Article précédemment paru sur On ne dormira jamais.
Au président Lula.
L’article dont je vais parler est paru le 15 janvier 2011. Il n’aura peut-être pas échappé à certains que c’est un 15 janvier, en 1919 précisément, que sont morts Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, coupables aux yeux des socio-démocrates de l’époque -Noske, Ebert- de n’avoir pas voulu la guerre en 1914 et de s’être assis sur le défaite qu’elle avait entraînée quatre ans plus tard. Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette histoire -que l’Allemagne elle-même a préféré oublier- je conseille la lecture du livre de Sebastian Haffner, Allemagne, 1918. Une révolution trahie. Sebastian Haffner n’était pas trotskyste, mais il devait aimer ces formules que le trotskysme a popularisées, et que, tout comme moi, il devait juger nécessaires : “révolution trahie” et “révolution permanente”. Révolution, un mot qui a repris du sens ce 15 janvier justement. Du seul côté vivant de la Méditerranée.
L’article dont je vais parler m’a été envoyé par une amie, accompagné de mots très durs. Il concerne un écrivain italien, proche un temps d’un mouvement de lutte armée passablement confus et pas vraiment recommandable, les Prolétaires Armés pour le Communisme. C’était il y a plus de trente ans. Trente fois plus qu’il n’en aura fallu à Palmiro Togliatti, l’ancien bras droit de Staline, l’homme du Komintern et de l’incroyable “appel” de 1936 [1], pour amnistier tous les fascistes, enfin presque tous. Il se trouva tout de même quelques députés vraiment socialistes ou vraiment actionnistes pour le retenir un peu, lui faire comprendre qu’il y allait un peu fort, que pour les plus coupables, sans doute, il était un peu trop tôt. Mais c’était encore l’esprit du tournant de Salerne de 1944. L’élite du parti communiste italien devait donner au centre et à tous les anciens fascistes évidemment repentants et toujours au pouvoir, ou en passe d’y revenir, des gages d’une légitimité toujours rêvée et jamais concédée. Peu importait à Palmiro Togliatti si nombre de ses camarades étaient morts par la main de ceux qui, grâce à lui, allaient rentrer en grâce. Le traître, en 1946, n’était pas là où on pouvait l’attendre. D’un après-guerre à l’autre, il fallait bien qu’on nous surprenne un peu. Quant à l’amnistie, dans la pratique, elle fut presque aussi généreuse que son concepteur l’avait pensée, et son esprit surtout porta longtemps ses fruits. Elle œuvra même, sans aucun doute, pour la clémence envers le très visible maréchal Graziani, l’homme des balles dum-dum et des bombes à gazer les nègres, celles qui n’ont jamais existé, pendant un demi-siècle, aux yeux des autorités militaires italiennes. Cet homme qui a laissé derrière lui des souvenirs d’horreur, en Libye, en Éthiopie, en Slovénie et dans le nord de l’Italie, ne purgea que quelques mois des dix-neuf années auxquelles il avait été condamné : juste assez pour pouvoir retrouver, avant de mourir, sa Rome éternelle et la présidence d’honneur du MSI, parti aussi fasciste qu’il était encore permis de l’être, et dont le dernier président historique fut Gianfranco Fini. Il ne faut jamais perdre de vue les belles continuités, et je crois bon de préciser que ce dernier est le futur homme fort de la droite italienne, et qu’il sera aussi, si l’on n’y prend pas garde, urbi et orbi, le futur homme fort du régime.
