Au départ il y eut une revue papier intitulée « Points de Fuite » conduite par François Schmitt, Robin Hunzinger, Michel Pérelle, Radu Lungu dès 1991. 10 numéros vont paraître jusqu’en 1997.
EN 1995, Points de Fuite publie plusieurs livres lors du salon du livre de Paris dont "Sarajevo pour les débutants" d’Ozren Kebo. Bernard Gauthier, rencontré à la coordination étudiante contre la purification ethnique, rejoint la revue à partir du numéro 9.
A partir de 1996, la revue - tout en continuant à publier sur papier - s’installe sur internet et est hébergée par « Citeweb », puis par Altern. Au départ la revue électronique ne fait que reprendre des articles de la revue papier.
La revue électronique ressemblait à cela :
Points de fuite en ligne. On ne voit plus grand chose. Les traces numériques ont disparu. Elle doivent être encore dans une disquette de mon bureau, mais je n’ai plus de lecteur de disquettes !
Le web à l’époque est déjà florissant : Voir ces sites et liens de l’époque->http://web.archive.org/web/20080513001842/http://www.mapageweb.umontreal.ca/lafleche/co/pr4.html comme la trace de ses débuts insouciants. On utilise Netscape comme navigateur et Golive pour faire du HTML.
En 1998, la revue change de nom et devient la revue des ressources. Un nouveau site internet voit le jour. C’est l’époque des premières expériences hypertextuelles de Lucie de Boutiny. Philippe di Folco propose Pagina, sans doute le premier magazine littéraire du net francophone.
La Revue des ressources est alors codirigée par Robin Hunzinger et Bernard Gauthier (conservateur à la Bibliothèque Nationale de France). La revue avait pour "volonté de mettre à la disposition de l’internaute textes, dossiers et ressources en accès libre," le mot ressources évoquant l’idée "d’abondance disponible". La Revue des Ressources défend "un Internet de contenu, ouvert et éclectique, qui puisse offrir des ressources variées dans le domaine littéraire" . Elle a aussi "l’ambition de rassembler et de mettre en valeur, par des bibliothèques de liens, les ressources littéraires du net les plus intéressantes."
On rencontre Laurent Margantin qui rejoint le comité de rédaction. Laurent vit alors à Tubingen en Allemagne et dirige le site "Autres espaces".
A côté de nous il y a déjà en 1998 :
– Ovisite
– Zazieweb
En 1999 la revue change d’hébergeur suite à l’arrêt d’Altern. On parle de la revue dans le jeune répertoire francophone Yahoo : "On terminera cette semaine de zapping mondial par ressources.org, revue littéraire haut de gamme qui aime Jean Potocki et sait nous parler de Guy Debord sans faire de tarte à la crème. Éditos, play-lists (ils emploient le terme de sampling littéraire, on se permettra donc celui de play-list), listes de diffusions et autres outils permettront à ceux qui aiment lire de ne pas s’ennuyer dans le grand vide hypertextuel. Voilà avec ressources.org, comme son nom l’indique, une mine d’archives (notamment situationnistes) et de création. Ne ratez pas le dossier sur Sarajevo, très fort, qui nous montre, à nous qui vivons si bien, comme nous avons peut-être perdu toute idée de ce qu’est la résistance, et par la même la nécessité d’écrire." Voir en ligne..
"Yahoo France" du 22 septembre 1999
A côté de nous entre autre il y a maintenant :
– Panoplie, qui propose des installations interactives artistiques et conceptuelles d’hypertextes et de fragments de films.
En 2000 apparaît un genre nouveau de revue sur Internet, qui ouvre un champ culturel transgenre des revues numériques. L’opus 1 de criticalsecret.com est la première revue thématique pluridisciplinaire d’inédits, qui fusionne des auteurs, des chercheurs et des artistes externes et internes du web, intégrés par le protocole performatif du thème éditorial et de l’interface multimedia interactive. Le principe est anachronique et paradoxal, entre l’émergence littéraire, philosophique et scientifique, et les auteurs traditionnels, les arts techniques, les arts analogiques, et l’innovation du développement et des logiciels software, considérés comme un art numérique expérimental.
Presque en même temps c’est le media du web art incident.net avec une interface méta-cinématographique numérisée (collage de citations intégrées dans l’arborescence).
La revue ressemblait alors à cela en 2000, à cela 2001, et cela en 2002.
En 2001 première et unique publication d’un numéro papier. Dans l’édito on lisait :
"Depuis deux ans, la Revue des ressources a mis en ligne sur internet plusieurs centaines de pages de littérature : nouvelles, entretiens, poésie, romans... Des textes qui, ni trop dedans, ni trop dehors, disent, décrivent, écrivent le monde ; et qui sont librement accessibles. La revue propose des dossiers consacrés à des écrivains et des thèmes contemporains, et une rubrique qui redécouvre des auteurs ou textes méconnus ; elle accorde une attention particulière aux ressources littéraires sur le web, et au développement de l’hypertexte. Une revue virtuelle, gratuite et mise à jour régulièrement, qui a bénéficié d’une reconnaissance de la presse en ligne. Le web ne saurait demeurer une simple vitrine : la priorité est de donner au réseau un véritable contenu. En même temps, l’espace virtuel ne doit pas s’opposer à l’espace réel. Nous avons engagé le pari de publier annuellement une sélection des textes du site sous format papier, espérant créer une dynamique, initier des parcours entre l’univers du web et l’univers du livre - quelle que soit sa forme. l’objet-livre demeure irremplaçable et contribue à fixer dans une mémoire écrite l’univers fluide et en perpétuelle évolution d’internet. Ainsi nous espérons, par la publication d’une revue papier, construire une passerelle entre le monde traditionnel de la librairie et le monde mouvant et expérimental du web."
