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15 février 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Le type n’a pas dix-sept ans. Il a surgi de je ne sais où. Torse nu, short dégueulasse, yeux vaporeux : un gosse de favela. Bordel ! Il est quinze heures, un soleil de plomb, la plage de Botafogo est déserte (personne, à Rio, ne vient plus s’y baigner, l’eau y est trop polluée). Bordel de bordel ! Je ne le regarde pas mais je sens qu’il me fixe. Dans ces moments de tension, lors de ces rencontres (...)
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16 octobre 2019, par Frédéric L’Helgoualch
Makenzy Orcel est né en 1983 à Port-au-Prince. Poète, écrivain il a sauté l’étape du ‘jeune auteur prometteur’ pour s’imposer dès la sortie des ‘Immortelles’ en 2010 comme une figure majeure de la littérature francophone. Primé, médaillé, complimenté par ses pairs,encensé par la critique germanopratine : Makenzy Orcel est un écrivain reconnu suivi par un lectorat fidèle et grandissant.
D’aucuns se seraient (...)
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21 juin 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Je ne peux m’empêcher de lorgner sur les Robert volumineux. Un simple haut de maillot de bain les retient (au centre de Rio, la tenue n’est pas extravagante). Sont-ils originaux ? Peu importe, ils ont de la présence. Ils se baladent au gré des mouvements de bras de ma bienfaitrice qui jacte, jacte, jacte, tout heureuse de m’indiquer la direction demandée. Ne pigeant rien, je la laisse finir par (...)
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28 septembre 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Le roi du jour, accroupi, les quatre bras en l’air, semble observer l’effervescence alentour de ses yeux pétillants, pleins de malice et d’intelligence. De petits autels emplis d’offrandes ont été disposés devant les vitrines des magasins. Les effigies du dieu-éléphant trônent en leur centre, donnant à celui-ci l’opportunité de suivre la procession partout dans l’arrondissement. Venant de tous côtés, des (...)
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19 novembre 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Quel âge a-t-il ? Impossible à dire, l’existence l’a trop abîmé. Je passe devant lui en coup de vent sans oser le dévisager. Si je le faisais, il ne s’en offusquerait pas. Son esprit semble planer à une distance stratosphérique : il ne s’embarrasse plus des codes sociaux. Je pars bosser, longe les couloirs du métro, à St Lazare, pour attraper ma correspondance. Tous les jours, il est là, sale, délirant, (...)
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28 avril 2011, par Frédéric L’Helgoualch
Je le côtoie maintenant depuis trois ans mais, malgré tout, continue d’être surpris par sa haine et sa noirceur. Critiquer, moquer, salir, ridiculiser, humilier, tout, tout le monde, tout le temps : cela semble pour lui représenter une forme avancée du bonheur. Il parle vite, très vite, comme pour ne pas laisser s’évaporer la saloperie nouvellement germée dans sa boîte à insultes. Il la balance, (...)
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2 novembre 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Les phrases sont balancées compulsivement sur l’écran. Comme un besoin naturel trop longtemps retenu. Mes mots ont mis quinze ans à se trouver et mûrir. Ils jaillissent brutalement aujourd’hui, enfin. Simples mais aiguisés comme des lames. Enfantins mais guerriers. Interrogatifs, désespérés et exutoires : « Tu m’aimes ? M’as-tu jamais aimé ? Es-tu capable d’aimer quelqu’un ? » Je ne me relis pas (je ne (...)
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11 octobre 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Les regards sont apeurés désormais. La surprise a disparu, place à la peur et la méfiance ! La dame assise près de moi me tourne le dos dorénavant. Inquiète mais urbanité oblige, elle ne pousse pas sa logique jusqu’à changer de siège. On ne sait jamais pourtant, je pourrais essayer de lui becqueter le groin ou de lui arracher les yeux. Bordel ! Je ne l’ai pas vue venir, cette saloperie ! Que fais-je, je (...)
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2 juillet 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Sur l’échelle de mes angoisses, grimper dans un avion squatte les premières places depuis Mathusalem. A d’autres, les fantasmes psychédéliques du piaf majestueux se jouant de l’attraction ! Je suis allergique aux plumes, les rêves de volatile ne peuplent pas mes nuits, je déteste m’imaginer les pieds trimbalés à plusieurs kilomètres du sol, et non, définitivement, les sensations ne sont pas les mêmes que (...)
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4 septembre 2014, par Frédéric L’Helgoualch
" REGARDEZ-MOI ! "
" Je n’ai rien à cacher. " De toute façon... Parfois, j’imagine ma petite boîte virtuelle, celle à mon nom, quelque part, au milieu des milliards d’autres petites boîtes, toutes stockées dans un entrepôt gigantesque et immatériel. À l’intérieur, l’intégralité de mes données personnelles, l’historique de mes navigations, de mes clics sur la toile, tout, absolument tout depuis mon (...)