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LES FLEURS TOMBENT — 2/3 

LA GRANDE VALLÉE…

mercredi 22 juin 2016, par Lionel Marchetti

LES FLEURS TOMBENT

LIVRE 2 : LA GRANDE VALLÉE…

(vers 1/3 ; vers 3/3)

° ° °

LES FLEURS TOMBENT

Accompagné d’une photographie de Bruno Roche en exergue

« Le chemin vers le haut et le bas est un et le même. »
Kostas Axelos

« Tout ce que je porte attaché en moi, se trouve libre quelque part. »
Antonio Porchia

« Même si nous le déplorons, les fleurs tombent et les mauvaises herbes poussent. »
Dôgen Zenji

- - -

© - Bruno Roche

- - -

LIVRE 2 —
LA GRANDE VALLÉE...

38 poèmes

« Admire les choses qui sont devant toi. »
Clément d’Alexandrie

1. MATINÉE SOLIDE

Vent du nord, soleil étincelant

Je marche sur des feuilles blanches
ma peau tannée, couleur de sel

Loin des affaires du monde

De temps à autre un poème surgit du dehors

Cristal en esprit

Pensée vagabonde

Pour quoi faire ?

2. AU CAFÉ DU LAOS

« Seulement dans le crâne, par éclairs, une extase glacée. »
Kenneth White

Me voici sur la terrasse bruyante
plein est, soleil levant
ciel froissé de nuages d’altitudes

Un moment à passer ici en compagnie des livres les plus fous

Han Shan, Montagne froide
John Cowper Powys, Une philosophie de la solitude
Kenneth White, Terre de diamant

Plonger sous l’océan des mots
forcer, fouiller, forger
sentir le froid matinal courir sur les tempes
observer les mouvements atmosphériques
et, qui sait
dans un instant peut-être
l’extase glacée.

3. TEMPS RELATIF

Matinée vive au bord du fleuve
un fantastique soleil poudreux s’élève
déroule aveuglément sa force, sa puissance

Et moi, pauvre hère
hanté par une nouvelle nuit de cauchemars
je marche là-dedans
à la recherche d’un lieu, d’une résidence
support éventuel et contradictoire à la méditation de l’instant
me demandant si, par hasard
je ne fouillerais pas le même lopin
depuis trop longtemps.

4. LE SILENCE

Retour en train

Pluie
pluie

Pluie et pluie encore

Images qui défilent, se dévident

Je relativise l’espace parcouru
ne mesure en rien celui à parcourir
avec en moi, pourtant, cette certitude
rien, non, rien, je ne sais rien

Je pense alors à Kyoraï

Sans rien dire
le silence
le calme.

5. LES COLLINES ET LES BOIS

Cinq heures

Le soleil se lève

Les cheminées sont illuminées

Un vol d’étourneaux griffe les nuages

J’habite la ville mais tout autour il y a des collines et des bois.

6. PRINTEMPS

Cluny, 1976

Dans la forêt des Peupliers
mon cœur s’arrête

Sensation vive, givrée, argentée

Vent coupant

Comme si la sève, l’eau de la terre
à ce moment nourrissait ma pensée

Mon corps seul en mouvement

Esprit ouvert

Espace adéquat

Nourriture essentielle.

7. SUITE (2)

1.

Massif de La Chartreuse

Le vent
les herbes sèches, couchées

Première sueur printanière.

2.

Sources de la Loire

Gesse odorante

L’insecte, enroulé dans cette plante
se sert de la croissance d’une feuille en ellipse pour y construire son cocon.

3.

Le Désert d’Entremont (Alpes du nord)

Alt. 1200m

Morsure rose de l’atmosphère
rêve oblique
nudité première

Un vent blanc, glacial et pénétrant
m’apporte une image

Espace, lucidité, étoilement

Je parle à la nuit.

