La Revue des Ressources
Accueil > Dossiers > Littérature et folie > Une vie de rêve

Une vie de rêve 

jeudi 30 avril 2009, par William Wilson


“Il ne faut se permettre d’excès qu’avec les gens qu’on veut quitter bientôt.”

Choderlos de LACLOS

En regardant chronologiquement les images d’elle-même dans l’album familial, une jeune femme s’étonnait de l’évolution de son visage. Bien qu’elle puisse assez clairement se reconnaître dans la petite fille qu’elle avait été, force lui était d’admettre qu’elle avait considérablement changé. Bien que ses yeux soient toujours les mêmes, on eût dit que le masque tout autour avait subi une dégradation. Ce qui est normal avec les années, mais pas forcément dans le sens où elle l’aurait voulu. À pas même vingt ans, elle estimait déjà subir les outrages du temps. Ses études et ses loisirs ne lui ayant pas laissé l’occasion de se reposer, elle manquait de sommeil depuis si longtemps, que cela se remarquait dans cette discrète coloration qui soulignait le dessous de son œil. La fatigue prolongée lui avait donné un teint grisâtre qui ne la quittait plus même durant les beaux jours. Participant aux soirées festives depuis son adolescence, elle avait peu profité de la lumière diurne qui contrastait avec les ambiances tamisées des événements nocturnes auxquels elle participait chaque fin de semaine. En parallèle, l’opiniâtreté qu’exigent des études universitaires lui avait valu du surmenage en période d’examen. Indépendamment de ses problèmes de fatigue liée à son mode de vie mouvementé, elle mangeait mal et trop. Elle vit apparaître des rondeurs, qui, si elles se montrèrent avantageuses dans un premier temps, allaient lui nuire par la suite : finalement elle fut vite complexée par un excès d’embonpoint dont elle ne pouvait se défaire. Voilà que ses fesses, déjà volumineuses, commençaient à s’affaisser, sa poitrine aussi. Elle qui avait eu de si beaux cheveux s’étonnait de les voir si abîmés, nonobstant la somme de produits qu’elle utilisait pour les embellir. Sa peau avait perdu de sa douceur, malgré les huiles essentielles et les produits cosmétiques, elle avait perdu sa souplesse d’antan. Pire que cela, des irruptions cutanées dévastaient ponctuellement ce qui lui restait de beauté. Affligée par son état à un âge où d’autres resplendissent, elle avait le sentiment de n’être plus que le souvenir d’elle-même. Il lui semblait payer un prix élevé pour des excès assez courants lorsqu’on est jeune. Le montant lui paraissait d’ailleurs si énorme, qu’elle avait le sentiment de ne plus jamais pouvoir séduire. Dans les pays riches où l’on souffre d’obésité, la minceur était naturellement des plus recherchées, mais bien qu’elle ait un certain charme et même un charme certain, elle estimait ne pas correspondre au canon de beauté actuel. Les jeunes gens étant sollicités de toute part, il lui fallait pour plaire être moderne en tout. Elle avait beau être vigilante dans le choix de ses vêtements, adopter les coiffures modernes qui lui convenaient le mieux, le soin qu’elle mettait pour être de son temps ne lui apportait pas la satisfaction désirée. Il y avait chez elle une excitabilité du caractère qu’elle tenait de ses jeunes années où déjà l’on a tendance à vouloir, de façon compulsive, plus que ce que l’on a, et de ressembler à ce que l’on n’est pas. Il y avait, placardé dans sa tête, un idéal féminin qui s’apparentait à une affiche publicitaire. Cédant aux effets de modes dont on se demande pour certaines, si elles ont bien été produites par des hommes pour des hommes, elle se fit percer et poser des anneaux argentés en divers endroit du corps, comme le nez, la langue. Elle se fit aussi tatouer un trident sur la hanche. Il y avait dans la démarche un archaïsme qui n’était pas sans évoquer d’anciennes coutumes tribales, somme toute assez sympathique, mais cela pouvait rappeler plus tristement la traçabilité des anciens esclaves. Lorsque pour être dans l’air du temps elle faisait l’acquisition d’un vêtement de marque à la fois neuf et très abîmé, il était possible de se demander s’il ne lui avait pas été inculqué d’acquérir tout et n’importe quoi à des prix exorbitants... À qui la faute si, en adoptant avec toute une génération un langage simplifié, et des codes sociaux qui le sont tout aussi, on eût dit qu’elle avait fait vœux de ne pas trop réfléchir. Elle appartenait à ses générations qui n’ont dès la naissance que la société de consommation pour repère, il n’y avait qu’elle pour leur apporter le sentiment d’appartenir à une communauté et même leur donner le sentiment d’exister. Il est vrai que la haute technologie offre une certaine contenance à l’être physique, une dimension supplémentaire au simple mortel, car quelle que soit la région du monde dans laquelle on se trouve, quelles que soient nos difficultés, avec une puce magnétique dissimulée sur soi on demeure résolument moderne. La jeune femme étiquetée, percée, tatouée, parfaitement libérée, avait été éduquée selon des mœurs sociétales où le degré de satisfactions des besoins personnels est matériellement très élevé, conformément à l’endettement des ménages. Adopter le mode de vie occidental, c’est vivre obligatoirement bien au-dessus de ses moyens. Ses projets d’avenir se résumaient à avoir un excellent métier afin de se procurer la somme d’accessoires nécessaires au bien-être individuel.


