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13 août 2022, par Victor Segalen
5.
LES PAS SUR LA ROUTE sont bons et élastiques. À peine hors du gîte, la route d’elle-même — absorbée au loin par l’horizon contourné — semble se mettre en marche, et me tire. La distance n’existe pas encore. Il ne suffit pas de marcher, on veut courir, ni de courir, on sauterait à droite et à gauche, volontiers. Au bout d’un certain nombre d’heures semblables, l’allure change : on s’avoue qu’il est indispensable d’apprendre à marcher longtemps et droit.
La nuit vient avant la fatigue. On s’endort, (...)