8. MASSIF CENTRAL

Pour William Pellier

- 7°C

Nous arrivons sur les hauts plateaux de la Truyère, en Margeride

Âpre forêt conifère, grésil et vent
saison inverse
joie vaste sur la lande

Nous rejoignons le hameau de Bertrezes
près de Saint-Aman de la Lozère

Murs sinueux le long des routes
poussées basaltiques, dômes
lent méandre des sources
lichens comme neige
nuit

Ballotté de saisons en saisons
d’altitudes en altitudes
poursuivi, encore
par quelques inutiles souvenirs
avec en moi, pourtant
cette sensation d’être à l’affût du monde dans le flux du monde.

9. CORPS DE L’ARBRE

Pour Frédéric Malenfer

Dans la forêt —

Nocturne infini
ouïe impossible
joie palpable

La hache s’abat

Le parfum nous assaille.

10. LA GRANDE VALLÉE

Minuit — tournage sonore dans la Drôme

De gigantesques cerisiers croulent lentement sous les fleurs
les branches sont gorgées d’eau

Terre boueuse et suintante

Mes pieds trempés, couverts de pollen

Couleur

Clarté

Musicalité

La marche —

Catalyse et vision poétique
joie sûre d’être à la complexité
croissance de quelque chose.

11. HERBACEUS VULGARIS

Il existe une herbe jaune

Ciselée par les vents, longuement ensoleillée
elle apporte au regard l’étincelle où s’unir

Respiration pure

Sensation du monde.

12. AU BORD DU FLEUVE

Et c’est ainsi qu’une force est transportée
s’accumule sur elle-même
se dirige vers la mer
tourbillon fécondé d’herbes, de branches, de boues, de soleil et de pluie

Force suspendue aux lèvres de la Terre

Forme, intensité, mouvement

Y a-t-il pour moi un lieu, comme pour la rivière l’océan ?

Plus tard —

Orage en plein ciel
esprit nu
musicalité

Veine essentielle

Abandon de tout stratagème.

13. LE RHÔNE

Soleil entier
plaques d’eau métallique glissent et tourbillonnent

Chaleur intense, foyer d’acier

Assis au bord du fleuve comme en une fournaise

J’ouvre un livre

Page blanche

Éblouissement.

14. CUMULUS - MASSIF DU PILAT

« Comment suis-je parvenu jusqu’ici, je me le demande encore.  »
Han Shan

La température change
une masse de nuages s’amoncelle

Espace vide, bleu, rapidement encombré

Stridences, grisaille et noir

Sentiment de puissance

Force de l’orage

La pluie enfin

Au dedans — le feu du ciel

Tout homme est solitaire.

15. ÉTÉ

Il pleut

La chaleur s’élève

Face à face cinglant

Joie d’être mortel

Livré, à jamais, aux caprices de la matière

Ce qui fait la liaison

L’étendue.

16. FORÊT DE LA TÊTE NOIRE (746m)

Je traverse une clairière de Genêts

Le vent blond couche les herbes, les plantes
et s’enfuit

Un avion lointain
sorte de hiéroglyphe acoustique
incise le ciel — ligne mate, pourtant

Le geai m’annonce

Multiplicité verdoyante

Harmonie de l’air

Écriture sans cesse changeante.

17. MATINÉE HAUTE (VERCORS)

L’orage, cette nuit
a dévasté d’immenses parcelles de terre et de forêt

Millier de végétaux déracinés dans la mêlée nocturne, déjà devenus humus parmi les herbes couchées

Ce matin
un vent froid, intensément bleuté
chasse les nuages.

18. NUIT PLEINE

Col des Enceins

La lune éclaire les champs de sa couleur de lait
espace, souffle, immensité
brume vagabonde entre les herbes
arbres fruitiers noirs d’eau, chargés, pourrissant
lointain cinglant des collines

Horizon large et haut

Premiers givres d’automne.

19. LOUP DES NEIGES

Pleine ville
un loup passe devant moi

Un loup des neiges

Visage rapace
œil océan

Avec lui et son espèce
de grands territoires se dégagent
une identité musculaire, généreuse

Simplicité au centre de l’espace

J’aurais dû me battre pour lui parler.