L’article dont je vais parler a pour titre le nom du dit écrivain accompagné de ces mots : un coupable. Un coupable dont j’ai pris la défense à deux reprises. La première fois, en 2004, j’ai choisi délibérément de me réserver sur les faits auxquels il était fait référence, pour me consacrer à la façon dont on souhaitait les réactualiser. Alors, il n’était pas question pour moi de savoir si l’homme avait ou non commis les crimes dont il était accusé, mais de ne pas cautionner une chasse aux sorcières indûment déguisée en désir de justice [2]. Par la suite, j’ai pris le temps d’aller plus avant dans la lecture du dossier [3], et il m’est apparu très clair qu’il s’agissait d’un homme innocent -innocent des crimes qui lui étaient imputés. Et que, s’il ne l’avait pas été, le jugement qui le décrétait coupable n’en était pas moins aussi sérieux que celui qui concluait au “malaise actif” de l’anarchiste Giuseppe Pinelli après sa défenestration du commissariat central de Milan [4]. Ou que ceux qui maintiennent depuis plus de vingt ans Adriano Sofri entre prison et liberté surveillée, sur la seule foi d’une remarque malheureuse à la mort du commissaire Calabresi, le policier qui se tenait trop près de la fenêtre d’où est tombé Pinelli.
Pour autant, jamais personne n’avait osé associer aussi clairement le nom de cet écrivain, Cesare Battisti, avec ces mots, un coupable, d’une manière aussi brutale, avant même tout effort pour le démontrer. C’est là une procédure inquisitoire qu’on voudrait croire désormais réservée au passé, de celles que Carlo Ginzburg, dans son livre sur Adriano Sofri justement, Le juge et l’historien, n’a eu de cesse de dénoncer comme étant trop souvent à l’œuvre dans les jugements portés sur la gauche extraparlementaire des années 1970. Que ces jugements aient été portés par des magistrats membres ou proches du Parti Communiste italien plus que jamais en mal de légitimité, ne surprendra personne. Que ce parti ait fini par disparaître -à part une vague frange folklorique et vaguement refondée- n’est qu’un fait de justice immanente. Peu importait en fin de compte à ses électeurs et ses sympathisants que ses dirigeants aient été bien moins corrompus que leurs alter-ego du Parti socialiste ou de la Démocratie chrétienne. Derrière leur apparente moralité, ils avaient trop souvent trahi. Ils avaient systématiquement préféré, à cette gauche extra-parlementaire souvent porteuse de valeurs nouvelles, le pouvoir qui, habilement, en avait poussé une minorité fragile à la violence et à la clandestinité. Or, si le peuple est souvent lâche avec ses bourreaux, il ne pardonne jamais aux traîtres. La France de la libération et l’Algérie des années 1960 nous l’ont assez montré.
J’ai commencé à lire cet article au titre si prometteur -si cette amie me l’avait envoyé, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un article ordinaire, qu’il devait y avoir quelque part une véritable surprise, une véritable nouveauté. Et le lisant, j’ai été pris aussitôt d’un profond sentiment de malaise. L’auteur s’y livre en fait à un déchainement de violence qui mêle un nombre époustouflant de syllogismes et de contre-vérités à une évidente habileté d’écriture : une plume habile se délectant dans des propos abjects. Certains bien sûr peuvent prêter à rire : “Il (Cesare Battisti) a débuté comme criminel de droit commun volant dans les supermarchés pour son bénéfice personnel”. Je leur préfère pourtant, la concurrence est rude, cette citation tirée du « Fatto quotidiano » : “Battisti collabore avec les services secrets français auxquels il vend tout ce qu’il sait sur le terrorisme international”. Voilà qui témoigne, sinon d’une belle imagination, du moins d’un sens du retournement à faire pâlir d’envie un situationniste. Notre homme ne doit d’avoir été jugé coupable que par le témoignage de camarades “repentis”, œuvrant évidemment à leur remise de peine. Mais il se trouve accusé aussi de s’en être précédemment sorti en trahissant ceux qui le trahissaient. L’auteur en vient ainsi tout naturellement à préciser, que, jugé par contumace, Cesare Battisti a été assisté d’avocats, “avantage dont (il) a amplement profité”. Pour s’enfuir au Brésil après cela, quand tant d’avocats on fait tout leur possible, il faut un manque de reconnaissance dont il devrait, tout de même, honnêtement se repentir ! On est bien aise d’apprendre, tout de même, que l’Italie n’est pas la Corée.
