L’extension de peine infligée à l’universitaire palestinien doit être suspendue
Amnesty International exhorte aujourd’hui Israël à devoir libérer un militant palestinien détenu depuis deux ans sans inculpation, après que sa détention administrative vienne d’être prolongée pour la sixième fois sans justification.
Ahmed Qatamesh [2] , un universitaire de 63 ans dont Amnesty International estime qu’il est détenu pour décourager les activités politiques d’autres militants de la gauche palestinienne, a appris hier qu’il serait maintenu en prison pendant au moins quatre mois au-delà du 29 Avril.
« Ahmed Qatamesh est un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exprimé des convictions politiques non violentes », a déclaré Ann Harrison d’Amnesty International, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient.
« il doit être libéré immédiatement et sans condition, car son maintien en détention est arbitraire. »
Ahmad Qatamesh est l’un des quelques 160 Palestiniens actuellement détenus par Israël sous des ordonnances de détention administrative.
Celles-ci permettent une détention indéfinie sur la base d’une preuve secrète que l’accusation militaire refuse de transmettre aux détenus et à leurs avocats et qui dénie aux détenus le droit de base de leur défense.
« La disposition de la cruauté de la détention administrative consiste en ce que les détenus et leurs familles vivent dans une situation d’incertitude constante. Au terme de chaque ordonnance les espoirs se lèvent puis remis à une nouvelle ordonnance il s’anéantissent », a déclaré Ann Harrison.
Cette semaine, l’épouse d’Ahmad Qatamesh, membre du conseil d’administration de l’ONG locale Addameer, a dit auprès d’Amnesty International que « si son mari avait été condamné à trois ans de prison cela aurait été plus facile à vivre pour leur famille ».
Ahmad Qatamesh est un écrivain politique qui s’est engagé sur la solution d’un seul État [3], pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Depuis son arrestation il n’a pas été inculpé ni jugé, Il n’y a donc aucune raison apparente de le retenir.
Le calvaire de Ahmad Qatamesh a commencé quand il fut arrêté par les forces de sécurité israéliennes le 21 Avril 2011 dans la maison de son frère à Ramallah.
Sa fille a dit que les forces de sécurité ayant échoué à le trouver l’avaient forcée à main armée à lui téléphoner.
Depuis lors, Qatamesh a été interrogé en tout et pour tout dix minutes par l’Agence israélienne de sécurité (AIS).
Ils affirment qu’il est un membre de l’aile politique du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) [4] et constitue une menace pour la sécurité.
Il dit que depuis 14 ans il n’a pas été impliqué avec FPLP, en aurait-il été un partisan politique et intellectuel dans les années 1990.
« Maintenant je suis en état d’arrestation sans savoir pourquoi », a-t-il dit en Juin 2011.
Si selon la Convention de Genèveq qui le stipule les citoyens sous occupation sont détenus dans le territoire occupé, pourtant les Palestiniens de Cisjordanie occupée font face à des obstacles énormes pour obtenir un permis de visite à leurs parents détenus.
L’épouse d’Ahmad Qatamesh dit qu’il a souffert de maux non diagnostiqués provoquant de nausées et de malaises — mais la demande de son mari pour voir un médecin indépendant a été rejetée par les autorités pénitentiaires.
« Le gouvernement israélien doit cesser de recourir à la détention administrative et libérer tous ces détenus à moins qu’ils ne soient accusés sans délai de délits internationalement reconnus et jugés conformément aux normes internationales des procès équitables. » dit Ann Harrison.
Dans les années 1990, Ahmad Qatamesh avait été détenu sans inculpation pendant plus de cinq ans. Après sa libération en 1998, il avait écrit sur ses expériences — notamment d’avoir été soumis à la torture — dans un livre intitulé « Je ne porterai pas votre casquette » (titre original : I Shall Not Wear Your Tarboosh — tarboosh désigne la coiffure masculine au nom plus largement partagé en plusieurs langues : « fez »).
La publication en français légèrement différente parue peu après la nôtre le même jour (la datation au 25 avril reprend celle du document original anglophone publié la veille), informe dans le site d’Amnesty International France les propositions concrètes pour agir en France même. L’action internationale proposée dans le site Addameer, dont nous joignons le document anglophone en pdf, ci-dessous, est également possible.