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Palestine 2014 / À propos de Gaza et pour en finir avec la question des religions et de la démocratie au Proche Orient 

#we_teach_life

vendredi 15 août 2014, par Louise Desrenards

Une autre façon de poser le problème. Ce point de vue ne relève pas de mon engagement personnel pour la Palestine car ce n’est qu’un regard sur la réalité incontournable de l’état politique des croyances au Proche Orient et la petite réflexion critique des majorités démocratiques que cela inspire. On sait qu’ici, forte de la triste expérience libyenne, j’avais pu prendre parti contre la guerre en Syrie. Concernant la Palestine, mon engagement est de soutenir mes amis palestiniens principalement matérialistes en quête de laïcité critique et généralement adeptes de l’activisme démocratique pacifique, or dépourvus de sectarisme ils sont paradoxalement des supports sans réserve de la résistance, serait-elle notoirement à l’acte des brigades armées auto-défensives [1]. Autodéfense exceptionnellement unifiée cette année sous l’égide représentative du Hamas, présent pour Gaza parmi les membres de l’OLP de la délégation palestinienne du Caire (dû à sa réconciliation avec le Fatah et l’Autorité palestinienne depuis le 23 avril [2]) au long des deux dernières prolongations du cessez-le-feu. Les gazouis de tous partis et/ou croyances inclus ne sont pas des nationalistes arabes mais des patriotes unis pour la conquête de leurs droits, c’est-à-dire leur droit d’existence individuelle et collective, pour l’organisation d’une société moderne tolérante et émergente, singulièrement et traditionnellement située non par le droit du sang mais par celui du sol, dans le cadre des libertés universelles. D’où la solitude relative des Gazouis en lutte par rapport à la Ligue arabe qui ne s’est pas distinguée pour calmer les ardeurs guerrières d’Israël contre la population, ses ressources vitales et ses moyens de vivre. Gloire à Gaza pays des Philistins qui arraisonnèrent la folie destructrice de Samson par l’acte de Dalila. À la résistance unie à Gaza comme en Cisjordanie pour la libération des palestiniens. (L. D.)

À l’école de Gaza (août-septembre 2014)
éditorial et sommaire des articles liés ⇐



HOMMAGE /


We teach life, Sir ! ------------------------------------------------------ We teach life, Sir ! ------------------------------------------------------ We Palestinians wake up every morning to teach the rest of the world life, Sir ! 


Rafeef Ziadah, We teach life, Sir ! [3]




Le nationalisme religieux politique (toutes religions et laïcité confondues car il existe aussi une croyance intégriste en la laïcité), parmi lequel celui des Frères Musulmans en tant que parti religieux qui put parvenir au pouvoir élu de l’Égypte et fut le premier contestataire du régime baasiste en Syrie, est plutôt entendu comme une généralisation de la "charia" pour gouverner selon la croyance divine, ce qui ne prédispose pas ses élus à être des démocrates « pactés » avec les droits égaux pour tous s’ils veulent satisfaire leurs électeurs (la libre pensée et les autres religions étant considérées comme incroyance). Sauf s’ils sont patriotes d’une société plurielle localisée et en font l’objet d’une performance déclarée, comme enjeu électoral et comme réalité du pouvoir.

C’est un peu la situation du Hamas qui somme toute a relativement respecté les minorités et même « l’incroyance laïque » à Gaza, n’appliquant radicalement sa charia qu’à sa propre communauté, même s’il paraît entendu que la plupart des citoyens soient musulmans et l’administration prenant en compte ce calendrier dans son cahier des charges. Il y a sûrement mieux à trouver qu’un parti religieux ou corrompu (attribution de l’Autorité palestinienne qui préexista à sa critique par l’élection du Hamas à Gaza, en 2006), pour être gouverné selon des droits pour tous. Mais il faut rendre à César ce qui appartient à César, il y a aussi des chiites à Gaza, et on sait les différends sectaires entre sunnites et chiites, (et moins ceux entre sunnites et wahhabites mais davantage ceux entre les musulmans et les autres monothéisme, et notamment les catholiques romains qui les rendirent victimes des croisades)... Or ce n’est pas à Gaza que des takifiristes sont venus lyncher chez eux des chiites, comme cela se passa le 23 juin 2013 à Abu Mussalem dans le gouvernorat de Gisey, lors de la 15e nuit de Shaaban — grande fête musulmane, — avant le coup d’État de Sisi. Les Frères n’ont pas commis ces meurtres, mais leur régime n’a pas pu anticiper pour les empêcher de la part des extrémistes au sein de leur communauté sunnite élargie. Délit public de communautarisme par un gouvernement, au mieux dû au flottement d’un pacte constitutionnel inadapté à son contexte.

