament en grinçant. Les choses les plus simples et les plus anodines prennent alors toute leur place. Le thé de fin d’après-midi, la truite savoureuse fraîchement pêchée, les pâtes cuites à point sont des dégustations intenses qui se méritent. Chaque particule de votre corps y a contribué et vous l’a fait savoir.

Un jour le vent et les vagues nous ont obligé à accoster, c’est-à-dire sauter à l’eau pour empêcher la barque de chavirer, bloquée de travers sur des rochers tandis que les vagues se jetaient sur elle comme pour la renverser. Une fois tout le monde au sec, nous avons pris notre mal en patience dans l’attente d’instants plus cléments. J’ai allumé un petit feu et fait du thé. Comme il était déjà midi, nous avons pris notre déjeuner, coincés entre une eau vive et une berge escarpée. Bien nous a pris car le vent s’est ensuite apaisé, nous permettant de reprendre la route. Cet usage du temps nous va bien, la nature nous impose son rythme et nous comprenons mieux les nomades mongols et touaregs, sages et fatalistes devant des imprévus sur lesquels les hommes ont heureusement bien peu de prise.

Lorsqu’ainsi nous approchions des berges, souvent les sternes se donnaient en spectacle. Habiles voltigeuses, elles s’élèvent puis plongent vers une invisible proie sous la surface. Lorsque le visiteur s’approche de trop près de leurs petits, elles n’hésitent pas à simuler l’attaque. Comédie suffisamment réaliste pour donner envie à l’intrus de passer au large. Le débutant s’enfuit ; une fois confirmé, il les provoque pour jouer.

La présence humaine redevient parfois de nouveau perceptible au milieu de ces espaces sauvages : un arbre coupé net par une tronçonneuse, un sac en plastique accroché dans une racine. La société de consommation se reconnaît aisément, elle n’est que rarement biodégradable. En revanche, les huttes qui accueillent le voyageur s’intègrent parfaitement dans le paysage. Toutes de bois construites, chaleureuses, elles sont tapies au fond des bois et proposent leur confort rustique. Le feu allumé au centre, la colonne de fumée monte droite entre les quatre pans du toit couvert de bardeaux. Dehors le grand corbeau pousse un cri lugubre tandis que le lac bruisse tranquillement sous la pluie. Vous regardez votre montre : il est vingt-et-une heure, nous sommes le vingt-huit juillet ; la lumière est encore claire même si le soleil se couchera à peine aux alentours de minuit.

En fin de journée les jours de beau temps, s’allonger dans l’herbe sous la brise, le regard perdu dans un ciel traversé du vol des sternes arctiques est un moment de pleine réconciliation. Non seulement avec vous-même, mais avec cette réalité toute entière. Enfin apaisée, toujours fulgurante.

6.

Nous étions partis le 14 juillet. A la fin du mois s’installa un soleil généreux qui fit monter la température et mûrir les baies. Myrtilles, airelles et cloudberries faisaient la joie des promeneurs que nous rencontrions parfois. En chaque finlandais se tient un pêcheur-cueilleur. En outre, l’absence de trop nombreuses distractions sous ces latitudes transforme chaque saison, chaque floraison, chaque éclosion en événement.

Nous profitions de ces faveurs du climat. Lorsque le vent et les vagues allaient de notre côté nous pouvions multiplier les kilomètres sans fatigue excessive. Nous atteignîmes le village de Nellim avec facilité, non loin de la frontière russe. Et cette clémence nous accompagna presque jusqu’à notre retour à Inari. Nous remontâmes la rivière Ivalo sous une chaleur qui allongeait les gens dénudés sur ses rives. Nous pouvions même nager dans les eaux fraîches du lac pour apprécier les contrastes de la température. Parfois nous traversions des eaux lisses, seulement troublées par notre sillage et les cercles de nos rames, dans un silence transparent.

Paix absolue, dehors, dedans. Les techniques du Bouddhisme zen servent à retrouver un état que l’expérience vécue donne parfois en cadeau. L’Occidental pris dans les filets de la ville et de sa vie trépidante s’expose à ne jamais goûter la saveur de tels instants, à moins d’un hasard furtif, un lumineux coup de chance.