Pour l’heure il lui fallait maigrir et vite. Le régime qu’elle fit, précisément au début du printemps, lui valut de se sentir abattue durant l’été, éprouvée qu’elle était par sa situation d’ensemble. Cette forme d’abstinence consistant à manger moins, non pas mieux, devait achever de l’affaiblir. Partie une quinzaine de jours avec ses parents au bord de la mer, plutôt que de profiter du bon air et des baignades, elle préféra s’affaler négligemment au milieu du désordre de sa chambre afin de dormir des journées entières avec son chat qui ne la quittait pas. Une forme d’épuisement nerveux l’avait terrassée. Elle était arrivée à un stade où elle avait le sentiment qu’il lui faudrait dormir des mois pour se remettre. Si les rêves qu’elle fit eussent dû éveiller à ce moment-là un appétit, assurément c’eût été celui de continuer de dormir. Les désirs inconscients refoulés à l’état de veille, les manques, les frustrations s’épanchaient durant son sommeil. À une époque où l’on communique beaucoup avec autrui en ne s’intéressant qu’à soi-même, la jeune femme ne parvenait à nouer des relations amicales durables qu’avec les hommes qu’elle ne voulait pas aimer, en plus de ceux qu’elle aurait voulu séduire. Elle connaissait du monde, mais n’avait personne avec qui partager son intimité. Au cours de son sommeil agité, il était donc naturel qu’elle satisfasse des interdits, d’une façon détournée, voilée, plus symbolique… Jusqu’ici, elle pour qui dormir était une perte de temps, avait toujours retardé le moment d’aller se coucher, voilà que désormais elle ne pensait qu’à s’étendre. Pour la première fois elle appréciait les vertus du sommeil réparateur. Dans le cadre d’une existence devenue pesante, il n’y avait que des avantages à demeurer au lit. Elle avait découvert à sa plus grande surprise qu’elle était une excellente dormeuse, quelle que soit l’heure du jour et de la nuit, elle était tout entière dévouée à son endormissement. Son matelas était devenu pour elle une sorte de plateforme devant la mener vers un autre monde. Jusqu’à ce que, au bout d’un certain temps, l’on s’en inquiétât du côté de ses parents, qui s’alarmèrent plus qu’il n’en aurait fallu de cette forme d’absence prolongée. Alors l’entêtée se contenta-t-elle de scinder ses journées par une sieste monumentale, voire deux, le reste du temps elle demeurait calme, parlait peu, en profitait pour lire, somnolait, écoutait de la musique, caressait son adorable chat, répondait nonchalamment à des courriers électroniques, avant de s’assoupir à nouveau. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas prélassée de la sorte ? Elle éprouvait vraiment la satisfaction d’être déconnectée du monde.