20. SOIR EN CAMPAGNE

Stigny

Hirondelles par centaines
stridences chaotiques
joie du feu des ailes

Je repense à cet œil noir
fiché dans mon œil

Deux pensées en regard — fascinées

Silence d’un dialogue autre

Silence de tout geste
intelligence unique
peur maniaque de la race humaine

Face à face —

Dans l’immobilité de nos corps
j’ai pu constater
sans tension
l’effacement de ma présence

Projetée au cœur d’un monde nouveau

Animal.

21. TIGRE

Parc de la Tête d’or — Lyon

Le râle qui roule entre ses griffes rebondit sur ma nuque

Dans l’écho des cages
son trajet velouté

Invisible.

22. MARCHÉ AUX POISSONS (MARSEILLE)

« Une force noire dans un corps blanc. »
Ovide

La pieuvre sauvage
peau couverte de picots verts et roux
glisse avec aisance entre monticules de glace et cadavres déjà écaillés

Odeur forte
muscles multipliés en bras
fibre parfaite
animalité unique

Au sommet de l’Évolution

Méprisante
sûre d’elle même
elle crache son encre noire
d’un bond retourne dans les flots salés
me laisse à la médiocrité toxique de cette vente aux enchères
ouvre une voie

En un éclair.

23. LE PIÈGE

Terrarium

Lampropeltis triangulum sinaloe
serpent faux corail tissé d’ocre tuile
près de son bassin d’eau

Opulus cyclurus
lézard à queue dentée, immobile

Pogona vitticeps et Agane barbu
lentes langues roses
savourent de jeunes grillons blancs

Andis equestris
vert fluorescent, côtes apparentes, œil gris-argent

Python Royal, sorti du verre
je le touche
cuir soyeux, corps froid, vie calme
mais surtout
ces formes ovoïdes affleurant sous un millier d’écailles jaunâtres
comme autant de centres capteurs
qui m’entraînent sur toute la longueur pour rejoindre, hypnotisé, le triangle plat de la tête

Jusqu’à finalement croiser son regard, unique —

— le piège.

24. QUESTION

Lune blanche à l’est
effondrement de l’astre à l’ouest
le vent s’efface dans les pins
senteur Océane
méditation

Un oiseau traverse le paysage
le chien aboie
quelques branches sèches

Guidé par un vieux sentier

Et si, cette nuit, je dormais dans les bois ?

25. GRAND BOIS DE JOUX (848m)

Marche lente, capricieuse
mouches et moustiques
humidité

Quelques fraises sauvages éclatent au travers d’un parterre d’orties.

26. UN JARDIN

Stigny

Premiers pas sur la pierre
joie givrée
craquement des branches mortes
fin marquée de l’hiver
futures fleurs odorantes.

27. VOYAGE SANS FIN

« L’ouverture .../... être libre de faire ce qu’exige une situation donnée.  »
Chögyam Trungpa

Lent retour au travers des collines
de jeunes fleurs à peine écloses reçoivent la pluie
plus haut, la neige
cette neige lourde d’avril, gorgée d’eau, déjà fondue
écrasant de son poids les pousses les plus frêles.

28. SUITE (3)

1.

Vue de train

Nous suivons une rivière
flux sauvage et marécages
verdure flamboyante
eau couleur de lait

Deux pêcheurs tentent leur chance.

2.

Souvenir d’enfance

Un camion noir siffle sur la nuit
traînée longue, sonorité diaphane
invisible

De temps à autre, au travers des Peupliers
un œil de lumière.

&

3.

Hôtel Le Nord

Espace bleu sombre découpé d’une fenêtre
orientation pour l’idée
signes au ciel
oiseau rare

Là où je suis.

29. EXTRÊME OUEST

Longue marche sur la lande
corps emporté de brume et de sel
marécages, tourbes, humidité

L’océan retiré

Les lignes sur la vase

Parmi les dunes
j’effleure l’espace haut d’un gisement minéral

Le granit — mon esprit

Difficile à saisir, difficile à comprendre !