Ce n’est pas davantage le Hamas qui a détruit des églises et leurs congrégations chrétiennes à Gaza (orthodoxes et catholiques) mais Israël lors de bombardements ciblés de quelques lieux catholiques (les religieux avaient été informés d’évacuer les lieux). Pour ne pas revenir aux actes du G.I.A. algérien (Groupement Islamique Armé), autrefois impliqué dans l’assassinat des moines trappistes de Tibérine (et d’autres religieux chrétiens) en 1996, qui pourrait pourtant fournir un point de comparaison pertinent avec les actes amplifiés contre les chrétiens dans le même mouvement que celui contre les alaouites en Syrie depuis 2011 (« Les alaouites au cimetière, les chrétiens au Liban », fut crié dès les premières manifestations contre la répression par le Régime), pour finir par les massacre de l’été 2013 dans les villages de la montagne traditionnelle des alouites, au-dessus de Lattaquié, et récemment en Irak contre les syriaques orthodoxes de Mossul par l’E.I. (l’État Islamique), juste avant le tour des Yazédis [4].

Dans le cas de la doxa de la charia islamique commune à tout le peuple, les non musulmans s’ils ne sont pas extradés deviennent au mieux des citoyens de seconde zone, exactement comme les palestiniens arabes le sont à l’inverse en Israël (je ne parle pas des palestiniens retirés dans les territoires qui ne sont pas considérés comme des humains, je parle des citoyens arabes israéliens vivant encore en Israël, de ceux qui n’ont pas rallié les territoires vers un second État après Oslo et qui, pas plus que ceux vivant dans les territoires ou à Gaza, ne sont forcément des croyants) — mais ils manifestent pour leurs semblables arabes palestiniens, expatriés dans les territoires, lorsque Israël décide d’en contrôler le nombre en les tuant par tous les moyens guerriers, et de toutes parts. C’est pourquoi il faut des constitutions forteresses sur les principes de la liberté de chacun, et les mêmes droits pour tous dans le cadre de l’État public en partage (séparé ou fédéré), exécutives y compris par un parti religieux qui pourrait arriver au pouvoir et par conséquent sous réserve de cette clause particulière. Sinon tel parti ne pourrait parvenir au pouvoir par des voies constitutionnelles, pourrait-il être majoritairement élu, et dans ce cas il conviendrait plutôt qu’il restât en prières en dehors de la politique publique exécutive pour tous. Et que ces constitutions soient symboliques et immuables — sinon forcées par des coups d’État : alors contestables, sans la moindre ambiguïté avec une quelconque légitimité au titre d’une "majorité démocratique" (la grande question de droit de l’Égypte des Frères, par exemple, en l’absence d’une constitution préalable instaurant d’abord les libertés, avant qu’ils ne fussent élus, — lorsqu’ils durent être destitués mais dans ce cas par une dictature, ce qui n’est pas appréciable).

Majorité laquelle sans les droits constitutionnels communs prioritaires n’est par conséquent qu’une force d’oppression contre les minorités et l’individu indépendant, et forcément xénophobe ("alterophobe"), voire raciste. Une autre forme de dictature — par les majorités. Ce qui arrive aussi bien en Europe y compris en France, dans le cas de la dislocation des constitutions républicaines nationales au crédit d’une "démocratie" européenne en gestation faisant acte de droit.

