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Les amis, à partir des photographies de Martin Bogren 

dimanche 26 juillet 2009, par Delphine Maza

Ailleurs très loin d’ici

Ce n’était pas le bureau qui nous aurait regrettés

Des coquilles et des perles du grain du bleu au fond des yeux

Nous nous sommes tous amusés de la tête aux pieds. Nous buvions autant de tasses que de verres. Nous courions après la marée pour que rien ne nous échappe. Nous courions après les filles, que je te pose que je te prenne que je t’impressionne

Des rires comme je te vois des larmes de joie

Jusqu’à ce que nos mollets faiblissent sur le sable, que nous nous affalions mollement, léchés par les vagues, saisis par tout le corps de picotements de sel, rendus

Tu vois, mes soucis s’envolaient, mes cheveux s’emmêlaient, je m’éclatais

Il y en a eu des bains de minuit. La lune était généreuse, et le vent gémissait. Lesquelles se laisseraient emporter par la vague ?

Des histoires ensemble je te raconte

Martin Bogren

Je revois toute la scène, la lumière, la chaleur les couleurs qui dansaient la salsa sous nos yeux, le temps fluide et mousseux, et le cri du bonheur

Nous pouvions jouer aux cartes aux dominos au casino, mais je préférais plonger la tête la première

Nous ne nous cachions rien sauf dans les hautes herbes des bords de plage, ou lorsque nous partions à la nage au milieu des algues touffues

Ramer un peu surtout si la pêche était bonne si le poisson n’était pas noyé

Pour un peu la mer nous aurait presque avalés. Mais nous tenions fermes le manche, nous retenions la lame. Nous voulions rire encore et nous régaler. Nous nous sommes prêtés à tous les jeux, même à celui du Pendu, et à celui de l’Etranglé.

Bien sûr il m’arrivait de dériver. Mais je rencontrais d’autres amis

Il n’y avait pas de perdants. Tout le monde gagnait un hameçon, cela créait des liens.

Je faisais signe

Je me souviens


Le flux du plaisir sans frein, j’aurais donné partout

Tu ne voudrais rien rater tant tout te touche, de l’intérieur. Le monde t’étreint.

Des clins d’œil dès le petit matin
Nous avons changé, échangé. Mais mes amis ont tous perdu le goût du retour.

Je n’ai jamais autant surfé sur Internet.

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