Suite à la rencontre avec Renaud Poillevé, nous découvrons SPIP, formidable outil de gestion de site. Fini le travail artisanal à la main avec du html ! Dès novembre 2002, nous utilisons une des premières versions de SPIP C’est le début d’une nouvelle aventure. L’interface bouge un peu en janvier 2003, puis change d’interface graphique en juin 2003 :la revue en juin 2003.
On rencontre les gentlemen invisibles dont Anna Spengel alias Delphine Maza qui rejoint le comité. Plusieurs réunions ont lieu à Paris chez Sophie Kepes. On discute avec Béatrice Commengé, Pacôme Thiellement, Olivier Favier, Roland Pradoc. Elisabeth et Régis Poulet rejoignent le comité de rédaction.
Au salon de la revue en 2003, rencontre avec Aliette Guibert de Criticalsecret et publication d’une revue Tract dans laquelle il est écrit :
"La revue conjugue les expressions individuelles et collectives. L’Internet Collectuel considère comme prioritaire l’interaction individuelle et collective. Internet ne doit pas être monopolisé par des marchands pour des clients, par des techniciens pour des techniciens, par des organisations pour ses membres. De vastes espaces de liberté individuelle et collective doivent trouver place et se développer sans contrainte ni mercatique ni financière ni technocratique ni idéologique. Une utopie est en marche."
Une soirée de lectures est organisée. On y retrouve Alexandra Bougé, Fred Griot, Sébastien Doubinsky, Thibault de Vivies.
La revue publie aussi un numéro hors commerce autour du Thème du recours aux forêts avec des textes de Rodolphe Christin, Robin Hunzinger, Laurent Margantin, Serge Meitinger :
"La doctrine du recours aux forêts est antique comme le monde des hommes. Elle donne
leurs grands thèmes aux contes et légendes avec les sorcières, les géants, les loups mangeurs
d’hommes. On la retrouve dans Walden ou la vie dans les bois de l’américain Thoreau, dans
Le Traité du rebelle de l’allemand Ernst Jünger, dans les romans d’Arno Schmidt, du suédois Knut Hamsun, de l’italien Italo Calvino, et de Kerouac le Beatnik.
Qui croirait alors que ce thème s’incarne à profusion, en France aussi, en ce début de 21e
siècle ? Car, même si l’antique forêt s’est transformée en domaine d’Etat ou en domaine
privé avec leurs lois régissant la vie, des individus continuent de se perdre dans des endroits
toujours reculés."
En 2006 le site change de peau après 6 mois de travail avec des étudiants de l’université de Pontoise.
Voir ici le site en 2006.
En 2007, Xavier Leton nous rejoint et ouvre la revue à la vidéo. En 2008, c’est au tour d’Olivier Favier de rejoindre le comité de rédaction.
En novembre 2008, la revue à déjà 10 ans. Une nouvelle maquette est mise en ligne et le comité de rédaction s’étoffe. Uneversion pour Iphone est créée. La revue est devenue plus mature, plus politique aussi : 2002, 2005 sont passés par là. La parole est en feu écrit Laurent Margantin.Des écrivains se retrouvent devant la justice en 2005. Les Bons Français sont-ils malades de la peste se demande Denys Dumarais. En 2008 c’est Tarnac, et le délit de livres dans sa bibliothèque. Alors ondéballe nos bibliothèques.
Depuis, la revue a lancé un nouveau chantier, ERR_ Editions de la Revue des Ressources. Notre objectif : suivre des auteurs que nous aimons, offrir un véritable prolongement papier à la revue, proposer des collections proches des thématiques de la revue.
En décembre 2010, Xavier Leton revoit entièrement l’interface de la revue.
La V5 de la revue voit le jour. Laurent Margantin, puis Olivier Favier quittent le comité de rédaction alors que Guy Darol, Chloé Dragna, Cédric Bouchoucha rejoignent la revue.
En avril 2012 , notre système de publication plante et la revue se retrouve plusieurs jours hors ligne. Après être passé de SPIP 1.9 à SPIP 2.1, nous réussissons à remettre le site en ligne.
En septembre 2012, une nouvelle version de la revue voit le jour, plus lisible, aussi bien sur tablette que sur ordinateur. La revue reste fidèle à SPIP. Pas de maquette ou la forme prend la place du fond. Non, essayer surtout d’être encore plus lisible et de permettre aux textes que nous publions d’être encore mieux lus sur tous les écrans.
Bienvenue sur la RdR.