Une démocratie — le régime de la majorité — n’est pas une figure de droit si elle n’est pas installée sur une constitution qui instaure le respect des minorités et de l’individu dans le principe des libertés pour tous, y compris la dissidence et la désobéissance civile comme antidotes de l’abus possible des chartes au pouvoir dans les cas qu’elles n’auraient pas prévus. L’alerte citoyenne ne peut être l’objet d’une succession infinie de pétitions renvoyées devant des commissions, elle doit pouvoir s’exprimer publiquement et trouver des solutions directes et même parfois innovées. L’objet de la réparation de l’injustice n’est pas l’installation d’un privilège. C’est-à-dire réparation sans le moindre privilège pour la majorité par rapport aux minorités ni d’une minorité qu’elle rendrait émergente. Sinon la démocratie serait au contraire un des pires régimes, y compris laïque menant vers des dictatures exercées par des minorités à l’égal de la majorité elle-même comme dictature.

Même problème en Syrie : une majorité minoritairement plurielle et majoritairement sunnite demande à régner selon ses propres règles : on a vu comment dans ce cas l’islam modéré est vite substitué par l’Islam radical dans une dynamique d’exclusion guerrière (le cas de la Syrie de l’ASL cautionnant les brigades extrémistes fut-ce pour des raisons pragmatiques). Même problème possible sous l’aspect institutionnel d’une démocratie de droit appauvrie par des contingences ethniques et/ou religieuses (le cas d’Israël).

Le pouvoir, les sunnites le partageaient dans les régimes socialistes baasistes, mais c’était dans le cadre laïque de ces partis (tous prenant la forme de dictatures particulières au pouvoir d’administrer, et même ceux des regrettés Nasser ou Bourguiba, dont la gloire de leurs avancées sociales incontestables fut de ce fait ternie). Pour autant, en Syrie, — nous ne reviendront pas sur l’Irak ni sur la Libye, — quoique, — car la Palestine nous invite à comprendre l’actualité de la Syrie, du Liban, et d’Israël, à la limite de la singularité égyptienne, même si la géopolitique et la géostratégie de l’Irak et de la Libye n’y sont pas étrangers. Le régime baasiste ne fut pas l’attente de la majorité citoyenne ethnique et/ou religieuse qui se considérait réprimée — juste considération vu la dictature à l’œuvre pour maintenir le régime mais : dictature ou pas. Là, on a bien vu comment le parti baasiste au pouvoir de la Syrie représenté par un autocrate fut assimilé par ses ennemis, (et quoiqu’on nous en ait dit : principalement les Frères Musulmans et avant même la répression des manifestations par Bachar al-Assad, en quête de revanche depuis leur répression par Hafez al-Assad), à un pouvoir ethnique alaouite, dans une sorte de déni et au mieux l’identification d’une alliance ethnique alaouite / chrétienne, comme si le parti baas ne comportait ni sunnites ni druzes ni kurdes, ce qui n’était pas le cas : la contestation sous-jacente et "fondamentale" c’était celle de la laïcité, en dépit des certitudes européennes sur la volonté locale d’instituer des démocraties occidentales (de toutes façons usées en tant que régime d’équité constitutionnelle et de loyauté institutionnelle des mandats dans nos pays de l’ouest). Ou alors des dictatures religieuses fatales, tels les riches alliés, le Qatar et l’Arabie saoudite. Alors que le Proche Orient doit inventer de nouvelles démocraties des droits pour tous, où nous pourrions trouver des idées utiles pour renouveler les nôtres.

Je dirai que cette question des majorités souveraines exemptes du respect des droits égaux à l’égard de leur différence, c’est ce que nous donne à comprendre le Proche Orient, au carrefour de la critique des colonialismes que nous pensions à tort révolus, et des régimes d’indépendance qui suivirent et dont nous sommes bien obligés de constater qu’ils sont révolus, au contraire. La question de la légitimité démocratique des majorités ethniques ou religieuses est le problème de tout le Proche Orient, Israël compris. Elle pose aussi bien la question des majorités électorales seraient-elles souvent exemptes de communautarisme dans nos pays.