Une fois résumée l’histoire du coupable, voici appelés à comparaître deux des plus grands fantoches dont Saint-Germain nous ait jamais comblés, et qui ont pris, médiatiquement bien sûr, la défense de Cesare Battisti. Pour les plus mauvaises raisons du monde, bien entendu. Je ne me souviens plus quel est l’imbécile qui a dit préférer avoir tort avec l’un des deux plutôt que raison avec Silvio Berlusconi ou Barbara Spinelli, mais pour ma part je me contenterai de ne pas les citer. Pour autant, je ne sais pas qu’avoir raison avec un imbécile contre un autre imbécile ou plusieurs n’ait jamais statué de quelconque manière pour une quelconque vérité. À court d’argument, l’auteur de notre article s’appuie sur la présence de ces fantoches non cités, et sur leurs considérations historiques de deuxième main. Il en profite alors pour nous donner l’exemple d’une autre amnistie, française celle-ci, de 1966, qui, précise-t-il, a surtout profité à l’OAS. On ne peut que donner raison à l’auteur, cette amnistie a profité, oui, en quasi-exclusivité aux criminels de l’OAS. Elle leur était d’ailleurs destinée. Elle n’a, cela va sans dire, en rien réglé la douloureuse mémoire de cette période. Alors, pourquoi ajouter aussitôt : “Mais aucun intellectuel italien n’a jamais critiqué les choix de la France” ? C’est étrange, parce qu’il m’est venu à moi, Français en partie d’origine italienne, que si j’ai pris avec constance et rigueur la défense de Cesare Battisti, je le dois aussi, d’une certaine manière, à un certain Gillo Pontecorvo, le cinéaste de la Bataille d’Alger, un film sorti dans le monde entier en 1966 justement, et véritablement montré en France en 2004. En 1971, quand Louis Malle s’était avisé de le présenter dans les salles, les heureux amnistiés de l’OAS avaient aussitôt menacé de les faire sauter. Il ne mentait pas ce film, pourtant, il n’était même pas partial. Même le colonel Trinquier, et même le général Aussaresses, qui en savaient bien long sur ce qu’était la “guerre contre-révolutionnaire”, l’auront spontanément reconnu. Passons.
Une fois lancé, l’auteur se déchaîne, plus rien semble-t-il ne peut le faire reculer. La justice italienne est on ne peut plus exemplaire, puisqu’elle ne dépend pas du ministère de la justice. Il est vrai que c’est, théoriquement du moins, un gage de démocratie, et de respect de la séparation des pouvoirs, dont la France ne peut guère s’enorgueillir. La récente affaire Éric Woerth suffirait à démontrer, s’il en était encore besoin, combien la justice française est impuissante à toucher aux sphères de l’exécutif. Mais il ne faudrait pas idéaliser pour autant la justice du voisin. On cite avec respect et même vénération, à très juste titre, les juges qui ont payé de leur vie un combat pour la vérité. Mais ce prix trop souvent payé est à la fois le signe du danger qu’ils représentent et celui de leur inquiétante vulnérabilité. On peut se poser des questions sur les vertus d’une magistrature qui, pour avoir chassé une classe politique corrompue avec l’opération Mains propres, a aussitôt ouvert la voie en 1994 au succès foudroyant d’un non-parti bâti sur un slogan publicitaire, Forza Italia. Cette même magistrature est depuis impuissante à faire répondre de ses actes l’homme le plus poursuivi d’Europe. Elle n’en a pas moins réussi à traîner en justice à quatre reprises un des grands héros de l’antifascisme, Rosario Bentivegna, la dernière fois en 1997, et pour les mêmes faits qui avaient valu à ce véritable et courageux communiste la médaille d’or de la résistance [5].
La fin de l’article m’a plongé dans l’épouvante : nous Français avons usé de la loi Kouchner pour libérer le collaborateur Maurice Papon et nous avons laissé Nathalie Ménigon incarcérée huit ans après deux attaques cérébrales ? Nous Français avons une loi archaïque comme la garde à vue de vingt-quatre heures sans présence obligatoire d’un avocat ?