A vivre ainsi, étroitement rivés aux respirations de la nature, à sa sérénité comme à ses sursauts, l’existence prend un sens plus vaste, libérée des soucis stériles et des multiples agitations que la vie moderne engendre. Ce genre de voyage est une philosophie en actes, déroulée sur un chemin étendu entre la contemplation et l’action.

Un jour tandis que je pêchais entre les îles d’Oklasaari et la côte, je me suis dit que la pêche à la ligne était une pratique terriblement hasardeuse dans de telles immensités d’eau libre. Une heure plus tard, lorsque la canne s’est courbée et que j’ai senti les vibrations de la vie capturée à l’autre bout, une prière dédiée au mystère du ciel et de la terre est sortie de mon crâne, doublée d’un remerciement pour cette truite vigoureuse.

Elle a fait un bond d’une hauteur de vingt centimètres hors de l’eau, puis s’est laissée ramener.

La partie était gagnée, me suis-je dis alors le cœur battant d’émotion. A un mètre de la barque, tout s’est brusquement détendu. J’ai remonté un hameçon vide. Quelques jurons ne firent pas revenir ce poisson et j’eus beau sillonner tout l’endroit, l’animal ne revint pas gober le leurre.

En guise de consolation, un brochet d’une cinquantaine de centimètres s’est donné à moi une demi-heure plus tard tandis que je laissais traîner ma ligne à proximité du rivage. Il était légèrement plus petit que celui capturé quelques jours auparavant, et surtout beaucoup moins combatif. En se débattant le brochet récalcitrant était parvenu à casser notre canne en deux. Il nous a donné sa chair pour quatre repas. Le caractère sacré de cette capture ne nous a pas échappé. Nous l’avons remercié tandis qu’il gisait mort au fond de la barque. Ces pêches prennent des allures de rituels archaïques regorgeant de sens.

Extrait du carnet, le 31 juillet.

Pas un souffle d’air. Seul le lac respire à peine et les rives reçoivent les infimes variations de la surface. Pas une ride, pas un bruit cependant. Tout juste une ondulation sereine et le cri d’un oiseau. Deux truites brunes cuisent sur le feu assaisonnées d’un peu de sel et d’aneth. La fumée légère monte dans un ciel sans nuages.

7.

Hier, sur l’île de Mahlatti, en marchant dans les bois nous avons dérangé une famille de lagopèdes. Effarouchés, ils se sont envolés les uns après les autres devant nos pas, sans pousser un cri.

Nous avons gravi la montagne dans l’espoir de découvrir une vue panoramique. En vain. Seule une faible trouée dans les arbres nous a autorisé une vue quelque peu élargie. Il faisait chaud et pas un bruit ne troublait le silence, sinon celui de notre marche dans les buissons et les éboulis. La chaleur de l’après-midi endormait la réalité.

Alors que nous retrouvions la baie où nous attendait la barque, une mésange s’est approchée. Nous l’avons repérée par son chant, tranchant sur le silence. Puis elle s’est mise à cogner de son bec sur le bois du pin où elle s’était perchée, comme pour nous signifier sa présence. Peut-être souhaitait-elle défendre son territoire ? Voyant que nous ne bougions pas, elle est ensuite repartie. Nous aussi.

Nous vivions chaque instant liés à tous les êtres de ce monde ainsi qu’aux divers phénomènes qui le traversaient. Le cri de la mouette ou l’attaque simulée de la sterne protégeant sa progéniture, la course du renne à travers bois et la déchirure de l’orage. La chaleur du soleil et l’éclat de l’eau sous la coque. Nous en avions parfaitement conscience. Les calmes et les tourments de la terre affectaient directement notre existence. Nos sillages dessinaient des itinéraires écologiques. Cette existence au-dehors est une religion non formulée, à l’abri des dogmes et des manipulations néfastes. En rapport étroit avec tout ce qui les entoure, les sens participent à ce corps à corps empreint d’une spiritualité concrète.

S’il est un esprit du voyage, il doit se tenir quelque part de ce côté-ci de la vie.

P.-S.

Septembre 2004

© la revue des ressources : Sauf mention particulière | SPIP | Contact | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | La Revue des Ressources sur facebook & twitter