Dans cette région du monde où l’on ressent la naissance d’une part énorme de nos cultures écrites et critiques, il y a tant de croyance et de croyances traditionnelles qui ont été bafouées que le droit laïque ne peut nullement ressembler au nôtre pour correspondre aux populations natives. La laïcité dans ces pays ne peut reposer qu’a priori (et pas remise à la décision a posteriori après une élection) sur le respect de l’autre par chaque communauté à l’égard de sa voisine, et chacun de ses membres à l’égard de sa propre dissidence, et même des étrangers.

Pensons plutôt aux multitudes spinozistes et à la Magna Carta (pour gérer la superposition des communautés fédérées par une constitution et un État élu) qu’au centralisme jacobin.

Je ne suis pas adepte de Negri et de Hardt, mais s’il existe encore une pertinence actuelle des hypothèses de Negri et de Hardt sur les multitudes après Empire, au moment où ils intégrèrent Machiavel et référèrent à la Magna Carta, c’est bien à propos de la parataxe dans le dispositif des sociétés au Proche Orient, et d’une mise en abîme critique des démocraties occidentales par ces pays... C’est ce que j’ai ressenti par exemple au Liban, pour moi c’était de la science fiction, cette juxtaposition sociale des couches communautaires, composant de fait une paix forcément informelle mais relativement équitable : force était d’admettre que ça tenait (avant le désastre syrien, du moins).

Enfin, c’est mon point de vue.
Il y avait alors de jolies choses par exemple des amoureux musulmans (dont les jeunes femmes étaient voilées) qui allaient se blottir l’un contre l’autre, dans l’espace symbolique des chrétiens en haut du Mont Liban. Comme dans un refuge sous les arbres avec vaste vue sur la mer, au pied de la Vierge du Liban dominant la baie de Jounieh, cette statue monumentale qu’auparavant je considérais d’en bas comme une marque identitaire écrasante (car je ne suis ni croyante ni fétichiste) : en fait le signe d’une zone franche, où personne ne venait les empêcher d’exister à leur façon, certes pudique mais altière...
C’est peut-être de m’être intéressée à la dérive chez les situationnistes primitifs, et à l’urbanisme unitaire, et de l’avoir éprouvée moi-même lors d’expériences de redécouverte de ma propre ville, qui m’a amenée à percevoir immédiatement ce décalage social, détourné, dans ce lieu de visite élevé...

Plus que Roméo et Juliette, j’ai revu les amoureux éternels dans le village de mon enfance après la guerre, ils ne pouvaient pas se marier pour une raison quelconque mais ils pouvaient librement se blottir l’un contre l’autre silencieusement durant des heures, sur le banc du vieux pont de pierre traversant la Loire... et cette liberté réservée, rendant discrètement intime l’espace public, me fascinait. C’était comme un secret, un trésor.

C’est cela que chaque communauté peut apporter à l’autre : une zone franche délocalisée du territoire communautaire assigné, entre réalité de l’instant et utopie — cosmique.



 Levée du blocus et fin de l’apartheid, sans condition.

 Pour la libre circulation des personnes et des biens en Palestine, tout simplement.

 Souveraineté de la citoyenneté palestinienne dans le cadre d’un second État autonome, ou d’une fédération binationale, ou fusion dans un seul État démocratique pour tous.

 Retrait de l’occupation.

 Libération des prisonniers politiques et des enfants kidnappés.


P.-S.

a

En logo “Locations in Gazastrip that have been bombarded” — 5 semaines de bombardements israéliens sur Gaza, juillet-août 2014, opération "Bordure Protectrice".
Source : Facebook Quds News Network.


Remember Shaja’iya.

Never forget the Khuzaa massacre.