À ce point j’ai regardé qui était l’auteur de tout ce que je venais de lire. Et je préfère dès lors m’adresser directement à lui.
Vous avez raison monsieur Antonio Tabucchi, sur ces deux derniers points vous avez entièrement raison. Ce que vous dites est révoltant, et je me bats, avec bien d’autres, contre l’injustice à l’œuvre dans mon pays. Mais oseriez-vous dire, par exemple, que parce que mon gouvernement s’en prend aujourd’hui aux Roms, je dois me taire et ne point juger la politique de Silvio Berlusconi sur le sujet ? Le mot international aurait-il à ce point perdu son sens à vos yeux ? Vous semblez ne pas reconnaître le droit, monsieur Antonio Tabucchi, à quiconque ne parle pas votre langue, d’émettre le moindre jugement sur tout ce qui passe d’inquiétant dans votre pays. Alors puisque je parle votre langue et la traduis depuis près de dix ans, je vais vous répondre au nom de ceux aussi qui, selon vous, n’auraient droit qu’au silence.
Nos deux pays, monsieur Tabucchi, sont assurément aujourd’hui, avec l’Autriche, parmi les plus tristes d’Europe occidentale, et avec la Belgique, ceux dont la chaotique gouvernance peut le plus inquiéter. Mais je ne vous en ai pas moins lu bien mieux inspiré. Je vous ai salué quand, courageusement, vous avez rappelé qu’avant les exactions commises par les titistes en 1945, exactions que la droite au pouvoir en Italie tente de placer depuis dix ans sur le même plan que la Shoah, il y en eut d’autres et de bien pires perpétrées par les fascistes, en Slovénie et en Croatie, que plus personne aujourd’hui n’ose seulement évoquer. Je ne puis que rappeler que vous avez pris en son temps la défense d’Adriano Sofri, certes reconverti en journaliste de la galaxie craxienne et non en simple gardien d’immeubles fauteur de romans noirs. Parce qu’au fond, oui, cet homme que vous vous êtes mis dans la tête d’abattre ou d’achever -au cas où ceux qui s’en sont donnés la mission politique ne viendraient pas à leurs fins-, qui s’est tenu depuis toujours à l’écart de l’ancien intelligentsia gauchiste réfugiée à Paris, a sans doute eu le tort à vos yeux de ne pas être bien né, d’avoir continué, malgré les “expropriations prolétariennes” dont vous l’avez accusé, de vivre en homme simple, bien loin du monde de l’université où vous rêvez quotidiennement à votre futur Prix Nobel. Ouvrez l’écran du jour, Monsieur Tabucchi. Vos propos du 15 janvier y sont largement récompensés : Manuel Valls leur a fait la promotion qu’ils méritent -en voilà un autre avec qui je ne voudrais avoir ni tort ni raison- comme il s’est lancé, récemment, dans la condamnation des 35 heures. Mais surtout, « Il giornale », le journal du pouvoir italien, de « L’Italia » comme il s’est désormais autoproclamé, a aussitôt glosé sur les censures dont votre article est supposé être l’objet. Vous voici trahi à votre tour par, je cite, vos camarades “gauchistes” du « Monde » [6].
Grâce à vous, le gouvernement italien et ses alliés ont aussitôt repris confiance sur cette affaire. Et la façon dont en a témoignée la conseillère à la culture de la province de Venise vous donne tort [7] quand vous tâchez de ramener le débat sur Cesare Battisti à une polémique entre deux pays, ou mieux entre deux castes d’intellectuels, dont se moquent depuis longtemps nos gouvernements respectifs. Raffaele Speranzon, membre de la ligue du Nord, a proposé un “boycott citoyen”, c’est-à-dire le retrait des bibliothèques publiques des œuvres des écrivains ayant soutenu l’innocence de leur confrère en exil, et parmi eux, les bien peu germanopratins Valerio Evangelisti, Sandrone Dazieri, Nanni Balestrini ou Tiziano Scarpa. La même Raffaele Speranzon propose du reste la clémence à ceux qui auraient choisi de se ranger tardivement du côté du plus fort, en retirant leur signature des pétitions de soutien. Quel ultime et brillant hommage à la mémoire de tous les repentis !