Toujours à ne rien faire tout en dormant beaucoup, elle profita avantageusement de la période estivale, afin de récupérer relativement à son ancien mode de vie. Et lorsqu’il fut envisagé qu’elle se prépare à reprendre ses études, puisqu’elle était en meilleure forme : son visage avait retrouvé de la fraîcheur, elle avait perdu du poids, ses problèmes d’éruption cutanée s’étaient dissipés, sa peau avait retrouvé son éclat ; la jeune femme estima que sa mine était celle d’une convalescente. Elle décida contre toute attente de suspendre ses études universitaires afin de prendre une année sabbatique, afin, disait-elle, de se remettre complètement et aussi de réfléchir à des choix concernant son avenir. Autour de la convalescente, on convint que ce n’était finalement pas une mauvaise idée puisqu’il s’agissait pour elle d’aller mieux. Il s’établit alors de plus en plus une relation spéciale entre la jeune femme et son sommeil, pour lequel la rêveuse ménageait l’essentiel de ses journées. À l’état de veille elle basculait dans de longues méditations, s’ébattant dans ses pensées des heures durant. Elle paraissait sonder les profondeurs de son être, par-delà la désagréable sensation de vide, par-delà d’insondables abîmes, par-delà les gouffres aberrants du savoir pratique, elle sillonnait des régions mal définies, agissant sur elle positivement, avec charme et légèreté. Elle se félicitait de s’être soustraite au tumulte du monde extérieur, à l’avantage de ses fluctuations intérieures ; prenant le temps de s’intéresser à des aspects de sa personnalité auxquels elle avait peu songé jusqu’ici : ce qui rendait tel événement biographique pertinent, voire décisif pour elle-même.

Au bout de nombreuses semaines à ce rythme, elle devait s’étonner de ne pas s’ennuyer seule, contrairement à une récente période où elle aurait éprouvé la fâcheuse impression d’avoir été livrée à elle-même. Lors de ses longs instants de farniente en lisant, en flânant, en profitant et bien sûr en dormant, elle s’étonnait d’avoir recouvré une réelle sérénité, mieux que cela elle avait, semble-t-il, fait connaissance avec une personne qu’elle connaissait finalement assez peu, aux antipodes de ce malentendu auquel elle était parvenue avec elle-même. Si on utilisait la majeure partie de son temps à se sonder mieux que ne le ferait des spécialistes du corps et de l’esprit… et bien on finirait par s’aimer. « S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour sans fin », disait le poète. Eprouver un sentiment narcissique sans avoir à se supporter devant une glace, ni devant les autres, sans rival, ni compétition, ne se souciant que de ses fluctuations existentielles, cela rendrait si peu superficiel et donc parfaitement infréquentable.