Aftermath :

Détail intégral de la citation du tweet : "Some of the numbers published reveal what many in the IDF already knew, and one senior officer echoed on Thursday : "It was basically a preview of what will happen in the next war with Lebanon, where we will have 80 Shuja’ias and a significant hit on the economy." — "Certains des chiffres publiés révèlent ce que beaucoup dans l’armée israélienne savaient déjà, et dont un officier supérieur s’est fait l’écho jeudi : « C’était essentiellement un aperçu de ce qui va se passer dans la prochaine guerre avec le Liban, où nous aurons 80 Shuja’ias et une frappe importante sur l’économie »." (Protective Edge, in numbers — Bordure Protectrice, en chiffres).

Brazilian President Dilma Rousseff made the comment while speaking with local media outlets Monday from the presidential residence in Brasilia. "I don’t think it’s genocide, but I think... more." — « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un génocide, mais je pense... c’est plus que ça. » (Brazil’s Leader Calls Gaza Conflict ’A Massacre’).


THE TEXT-TRANSCRIPT OF THE POEM


Today, my body was a TV’d massacre.
Today, my body was a TV’d massacre that had to fit into sound-bites and word limits.
Today, my body was a TV’d massacre that had to fit into sound-bites and word limits filled enough with statistics to counter measured response.
And I perfected my English and I learned my UN resolutions.
But still, he asked me, Ms. Ziadah, don’t you think that everything would be resolved if you would just stop teaching so much hatred to your children ?

I look inside of me for strength to be patient but patience is not at the tip of my tongue as the bombs drop over Gaza.
Patience has just escaped me.

(Smile)

We teach life, Sir !
Rafeef, remember to smile.

We teach life, Sir !
We Palestinians teach life after they have occupied the last sky.
We teach life after they have built their settlements and apartheid walls, after the last skies.
We teach life, Sir !
But today, my body was a TV’d massacre made to fit into sound-bites and word limits.
And just give us a story, a human story.
You see, this is not political.
We just want to tell people about you and your people so give us a human story.
Don’t mention that word "apartheid" and "occupation".
This is not political.
You have to help me as a journalist to help you tell your story which is not a political story.
Today, my body was a TV’d massacre.
How about you give us a story of a woman in Gaza who needs medication ?
How about you ?
Do you have enough bone-broken limbs to cover the sun ?
Hand me over your dead and give me the list of their names in one thousand two hundred word limits.
Today, my body was a TV’d massacre that had to fit into sound-bites and word limits and move those that are desensitized to terrorist blood.
But they felt sorry.
They felt sorry for the cattle over Gaza.
So, I give them UN resolutions and statistics and we condemn and we deplore and we reject.
And these are not two equal sides : occupier and occupied.
And a hundred dead, two hundred dead, and a thousand dead.
And between that, war crime and massacre, I went out words and smile "not exotic" ; smile, "not terrorist".
And I recount, I recount a hundred dead, two hundred dead, a thousand dead.
Is anyone out there ?
Will anyone listen ?
I wish I could veil over their bodies.
I wish I could just run barefoot in every refugee camp and hold every child, cover their ears so they wouldn’t have to hear the sound of bombing for the rest of their life the way I do.
Today, my body was a TV’d massacre
And let me just tell you, there’s nothing your UN resolutions have ever done about this.
And no sound-bite, no sound-bite I come up with, no matter how good my English gets, no sound-bite, no sound-bite, no sound-bite, no sound-bite will bring them back to life.
No sound-bite will fix this.
We teach life, Sir !
We teach life, Sir !
We Palestinians wake up every morning to teach the rest of the world life, Sir !


Source :
NoEalamInSL
March 14 2012.

RAFEEF ZIADAH is a Canadian-Palestinian spoken word artist and activist. Her debut CD Hadeel is dedicated to Palestinian youth, who still fly kites in the face of F16 bombers, who still remember the names if their villages in Palestine and still hear the sound of Hadeel (cooing of doves) over Gaza.

Rafeef Ziadah est une artiste de performance parlée et une activiste canadienne-palestinienne. HADEEL, son premier CD, est dédié à la jeunesse palestinienne qui fait encore voler les cerfs-volants au visage des bombardiers F16, qui se souvient encore si les villages de Palestine avaient un nom et qui entend encore leurs pigeons roucouler ("hadeel"), sur la bande de Gaza.