30. LANDES

De l’écorce des pins dégouline une liqueur

Au sol, le tapis d’aiguilles reflète des poignées de lumière en paillettes

Odeur sombre, vent absent, humidité latente

Marcher sur cette richesse
déployer un corps extrême
devenir insecte butinant et, de lieux en lieux
dans l’espace ainsi ouvert
s’enfoncer

Au loin, le lourd fracas des vagues.

31. D’APRÈS HAN SHAN

Nous habitons au bord de la mer

Nul ne nous connaît

Au milieu des nuages blancs, des vagues transparentes

Toujours silencieux
silencieux.

32. AU CŒUR DU CHAOS

Une surface d’eau — tout est joué.

33. SUITE (4)

1.

Aurore

Le vent dans les pins
les vagues de la mer.

&

2.

Marée basse

Sol d’algues et de boues

Un poisson d’argent, minuscule, se faufile

Son œil unique, limpide — un éclair.

34. FIGURES ÉPHÉMÈRES

Fleurs et feu
scintillements d’un Peuplier immense
peu après l’orage

Importance des effluves, des couleurs, d’une lente modification
de cette imperceptible palette toute en stratifications, fluidités et complexités

L’esprit, lui aussi, est un rayon

Mon point de vue ? Une dérive sans fin…

La perception du monde ? Ma représentation…

Axe

… ?

Angle

… ?

Espace entre

Point et circonférence… ?

Je ne sais qui je suis

Croissance…

Érosion…

Je ne suis qui je sais

Force de toute forme.

35. AXIOME

Le rêve est partout — océan

Au-delà
esprit sans fin

Comment écrire cela

Et pourquoi ?

36. À LA POURSUITE DE LI PO

Une seule phrase peut suffire.

37. SCULPTURE D’ALGUES

Et si la pensée
telle un arc magnétique
retenait chaque rayon solaire
condensait les émanations lumineuses de l’astre
profitant des intimes déplacements de l’air sec et du jour
pour déployer une idée ?

Simple et unique rayon solaire — celui qui, presque visage
regarde en nous
êtres de chair, os, sang et souffle
à jamais dérivant dans le tourbillon lumineux des éléments

L’unique rayon solaire engendre une multiplicité d’ouvertures
et de convergences
— point d’ancrage, linéaments
incandescence —
et, pour chacun, l’exigence d’une vie singulière

Au-delà du paraître

Sans se soucier de prendre ou de donner
quelque chose d’exact s’affirme depuis son évidence, dès la naissance
oriente enfin la destinée vers la beauté

Quand bien même aurions-nous d’autres plans

Car voilà
à l’inverse, ce serait déjà là entrer sur le sentier rocailleux
qui mène au lieu de mort.

&

38. ASSIS AU BORD DE L’OCÉAN (RÊVER DE MOURIR)

« Comment se cacher à ce qui jamais ne disparaît ?  »
Héraclite

44°37′19′′ Nord - 1°14′59′′ Ouest

1. Sable gris

Nervures, raies, stries
strates
traces d’algues
tempête nocturne à peine effacée
débris de branches, plastiques, bois d’eau

Pétrole

Joyaux de verre polis par le sel

Os

Coquillage cannelé

Coques

Balanes, Patelles, Crabes (leurs pinces cisaillent l’air)

Odeur forte
révoltes

Richesse

Flore séchée.

2. Sable bleu

Horizon élevé

L’océan tumultueux, bouillonnant, perpétuelle source de pierreries

La marée s’agrandie de couleurs fauves, avec en elle
œil extravagant
un gigantesque soleil nacré

Une masse lourde de vagues tombe, s’écrase, s’emmêle
pousse l’eau bleue, blanche
et noire

Elle éclabousse, elle se brise, s’envole

Fuites, expansion, croissance

L’océan — force animale

Créature

Capture

Piège.