Chacun souhaiterait donner un sens à sa vie et plus largement à la vie, la requête ne paraît pas immodérée pour un être qui comprend qu’il existe. Il n’est pourtant rien de plus ardu que de mener à bien cette entreprise individuelle lorsque l’on évolue selon des mœurs sociétales qui éloignent d’une aventure intérieure véritable, d’un rendez-vous avec soi-même. Qui a le loisir de réellement s’interroger sur ce qu’est sa vie et plus largement la vie ? C’est comme si l’ensemble de nos facultés mentales, accaparées qu’elles sont par nos activités journalières, routinières, nous empêchait de mener à bien ce questionnement légitime, nous en détournant même à grand renfort d’artifices. De la naissance à la mort, tout individu est pour ainsi dire plongé dans le tourbillon de la vie. Il n’y a pas de début et cela parait sans fin. Le sujet se retrouve sous influence des mœurs d’une époque à laquelle il faut machinalement s’intégrer, suivre les aspirations collectives, les impératifs du moment, se soumettre à la loi du milieu… Dans le désir aveugle d’adaptation l’illusion prévaut-elle : cette forme d’assujettissement moral ne pouvant que limiter le libre-arbitre dans ses royales prérogatives. On ne peut vivre éperdument sans risquer l’exclusion.
La nymphe parvenait à un stade où, lovée sur un canapé à ne rien faire d’autre que boire un bon verre de vin, avec à ses côtés un excellent livre et son gentil chat, suffisait à son bonheur. Elle ne ressentait plus le besoin, pour se connaître elle-même, d’être appréciée des autres. En faisant du temps libre une source d’élévation, elle s’était découverte radicalement différente. Sans s’en rendre compte, la chenille s’était muée au fil des mois en papillon, un papillon qui portait en lui, mais aussi sur lui, les couleurs de la beauté pure. Dans son plus simple élément, la jeune femme était tout simplement méconnaissable. Les stigmates sur son corps lisse paraissaient avoir complètement disparu. Selon des principes dont la nature garde jalousement le secret elle semblait être guérie de tout. Même à un âge où rien ne paraît métaboliquement impossible, quand bien même aurait-on entendu parler des bienfaits du sommeil réparateur, tout ceci relevait du prodige. Un peu surprise, quoique radieuse de se voir si pareillement transformée, la jeune femme s’en alla hâtivement contempler les images de l’album familial et constata avec contentement qu’elle vivait à nouveau en harmonie avec elle-même.