Quelques années après l’opération de répression "Plomb Durci", particulièrement meurtrière contre la population gazaoui et qui avait duré vingt deux jours, le poème We Teach Life, Sir ! fut composé par Rafeef Ziadah dans le cadre de la Campagne de solidarité pour la Palestine en 2011, quelques mois avant la nouvelle opération israélienne de répression "Pilier de Défense" qui dura huit jours, en novembre 2012. En 2014, pendant l’opération "Bordure protectrice" qui dura plus de cinq semaines en juillet et en août, les activistes palestiniens requérirent de nouveau le poème We Teach Life, Sir ! les aidant à garder patience, force, et courage...

Notes

[1Les sept brigades armées en jeu dans la résistance auto-défensive actuelle unifiée à Gaza (recension lors de l’agression israélienne "Pilier de défense" en 2012) :

 Les Brigades Ezzedine al-Qassam sont la branche armée du Hamas. Ce dernier revendique 20.000 hommes, mais la moitié d’entre eux — qui sont les mieux entraînés — constituent l’aile militaire de ce mouvement crée en 1991 (soit environ 10 000 hommes). Ces brigades tirent leur nom d’un des pères de la Révolte arabe de 1936-39 contre le mandat britannique en Palestine : le Cheikh Izz al-Din al-Qassam. Elles revendiquent [dans le passé] plus d’un millier d’opérations contre Israël, dont 87 attentats suicide, et affirment avoir tué 1.365 Israéliens, blessé 6.411 autres, et perdu "1.848 martyrs". A leur actif également : le tir de plus de 11.000 roquettes et obus de mortier contre l’Etat hébreux. Le chef de leurs opérations militaires, Ahmad Jaabari, a été tué le 14 novembre dernier dans un raid israélien.

 Les Brigades Al-Qods sont la branche armée du Jihad islamique - aussi appellé mouvement du Jihad islamique en Palestine. Deuxième force combattante de Gaza après le Hamas. Elles affirment disposer d’environ 8.000 hommes. Créée en 1980, c’est la première organisation islamiste palestinienne à s’être engagée dans la lutte armée, elle définit le Djihad comme un combat contre l’injustice, a des liens avec le Hezbollah, et utilise des armes de fabrication iranienne, comme par exemple les roquettes Fajr-5 - dont la portée dépasse les 75 kilomètres.

 Les Comités de Résistance Populaire (CRP) : ont été fondés en septembre 2000 par des anciens de la sécurité du Fatah. Leur composition est hétéroclite puisqu’on y trouve aussi bien des nationalistes que des islamistes. Ils n’ont pas d’idéologie propre, mais une branche armée : les Brigades Salaheddine (Saladin). Dernière action marquante : Ils ont participé à l’enlèvement du soldat Gilat Shalit en juin 2006, avec les Brigades Ezzedine al-Qassam et un groupe salafiste, l’Armée de l’Islam ; celui-ci a été libéré en octobre 2011 en échange de 1.027 Palestiniens détenus par Israël. Pour mémoire : le Fatah — dont il est proche — est la principale force politique palestinienne concurrente du Hamas, qui reconnaît l’existence d’Israël et prône la création d’un État Palestinien indépendant aux côtés de l’État Hébreux.

 Les salafistes jihadistes sont un petit groupe qui revendique quelques centaines de membres, souvent des déçus du Hamas et d’autres mouvements, éparpillés entre Jaïch al-Islam, Jound Ansar Allah, Tawhid wal Jihad, Jaïch al-Oumma, Ansar al-Sunna, et plus récemment une coalition appelée Majlis Choura al-Moujahidine. Ils accusent le Hamas de faiblesse face à Israël et dans l’application de la loi islamique.