Monsieur Tabucchi, votre article a été publié au lendemain de la chute du dictateur Ben Ali, au premier jour d’un déclin que je souhaite impitoyable et sans trêve, celui de la Françafrique. J’aurais aimé ce jour-là que vos propos aient été pour vous unir à ceux qui en France dénoncent une honte vieille d’un demi-siècle, porteuse d’un autre siècle de honte, le siècle des colonies.
C’était aussi le jour de l’anniversaire, comme je le disais plus haut, de l’assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxemburg. De cette période-là, chacun devrait se souvenir que la gauche a toujours tort de pactiser avec l’ennemi. Elle a tort quand, par souci de légitimité, elles votent les crédits de guerre contre les ouvriers qui ont voté pour elle. Elle a tort quand elle amnistie ceux qui l’ont martyrisée et qui l’accuseront à peine remis sur selle de maux qu’elle n’a jamais commis. Elle a tort quand, confortablement assise dans sa respectabilité, elle s’acharne jusqu’à l’autre bout du monde sur un gardien d’immeuble père de deux enfants, ancien voleur de supermarché, auteur de romans noirs depuis longtemps rangé de toute activité politique. Non que l’on doive se taire sur ses propres fautes. Mais je ne crois pas que la génération dont une minorité a choisi la clandestinité, dans un climat non de guerre civile comme vous l’avez justement souligné, mais marqué par quatre tentatives de coup d’état comme vous avez étonnamment oublié de le dire, puisse être seule et seulement tenue coupable de certains faits et gestes, réels ou supposés. Un de ces coups d’état manqués perpétrés par l’extrême-droite aurait-il réussi, comme cela s’est produit en Grèce ou au Chili à la même époque, que les « criminels » de la gauche extraparlementaire, ou ceux qui aujourd’hui sont stigmatisés comme tels, se seraient immédiatement changés en précurseurs lucides d’une nouvelle résistance. Vous qui avez si longtemps traduit Fernando Pessoa, vous devez vous souvenir du Portugal de Salazar ou du Brésil de Branco, qui sévissaient ou menaçaient encore durant ces années, parmi tant d’autres dictatures. Il serait grand temps, voyez-vous, comme le proclamait ces derniers jours à Rome une affiche à l’image de votre présumé coupable, de “libérer les années 1970”. Non en mettant comme vous faites mine de le craindre, “un voile sur notre histoire tragique qui n’est pas encore éclaircie”. Mais pour établir une “vérité historique” dont votre ami Carlo Ginzburg vous a pourtant appris qu’elle suit le pardon et ne le précède jamais. Et ce n’en est que plus vrai quand l’accusé n’est pas coupable.
Olivier Favier, dans la très longue nuit sans sommeil du 19 au 20 janvier 2011.
Légende de l’affiche :
Affiche placardée dans les rues de Rome, en janvier 2011.
Traduction :
En de pareils temps, la fuite est le seul moyen pour continuer à vivre et rêver.
La persécution est terminée. L’inquisition a perdu. Grâce à la détermination et au courage du président brésilien Lula, les matons du Capital cette fois au moins sont restés les mains vides. Le sbires de l’état en seront pour leurs frais. Ce même état qui dans les années soixante-dix n’a eu aucun remords à mettre des bombes sur les places publiques pour mettre un terme aux combats des travailleurs. Ce même état qui dans les années soixante-dix n’eut aucun problème à user de la torture et de lois d’exception pour faire plier une génération de militants révolutionnaires. Et qu’ils vocifèrent maintenant, qu’il bavent de rage. Qu’ils manifestent leur rancœur et leur malveillance sourde et aveugle. Cela ne nous intéresse plus.
BATTISTI LIBRE
Libérons les années 1970
PS : J’ai pris connaissance de cette image sur le site de Serge Quadruppani.