La Revue des Ressources

Malgaches 

vendredi 19 juillet 2013, par Pierrot Men

“Que dire de mes photographies ? Lors de mes prises de vue, je comprends parfois tout de suite ce que je vois ; mais il m’arrive de ressentir les choses sans les comprendre, de faire confiance à mon instinct, laissant le champ libre à l’instantané. Et c’est ainsi, jour après jour, que j’essaye de chercher et de dévoiler de minuscules fragments de vie, de temps, sans pouvoir dire, faute de mots exacts. En somme, je ne pourrais dire qu’une chose : je fais des images, juste des images… car réfléchir une image, c’est courir le risque de la voir disparaître”

Pierrot Men

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Avec Jordi Cohen, ils portent tous deux sur nos contemporains des regards infiniment vivants, faisant vibrer le monde avec des focales fort différentes mais avec d’égales grandes âmes à la mesure d’un Édouard Boubat, des êtres éveillés tels des Bouddhas de la caméra, des maîtres soucieux de révéler quelques pans fragiles de ce qui constitue le plus fécond de notre humanité : son mystère.

Xavier Zimbardo

"De Madagascar la discrète, dont seules nous parviennent sporadiquement quelques images de crise politique ou de tourmente climatique, Pierrot Men livre une vision complexe qui juxtapose description de la nature et de la société, interroge l’identité malgache, mais surtout nous introduit dans l’imaginaire de ce peuple. Photographe discret, il avance sur la pointe des pieds. Jamais, il ne sollicite l’événement mais sait attendre en se maintenant à distance. D’ailleurs, il évite la frontalité, pire même, les regards, au point de devoir parfois renoncer aux visages. Excessive modestie ? Il s’agit en tout cas d’un respect des codes sociaux en vigueur dans une société où l’on parle à distance comptée, à contrario, assis dos à dos. Et justement, s’il photographie souvent ses personnages de dos devant quelque vaste paysage, c’est que chacun de ces individus se situe face à un espace symboliquement orienté voire balisé de repères invisibles à nos yeux. Ces solitaires contemplatifs croisés au long des routes prennent la mesure d’un monde miroir de celui des ancêtres où, position topographique, chaque geste et chaque attitude font sens. Aussi Pierrot Men porte-t-il une attention particulière aux comportements, aux postures. Rapports à une nature exceptionnellement riche mais menacée, rapports aux autres, vivants ou morts, rapports à l’ordre cosmique, rapports à une modernité importée plus chaotique que rationnelle, voilà autant de touches poétiques au portrait malgache que brosse cet artiste sensible dans une vision de la Grande Île "

Claude Geiss " Chroniques Nomades ", Honfleur, 2003

"Pierrot Men est un scrutateur du quant à soi et du secret. Rarement dans ses photographies les personnes communiquent entre elles, même quand elles sont en groupe. Chacun semble plongé dans des pensées qui lui font oublier ses proches voisins. La finesse du photographe est d’avoir signifié cette incommunicabilité en supprimant par le cadrage le regard du premier, en lui déniant de tourner la tête vers l’autre... Pierrot Men a choisi de pérenniser cette occasion de non rencontre et de faire l’inventaire des situations de la vie ordinaire et routinière où se vérifie cette loi, que Camus et quelques autres avaient déjà porté à notre connaissance, de l’irrémédiable solitude de l’être humain. "

Jean Arrouye, Association Internationale des Critiques d’Art

"Les images de Pierrot Men, naissent de son univers familier. Sans fioritures ni maniérisme, il capte les signes étranges émis par les choses ordinaires et transforme les fragments de la banalité en visions poétiques. Adepte du reportage humaniste, Pierrot Men a su faire évoluer son style vers des variations très personnelles où maîtrise formelle et qualité du regard se conjuguent avec finesse. Sans cesse à l’affût, il joue avec habileté à capturer la lumière ou à bouleverser l’espace qu’il met en scène. « Héritier sans le savoir de Henri Cartier Bresson » comme l’écrit son ami Bernard Descamps, Pierrot Men est aujourd’hui un véritable inventeur d’image et un et un étonnant photographe. Se confirme jour après jour son talent remarqué et récompensé en 1994 par le Grand Prix Leïca et sa médaille d’or aux 3ème Jeux de la Francophonie en 1997 à Antananarivo. "
Annie-Laure Wanaverbecq, Maison Robert Doisneau, 1998
"Pierrot Men a un sens inné du reportage. Son œil et son appareil captent simultanément ces instants de la vie que nous ne voyons guère et qui n’existent que par (et pour ?) la photographie. Dans les rues de Tana ou des villages malgache, Pierrot Men a cette capacité de voir, de cadrer, dans l’instant où tout s’organise en une photographie. Héritier sans le savoir de Henri Cartier Bresson, amoureux de la vie, des lumières, sensible aux autres, aux difficultés de vivre dans certains coins de la planète, il a réalisé son rêve : adolescent, avec son ami d’enfance, connaissant la misère et la faim dans les rues de Tana, ils s’étaient juré, par un pacte de sang, de devenir "artistes". Pierrot est photographe, son ami est un peintre célèbre à Madagascar. "

Bernard Descamps, 1998

"Pierrot Men, quoique relativement isolé à Madagascar, a su développer une œuvre accomplie qui témoigne d’un grand équilibre entre un talent et une sensibilité qu’il consacre à son environnement dans les lumières intimistes et sereines. "

Armelle Canitrot, 1ère Rencontre de la Photographie Africaine, La Croix, 1994

"Passionné, sensible, discret, Pierrot Men a quelque chose d’un grand enfant : radieux et jamais blasé. Au fond des yeux, il a une lueur pleine de reconnaissance quand il comprend que l’on aime ses photos "

Marine, Les Rendez-Vous (La Réunion), 1995

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