- 21 février 2011, par Henri Cachau
En ce temps-là j’étais trop jeune pour y toucher, seul avais-je le droit, juché sur un tabouret de bar, de regarder ceux de mon équipe se laisser entreprendre par d’expertes mains féminines, mes parents auraient-ils pris connaissance des lieux dans lesquels nos dirigeants nous conduisaient, sûr qu’ils les auraient fait poursuivre pour incitation de mineur à la débauche... J’étais junior, avant l’âge (...)
- 9 février 2011, par Henri Cachau
L’évasion passe par le cinoche ! Aussi permettez-moi de plaindre les non cinéphiles citadins, qui avides de liberté s’offrent des week-ends prolongés, se collettent de consécutifs bouchons, alors que par le biais d’innombrables pellicules projetées dans les salles obscures des métropoles, proposées par une florissante industrie cinématographique, ils s’éviteraient crises de nerfs et prises de tête avec (...)
- 23 décembre 2010, par Henri Cachau
En ce temps-là, les bergers se dirent les uns aux autres : allons jusqu’à Bethléem, et voyons l’accomplissement de cette parole que le Seigneur nous a révélée…
Lisant ce passage de st Luc face à une nef vide de toute assistance, durant cette messe de l’aurore succédant à celle de minuit ayant sur le plan de l’assistance obtenu un franc succès, le vieux prêtre ne put éviter lors de cette solitaire (...)
- 14 décembre 2010, par Fabrice Marzuolo
Sur un coup de tête je me décide à passer quelques jours dans ma ville natale. Voilà trente ans que j’ai quitté la région et lorsque j’y retourne, régulièrement, je tombe sur un type que j’ai bien connu mais avec lequel je n’ai jamais eu d’atomes crochus. Le temps écoulé est rarement diplomate et les relations passées qui réapparaissent fortuitement sont celles qui nous donnent de terribles coups de vieux. (...)
- 4 décembre 2010, par Bernard Deglet
Quand mon père est parti je lui en veux encore.
Il est parti comme ça, comme chaque jour.
Un peu distraitement.
Qu’il ne reviendrait pas il le savait pourtant.
On s’aimait bien sûr on s’aimait très fort on s’aimait, il est parti comme ça, comme chaque jour, un peu distraitement.
Maman aussi bien sur on s’aimait., mais pas pareil. Moi, très différent. Pourtant il est parti, distraitement, (...)
- 18 novembre 2010, par Mado Berthier
Victorine vit seule dans un petit appartement qui sent le bois et le propre. La seule chose qui frappe dans ce logis, ce sont les rideaux de velours rouge qui séparent la chambre de la pièce principale. Victorine est une solitaire, elle ne supporterait pas la présence d’un poisson rouge.
Quand le médecin est venu pour sa grippe cet hiver et qu’elle s’est aperçue que c’était un homme, et non pas la (...)
- 10 novembre 2010, par Henri Cachau
Tout est voracité, rapacité, gloutonnerie, goinfrerie de par notre vaste monde où les plaisirs de la chair fréquemment se confondent avec ceux de l’estomac bien garni… L’ai-je entendu la répéter cette formule, la ressasser, et il ne s’agissait chez elle ni de Parkinson ni de maladie d’Alzheimer, car elle ne vieillissait pas si mal notre épicière-restauratrice ! Elle rebattait les oreilles de sa (...)
- 9 novembre 2010, par Pierre-Emmanuel Marais
This is the way, step inside…
Il pleut. Depuis le début du mois. Fanta semble ailleurs, fascinée par le ruissellement de la pluie sur les vitres de la cuisine. J’ai fait du thé. L’eau bout dans la casserole. Je l’entends murmurer :
La pluie… Gwen ! Je ne supporte plus cette pluie. Comme si ça ne s’arrêtait jamais.
Alors pourquoi tu restes devant la fenêtre à la regarder ?
Je ne sais pas. C’est (...)
- 7 novembre 2010, par Virginie Lalucq
« La sensibilité sociale particulière qui est le fait de nos principes politiques, si elle rehausse l’authentique dignité de l’Américain prospère ne fait qu’ajouter à la détresse des infortunés, d’abord en leur interdisant d’accepter le maigre soulagement de rencontre que la charité leur peut offrir, ensuite en leur faisant percevoir de manière suraigüe la distance cuisante qui sépare leur idéal d’égalité (...)
- 25 octobre 2010, par Henri Cachau
Si l’une des façons de lire suppose la définition du roman comme aventure de héros en quête d’authenticité, une autre présuppose le lecteur comme s’accaparant de ce récit, le faisant sien en une lecture pouvant laisser place à des possibilités d’embrayage, des rebondissements... Attablé dans l’arrière salle d’un bistrot, adossé contre l’un de ses murs recouvert d’affiches et de photos décolorées, y (...)