3. Sable vert

Je marche et m’éloigne sous une brume de sel

L’étreinte humide colle mes cheveux

Isolé dans ce monde
quelque chose, une présence, précise et pure comme la flamme
me regarde et parle

Sans question, sans pourquoi

J’ose — je passe

Une épaisseur glisse sur mon front

Vie saline
bave tempétueuse
à mes pieds
une nouvelle vague s’écrase et frappe

Étincelles de beauté

La vague, énorme, râpe les abords de la grève
elle chante avec le sable, les cailloux, les coquillages, les galets

Émergence du poème dans ce fracas.

4. Sable blanc

Avec moi le ciel
l’horizon, l’immensité de tous les rivages

Le rythme intense et profond
toujours en mouvement
incruste dans mon corps une lumière

Je ramasse quelques branches
je construis, patiemment, un squelette de bois d’eau mordu par le vent

Les algues accrochées s’y jettent en pensée

Le savoir s’y attache

Fécondité d’une forme
complexe, libre
archaïque

À l’à-pic des dunes

Et, dans l’ombre ainsi créée
se profilent ces milliers de cristaux
comme des trous dans le corps de la lumière

Offrande à ce qui est là

Présence

Appel

Mais aussi : griffe d’une vague.

5. Sable rose

Une carcasse

La mort

Œil vide me fixe
mystérieuse éclaircie
entrée — pour toujours — autre part

Cavité, caverne becquetée

Un grand poisson sec est venu jusqu’ici s’échouer, depuis les profondeurs

Mouettes et insectes se délectent, fourragent, bouffent, se battent

Musicalité, rythme, odeur infecte et pourriture

Orgie sur la plage

Soudain, silence — mer en diamants.

6. Sable noir

La chaleur dégage une aura électrique depuis les nervures de la grève

L’espace en entier s’agite

Le temps se déplace

Je compare cette force…

Je soupèse les attirances…

J’ouvre un livre ancien et je trouve :

En se transformant il se repose [1].

Question — ?

…/…

Réponse — ?

…/…

Et me voici, souriant, au chœur du chaos

La juste place

Peut-être reviendrais-je mourir ici, en toute confiance

Mais je n’ai pas encore commencé le voyage.


—  — —
(Les fleurs tombent - Livre 2/3 - La grande vallée... / 1999)

P.-S.

« Les fleurs tombent » est le premier recueil de poèmes de Lionel Marchetti. Resté inédit jusqu’à ce jour, l’ensemble, constitué de plus d’une centaine de poèmes, est tiré de son journal (période 1991/1999).

Trois grands mouvements : parcours sinueux le long des routes entre torrents Alpins, chemins de rocailles, forêts et hauts plateaux orageux jusqu’à s’approcher des glaciers… … marche lente et attentive en sillonnant les campagnes, aux abords des rivières et de quelques fleuves boueux pour se retrouver face à face avec l’océan et finalement, en une longue descente, après quelques intuitions éclairantes et autres pensées plus abstraites, de retour sur l’asphalte, la route, nous traversons d’improbables espaces industriels, des ports, les docks (où frayent de gigantesques tankers rouillés) jusqu’à une plongée au sein de quelques bars de nuit et autres lieux étrangement peuplés.

Quelque chose de l’ordre d’une mystique sauvage prend corps au travers de ces pérégrinations diverses. Nous voici au contact du monde, au contact du dehors, au plus proche d’une sensation pleine, souvent lumineuse, emportés par la pluie et les orages en une subtile géographie des intempéries, des saisons, mais où l’on se confronte également, en toute lucidité — et ce sera essentiellement le fait de la troisième partie où l’on suit le poète musicien en tournée, ici et là, en France et à travers l’Europe — à la réalité crue et parfois violente du monde des Hommes.

« Les fleurs tombent » est à considérer comme un journal du réel — une dérive — écrit par un musicien, compositeur de musique concrète. Il nous offre ici une autre face de son travail — la partition en mots de ses musiques ? — que l’on pourrait signer de l’adage de l’un des ses auteurs de référence Kenneth White : « Ni le moi, ni le mot, mais le monde. » (in Le Poète cosmographe).

Photographie / © Bruno Roche / 2016

Les fleurs tombent LIVRE 1/3

Les fleurs tombent LIVRE 3/3

Notes

[1Héraclite.

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