Lorsqu’elle décidait de s’en retourner à ses études, d’envisager la vie active et surtout de revoir des gens, elle se montrait tout d’abord enthousiaste et pleine d’entrain. Autant elle avait envie d’être à l’écoute des autres, autant elle avait hâte de partager ses nouveaux centres d’intérêt, tels que la lecture ou l’irrépressible envie de faire des randonnées en pleine nature, ou encore son intention à l’avenir de voyager plus intelligemment. Hélas, du côté de ses parents, il n’y avait pas beaucoup de conversation, on débattait plus facilement du contenu aliénant des programmes télévisés et des magazines que d’un livre en particulier. La tendance étant pareillement inactuelle, il ne s’en trouva pas un parmi ses amis ou sa famille pour organiser avec elle des excursions pédestres. Son entourage demeurait interdit de la voir si différente, tandis qu’elle se lamentait de les voir si semblables. On s’irritait de la singularité qu’elle avait développée, elle s’affligeait du consensus global. Plutôt que de voir qu’elle essayait spontanément d’être elle-même, on imaginait plutôt qu’elle se donnait un genre qui n’était pas le sien. Depuis qu’elle irradiait, sa relation avec les garçons était bien en-deçà de ses espérances, on se bousculait essentiellement pour son aspect physique et les ébats érotiques que cela inspirait. Du côté des filles, elle s’apercevait qu’elle n’avait plus d’amies, mais plus que des rivales ; dès lors qu’elle avait embelli, qu’elle resplendissait, elle n’éveillait plus cet esprit de camaraderie qui existe entre filles. Toujours ses sentiments altruistes se heurtaient à l’égocentrisme ambiant où chacun procède au culte de sa propre personnalité. Confrontée à des coutumes rétrogrades, la jeune rêveuse allait donc de malentendus en malentendus, de déceptions en déceptions, sauf avec son aimable chat auprès de qui elle trouvait refuge. Elle qui aurait tant voulu se réconcilier avec l’existence depuis qu’elle allait mieux, force lui était d’admettre que c’était autour d’elle que ça n’allait pas. Des riches toujours plus riches, des pauvres toujours plus pauvres, bien trop d’illettrés et bien trop de savants, de fausses concordes, de vraies discordes… de la démission des gouvernances à la faillite du système financier, d’une municipalité défaillante aux dérives des institutions mondiales, c’était endémique et généralisé. Que cela soit l’avancée de la mer ou le recul des droits de l’homme, la fonte des glaciers ou le durcissement des lois, la hausse de la mortalité ou la baisse des salaires : tout la consternait à part égale. Elle qui s’était longtemps crue préservée, voilà qu’il lui semblait assister impuissante au déclin d’une civilisation et, ce qui paraissait le plus curieux pour son frêle entendement, c’est que la majorité des gens paraissaient ne pas s’en soucier. Chacun poursuivait son cycle bien tranquillement comme si de rien n’était : on mangeait, on s’affairait, on rêvait, on faisait des enfants… Au bord d’un gouffre on projetait encore au loin. Comment planifier avec autant d’acharnement alors qu’il peut à tout moment arriver quelque chose ! Tout peut s’arrêter devrait figurer en filigrane sur le grand agenda de la vie. On était là à observer mollement ce qui se passait, sans comprendre que la fatalité n’existe que dans les livres d’histoire, le chapitre une fois terminé. On conjecturait indéfiniment sur un état de crise perpétuelle sans prendre la pleine mesure de la catastrophe annoncée. Que les générations passées n’aient pas trop songé à l’avenir de leurs enfants, une universitaire qui s’apprêtait à reprendre ses études pouvait s’en émouvoir légitimement. Mais que nul ne s’alarme qu’il n’y ait que la prison pour répondre aux revendications d’une jeunesse désœuvrée, sans travail ni logement, cela l’écœurait. Que l’on crée des centres de rétention pour “ indésirables ” originaires de régions économiquement asservies venus profiter des trésors importés, la révoltait au plus haut point… De nos jours et selon elle, il n’était guère besoin d’être un économiste ou un politologue averti pour dénoncer les mensonges de la démocratie ici et ailleurs. Chaque jour la jeune femme avait le sentiment d’ouvrir les yeux sur un monde sinistre dont les règles lui échappaient. Un monde qui ne lui ressemblait pas. Le contraste était frappant entre ce qui émanait d’elle de beau et toute la laideur du monde, entre ce qui chez elle était structuré, harmonieux, et tous les déséquilibres planétaires. Ce n’est que lorsqu’elle vit clairement se dessiner son avenir dans le ciel de sa destinée que le monde lui apparut vraiment invivable. Trop d’enjeux, de luttes inutiles, de vaines utopies, d’incertitudes endémiques, de visions amoindries, à mille lieues de cette vie rêvée qu’elle avait effleurée en pensées. Alors qu’on eût été en droit de s’inquiéter de l’ensemble de ses considérations négatives, elle, plutôt que de se révolter intérieurement ou s’insurger ouvertement, plutôt que de s’en aller manifester pour ses droits ou de se résigner pour un temps, elle se mit profondément… à bâiller. Et plus souvent qu’il n’en faut ! Elle bâillait pour un oui ou pour un non et même sans raisons véritables. Il lui semblait répondre à un appel lointain… un appel en provenance de songes délicieux dont le sommeil est le plus sûr gardien. Des songes aussi translucides qu’une eau dans laquelle on peut se mirer sans crainte. Aussi, sans trop insister, la belle préféra-t-elle s’éloigner sur la pointe des pieds, afin de recourir à l’absence et d’aller se coucher, comme si ce fut au pied d’un arbre. Ceci afin de dormir et dormir encore… se détournant ainsi d’un destin prévisible, pour un autre bien plus onirique. Une vie de rêve ! Contrairement au conte du même nom que tout le monde connaît, cette belle au bois dormant là, exprime véritablement ce qu’est le désir impérieux de se réfugier dans les rêves pour échapper à un mauvais sort.


© la revue des ressources : Sauf mention particulière | SPIP | Contact | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | La Revue des Ressources sur facebook & twitter