 Jaïch al-Islam — encore connu sous le nom de « l’Armée de l’Islam » — est l’un de ces mouvements jihadistes dont la spécificité tient au fait qu’il est principalement organisé autour d’un clan familial de Gaza : les Doghmouch. Estimé à environ 7000 hommes, il collabore avec d’autres mouvements. Il a participé, par exemple au rapt de Gilad Shalit, et a aussi enlevé en 2007 le correspondant de la BBC Alan Johnston — par la suite libéré par le Hamas.

 Les Brigades d’Al-Aqsa sont issues du Fatah, leurs racines remontent aux groupes armés des mouvements de libération de la Palestine (OLP). Apparues peu de temps après le déclenchement de la seconde Intifada, leur nom est tiré de la mosquée al-Aqsa, un des lieux sacrés de l’Islam. Depuis 2002, elles ciblent des civils israéliens lors d’attaques suicides. Ces attaques, qui ciblent des lieux publics très fréquentés, ont fait de nombreuses victimes comme lors de l’explosion à la station de bus de Tel-Aviv en janvier 2003 (23 morts). Depuis quelques années, ce mouvement a crée une unité féminine, responsable, elle aussi de plusieurs attentats-suicides.

 Les Brigades Abou Ali Moustapha sont l’aile militaire du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste). Elles ont notament revendiqué le tir d’un missile antichar sur une jeep militaire israélienne le 10 novembre dernier. Elles portent le nom de leur dirigeant abattu en 2001 par l’armée israélienne. » (état des milices armées lors des affrontements avec l’armée israélienne en 2012, Les milices armées de Gaza, (arte journal, 21 novembre 2012)

N.B. Noter qu’en 2014 la "talibanisation" du Hamas n’est plus à l’ordre du jour à aucune Une des journaux nationaux et internationaux (ce serait plutôt l’unité entre les zones palestiniennes qui maintenant serait crainte). Au contraire, le Hamas a témoigné de son leadership unifié au combat, et pour la première fois fait partie de la délégation palestinienne de l’OLP (il s’est réconcilié par l’accord avec le Fatah sous l’égide de la charte de l’Autorité palestinienne pour la solution à deux États, depuis le mois d’avril 2014, — voir note 2 — et notamment en vue d’élections prochaines à cinq mois), aux négociations d’août face aux représentants israéliens, au Caire. S’il convient de parler de forces de résistance au pluriel cela renvoie au pluralisme habituel des résistances unifiées quelles que furent leurs fronts de résistance armée dans les guerres. Il est également remarquable que si le Hamas revendique l’action des commandos armés au sol, par contre il ait déclaré au mois de juin 2014 qu’il n’était pas l’acteur du lancement des roquettes — principalement revendiquées par le Djihad islamique.

[2On peut lire l’article paru dans RiaNovosti le 27 mai qui rapporte la chronologie de l’accord au 5 mai, et cliquer sur le premier lien intégré dans le texte qui situe l’engagement du 23 avril. Dès les jours suivant la signature du 5 mai, les USA et l’UE à la demande des Britanniques entérinèrent l’accord (voir l’article consacré dans le Jerusalem Post le 6 mai).

[3Citation reprise en bandeau d’entête dans le Facebook activiste du chanteur, écrivain, et réalisateur : Bernie Bonvoisin.

[4Les gouvernements occidentaux ont fait plus de cas des Yazédis — stratégiques par rapport au Kurdistan irakien et à ses ressources en pétrole offert par les États-Unis pour services rendus pendant la guerre d’irak, — dont la répression aurait déclenché l’intervention militaire américaine avec le soutien de la France, que des chrétiens irakiens — dont l’exil qui avait précédé fut constaté de fait. Il s’agit de chrétiens syriaques orthodoxes, c’est-à-dire (dans la sémiotique des mots clés médiatiques) "compromis" avec les signes implicites de la dictature dans les termes "Syrie" et Russie". Mais surtout, devant l’isolement contre l’EI, les Kurdes du Kurdistan venaient de signer un accord de réconciliation militaire avec Bacher al-Assad : la réaction ne s’est pas faite attendre.

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