Tahar
Il avance
La tête haute et solaire
Marquée du signe de son ascendance
les hommes à la pureté verticale
Dans ce matin si tiède
Le grand ordonnateur clame :
"Tuez-le mes fils
Il couve un verbe subversif "
Sa tête
Antre de chair et de ferveur
D’obstination et de tourment
Glisse vers les rives sombres
Au plus ténu d’une frontière
Persiste un point de lumière
Une prière
Mots brûlants
Brisez le givre du désespoir
Paroles d’or et d’argent
Retenez Tahar
Retenez Tahar
Poète-laboureur indispensable
A la levée des moisson
Mais s’élève la complainte funèbre
Le temps lacéré dénude l’été
Tahar n’est plus ne sera plus
Irrémédiable indincible absence
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Soumya Ammar Khodja
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Ce dossier a été publié pour la première fois en janvier 1994 (Points de fuite n° 6).