Ledit Le Tiers Livre [1], soit Le Tiers Livre des faicts et dicts héroïques du noble Pantagruel, composés par Maître François Rabelais, docteur en médecine, est le premier volume de Rabelais censuré par la Sorbonne, pour hérésie [2], dont un soupçon de sympathie à l’égard de la Réforme et des discussions dialectiques attribuées à Platon, autant qu’à la charge comique contre les prêtres particulièrement dans le second, Le Quart livre, et ils resteront les seuls du cycle à pâtir de l’intolérance dogmatique au point de menacer leur auteur, mais en dépit de leur interdiction ils seront publiés peu d’années après grâce aux soutiens intellectuels et royaux de Rabelais, reconnu en son temps comme un humaniste et un créateur talentueux. Parmi ses protecteurs actifs se trouve Joachim du Bellay, au premier rang représentatif du fait de sa co-fondation de La Pléïade, après avoir signé le Manifeste de la Brigade (bien qu’il s’agît d’un ouvrage collectif), chargé par François Ier de la défense et du développement des Lettres en langue française (François Ier, qui développe aussi l’imprimerie en France, meurt en 1547 ; mais son fils Henri II poursuit sa politique de défense et d’édification du patrimoine littéraire, dans la langue édifiante de l’unité du royaume), et qui agira personnellement auprès du pape Jules III pour sauver de l’édit l’œuvre de Rabelais, lors d’un voyage d’accompagnement officiel du cardinal du Bellay, son oncle, envoyé en mission à Rome.
Pantagruel, Livre III des Cinq Livres de François Rabelais dont quatre principalement consacrés à Pantagruel (II, III, IV, V.) à ceci près que le Livre III le soit à travers le personnage central de son ami Panurge, à la rencontre d’interlocuteurs susceptibles de le conseiller ou de discuter avec lui sur l’intérêt de chercher une femme, auquel il est plus particulièrement dédié. C’est celui qui inaugure l’Odyssée de la quête de la Dive bouteille, par la décision finale de Panurge d’aller consulter l’oracle pour savoir s’il doit ou non prendre femme, qui ne s’achève au dernier volume posthume du cycle.
L’édition numérique proposée par La RdR est celle de La librairie des bibliophiles pour l’éditeur Damase Jouaust, Paris, en 1876, avec des eaux fortes de Émile Boilvin, ouvrage du fonds de la bibliothèque universitaire de Toronto mis à la disposition du large public.
D’après l’édition de 1552 imprimée par Michel Fezandat, supervisée par François Rabelais avant sa mort, qui n’est peut-être pas la première mais la plus connue. (A. G. C.)