- 7 août 2023, par Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822)
LA VISION
Traduit par Henry Egmont
Vous savez, dit Cyprien, qu’il y a quelque temps, c’était même un peu avant la dernière campagne, j’ai séjourné dans la propriété du colonel de P***. Le colonel était un homme vif et jovial, et sa femme la douceur et la bonté même. Le fils se trouvait alors à l’armée, et il n’y avait au château, outre les deux époux, que leurs deux filles et une vieille (…)
- 10 août 2013, par Marcel Aymé
« Mes deux passions sont Aragon et Marcel Aymé. J’ai écrit Mon village à l’heure allemande en pensant à Marcel Aymé. » [1] Jean-Louis Bory, à propos de sa réception du prix Goncourt, en 1945.* Quant à la nouvelle fantastique que d’aucuns considèrent plutôt comme un conte de Marcel Aymé, Le passe-muraille, c’est aussi le recueil de nouvelles éponyme qui la contient, publié en 1943. Le réalisme (…)
- 30 décembre 2011, par Clifford Harper,
Guy de Maupassant
Des origines de la fête séculière pour écarter la malédiction le 31 décembre en Europe : « Pour que la Nouvelle année soit prospère, l’année révolue — et les esprits libérés au moment du solstice — devait être brûlée ou exorcisée. De la Grande-Bretagne à l’Autriche, l’année écoulée, figurée sous la forme d’un mannequin bourré de paille appelé la Mort, était promenée à travers les rues, puis (…)
- 8 juin 2011, par Charles Nodier
Il y avait une fois un pauvre homme et une pauvre femme qui étaient bien vieux, et qui n’avaient jamais eu d’enfants : c’était un grand chagrin pour eux, parce qu’ils prévoyaient que dans quelques années ils ne pourraient plus cultiver leurs fèves et les aller vendre au marché. Un jour qu’ils sarclaient leur champ de fèves (c’était tout ce qu’ils possédaient avec une petite chaumière ; je (…)
- 31 décembre 2010, par Gérard de Nerval (1808-1855)
I — LA PLACE DAUPHINE
Rien n’est beau comme ces maisons du siècle dix-septième dont la place Royale offre une si majestueuse réunion. Quand leurs faces de briques, entremêlées et encadrées de cordons et de coins de pierre, et quand leurs fenêtres hautes sont enflammées des rayons splendides du couchant, vous vous sentez à les voir la même vénération que devant une Cour des parlements (…)
- 29 décembre 2010, par Léon Tolstoï
CONTE Parmi les Indiens de l’Amérique du Sud, il existe la légende suivante :
Dieu, disent-ils, créa les hommes de telle façon qu’il ne leur fallait pas travailler. Ils n’avaient besoin ni d’habits, ni de maisons, ni de nourriture, et tous vivaient jusqu’à cent ans sans connaître aucune maladie.
Un certain temps se passa et, quand Dieu regarda comment vivaient les hommes, il vit (…)
- 28 décembre 2010, par Gérard de Nerval (1808-1855)
I - LE CHÂTEAU DU DIABLE.
Je vais parler d’un des plus anciens habitants de Paris ; on l’appelait autrefois le diable Vauvert.
D’où est résulté le proverbe : « C’est au diable Vauvert ! Allez au diable Vauvert ! »
C’est-à-dire : Allez vous… promener aux Champs-Elysées.
Les portiers disent généralement :
« C’est au diable aux vers ! » pour exprimer un lieu qui est fort loin. (…)
- 27 décembre 2010, par Ernest du Laurens de la Barre
Conte
I
Les maisons isolées sur les routes presque abandonnées qui traversent les montagnes, maisons trop nombreuses encore pour le bonheur des paotred-kaled (durs garçons) de la Basse-Bretagne, tristes cabanes qu’une lourde vapeur de cidre environne et dont un fagot de gui orne toujours la façade lézardée ; ces maisons-là, vous en conviendrez, sont bien nommées, trop bien qualifiées (…)
- 26 décembre 2010, par Charles Perrault
Il était une fois un homme qui avait de belles maisons à la ville et à la campagne, de la vaisselle d’or et d’argent, des meubles en broderies et des carrosses tout dorés. Mais, par malheur, cet homme avait la barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible, qu’il n’était ni femme ni fille qui ne s’enfuît de devant lui.
Une de ses voisines, dame de qualité, avait deux filles (…)
- 25 décembre 2010, par Villiers de l’Isle-Adam (1838-1889)
À Monsieur Coquelin cadet.
Ut declaratio fiat.
J’étais invité, ce soir-là, très officiellement, à faire partie d’un souper d’auteurs dramatiques, réunis pour fêter le succès d’un confrère. C’était chez B***, le restaurateur en vogue chez les gens de plume.
Le souper fut d’abord naturellement triste.
Toutefois, après avoir sablé quelques rasades de vieux Léoville, la conversation (…)