- 28 juin 2010, par Arthur Cravan
Les peintres, — ils sont 2 ou 3 en France, — ont vraiment peu de représentations, et je me figure facilement leur état de mort, quand, durant de longs mois, ils ne paraissent plus en public. C’est une des raisons pourquoi je viens grossir le nombre des spectateurs qui se rendent au Salon des Indépendants ; bien que la meilleure soit encore le profond dégoût de la peinture que j’emporterai en (…)
- 14 juin 2010, par Arthur Cravan
Le rythme de l’océan berce les transatlantiques, Et dans l’air où les gaz dansent tels des toupies, Tandis que siffle le rapide héroïque qui arrive au Havre, S’avancent comme des ours, les matelots athlétiques. New York ! New York ! Je voudrais t’habiter ! J’y vois la science qui se marie A l’industrie, Dans une audacieuse modernité. Et dans les palais, Des globes, Eblouissants à la rétine, (…)
- 8 juin 2010, par Léon Bloy
Sueur de Sang est un recueil de tableaux et d’anecdotes inspirés à Léon Bloy (1846-1917) par son expérience de la guerre de 1870. Les textes sont parus d’abord dans Gil Blas en 1893, puis en volume chez Georges Crès.
En 1893, plus de vingt ans après les faits qu’ils relatent, Léon Bloy publie un premier recueil de trente contes (qui précède d’un an celui des Histoires désobligeantes), (…)
- 28 mai 2010, par Arthur Cravan
Comme je rêvais fébrilement, après une longue période de la pire des paresses, à devenir très riche (mon Dieu ! comme j’y rêvais souvent !) ; comme j’en étais au chapitre des éternels projets, et que je m’échauffais progressivement à la pensée d’atteindre malhonnêtement à la fortune, et d’une manière inattendue, par la poésie — j’ai toujours essayé de considérer l’art comme un moyen et non (…)
- 19 mai 2010, par Léon Bloy
I
C’est Barbey d’Aurevilly, auteur de l’Ensorcelée et des Diaboliques, auteur aussi de la Vieille Maîtresse et de plusieurs autres ouvrages dont le titre seul donne la nausée aux pudiques détenteurs du Vrai.
Mais cette nausée est compliquée d’épouvante. La colique et le haut-le-cœur sont simultanés. On ne connaît pas d’écrivain qui ait infligé de pareilles suées aux amiables et (…)
- 7 mai 2010, par Howard Phillips Lovecraft (1890-1937)
Le Necronomicon est un ouvrage fictif inventé par l’écrivain américain H.P. Lovecraft, vraisemblablement à l’occasion de la rédaction de la nouvelle « La Cité sans nom », achevée en 1921. Bien que le texte en lui-même ne donne pas le nom de Necronomicon , il présente en revanche pour la première fois l’auteur de fiction Abdul Al-Hazred, ainsi que les vers : « N’est pas mort ce qui à jamais (…)
- 30 avril 2010, par Octave Mirbeau (1848 - 1917)
On parlait dernièrement, dans une élégante réunion d’hommes de lettres, de Léon Bloy et de son nouveau livre : La Femme pauvre, autour duquel la lâcheté des uns, la rancune des autres et l’incompréhension du plus grand nombre établissent une vaste zone de solitude et de silence, comme autour de la maison où meurt un pestiféré. Il n’y avait à cette réunion que de fort célèbres personnages, (…)
- 5 avril 2010, par Charles Baudelaire (1821-1867)
En 1854 Baudelaire découvre puis traduit les oeuvres d’Edgar Poe. Les deux hommes ont une même conception de l’art ainsi qu’une fascination pour ce que Poe appelle le démon de la perversité. Baudelaire dit : "Nous noterons que cet auteur, produit d’un siècle infatué de lui-même, enfant d’une nation plus infatuée d’elle-même qu’aucune autre, a vu clairement, a imperturbablement affirmé la (…)
- 15 mars 2010, par Anatole France
Un médecin de campagne médite sur la compassion avec beaucoup de profondeur et d’esprit.
À Marcel Schwob.
Le docteur H***, récemment décédé à Servigny (Aisne), où il exerçait depuis plus de quarante ans la médecine, a laissé un journal qu’il ne destinait pas à la publicité. Je n’oserais point publier le manuscrit intégralement, ni même en donner des fragments de quelque étendue, bien (…)
- 12 mars 2010, par Georges de Peyrebrune
La baronne Hermine de Walphange avait été mariée, jadis, quand elle avait seize ans. Maintenant, se croyant très vieille parce qu’elle en comptait vingt-cinq et qu’elle était veuve, elle s’enfermait en son castel à tourelles pointues, que les constructions modernes de la petite ville de X... avaient encastré avec ses murailles et son parc au fond d’une ruelle cailloutée, en pente, ancienne (…)