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« Le rêve est une seconde vie » 

extrait d’Aurélia

jeudi 22 mars 2007, par Gérard de Nerval (1808-1855)



Le rêve est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l’image de la mort ; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l’instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l’œuvre de l’existence. C’est un souterrain vague qui s’éclaire peu à peu, et où se dégagent de l’ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres : - le monde des Esprits s’ouvre pour nous.
Swedenborg appelait ces visions Memorabilia ; il les devait à la rêverie plus souvent qu’au sommeil ; l’Ane d’or d’Apulée, la Divine Comédie du Dante, sont les modèles poétiques de ces études de l’âme humaine. Je vais essayer, à leur exemple, de transcrire les impressions d’une longue maladie qui s’est passée tout entière dans les mystères de mon esprit ; - et je ne sais pourquoi je me sers de ce terme maladie, car jamais, quant à ce qui est de moi-même, je ne me suis senti mieux portant. Parfois, je croyais ma force et mon activité doublées ; il me semblait tout savoir, tout comprendre ; l’’imagination m’apportait des délices infinies. En recouvrant ce que les hommes appellent la raison, faudra-t-il regretter de les avoir perdues... ?
Cette Vita nuova a eu pour moi deux phases. Voici les notes qui se rapportent à la première. - Une dame que j’avais aimée longtemps et que j’appellerai du nom d’Aurélia, était perdue pour moi. Peu importent les circonstances de cet événement qui devait avoir pour moi une si grande influence sur ma vie. Chacun peut chercher dans ses souvenirs l’émotion la plus navrante, le coup le plus terrible frappé sur l’âme par le destin ; il faut alors se résoudre à mourir ou à vivre : - je dirai plus tard pourquoi je n’ai pas choisi la mort. Condamné par celle que j’aimais, coupable d’une faute dont je n’espérais plus le pardon, il ne me restait qu’à me jeter dans les enivrements vulgaires ; j’affectai la joie et l’insouciance, je courus le monde, follement épris de la variété et du caprice ; j’aimais surtout les costumes et les moeurs bizarres des populations lointaines, il me semblait que je déplaçais ainsi les conditions du bien et du mal, les termes, pour ainsi dire, de ce qui est sentiment pour nous autres Français. « Quelle folie, me disais-je, d’aimer ainsi d’un amour platonique une femme qui ne vous aime plus ! Ceci est la faute de mes lectures : j’ai pris au sérieux les inventions des poètes, et je me suis fait une Laure ou une Béatrix d’une personne ordinaire de notre siècle... Passons à d’autres intrigues et celle-là sera vite oubliée. » L’étourdissement d’un joyeux carnaval dans une ville d’Italie chassa toutes mes idées mélancoliques. J’étais si heureux du soulagement que j’éprouvais, que je faisais part de ma joie à tous mes amis, et, dans mes lettres je leur donnais pour l’état constant de mon esprit ce qui n’était que surexcitation fiévreuse.
Un jour, arriva dans la ville une femme d’une grande renommée qui me prit en amitié, et qui, habituée à plaire et à éblouir, m’entraîna sans peine dans le cercle de ses admirateurs. Après une soirée où elle avait été à la fois naturelle et pleine d’un charme dont tous éprouvaient l’atteinte, je me sentis épris d’elle à ce point que je ne voulus pas tarder un instant à lui écrire. J’étais si heureux de sentir mon cœur capable d’un amour nouveau !... J’empruntais, dans cet enthousiasme factice, les formules mêmes qui, si peu de temps auparavant, m’avaient servi pour peindre un amour véritable et longtemps éprouvé. La lettre partie, j’aurais voulu la retenir, et j’allai rêver dans la solitude à ce qui me semblait une profanation de mes souvenirs.
Le soir rendit à mon nouvel amour tout le prestige de la veille. La dame se montra sensible à ce que je lui avais écrit, tout en manifestant quelque étonnement de ma ferveur soudaine. J’avais franchi, en un jour, plusieurs degrés des sentiments qu’on peut concevoir pour une femme avec apparence de sincérité. Elle m’avoua que je l’étonnais tout en la rendant fière. J’essayai de la convaincre ; mais, quoi que je voulusse lui dire, je ne pus ensuite retrouver dans nos entretiens le diapason de mon style de sorte que je fus réduit à lui avouer, avec larmes, que je m’étais trompé moi-même en l’abusant. Mes confidences attendries eurent pourtant quelque charme, et une amitié plus forte dans sa douceur succéda à de vaines protestations de tendresse.

Plus tard, je la rencontrai dans une autre ville où se trouvait la dame que j’aimais toujours sans espoir. Un hasard les fit connaître l’une à l’autre, et la première eut occasion, sans doute, d’attendrir à mon égard celle qui m’avait exilé de son cœur. De sorte qu’un jour me trouvant dans une société dont elle faisait partie, je la vis venir à moi et me tendre la main. Comment interpréter cette démarche et le regard profond et triste dont elle accompagna son salut ? J’y crus voir le pardon du passé ; l’accent divin de la pitié donnait aux simples paroles qu’elle m’adressa une valeur inexprimable, comme si quelque chose de la religion se mêlait aux douceurs d’un amour jusque-là profane, et lui imprimait le caractère de l’ éternité.
Un devoir impérieux me forçait de retourner à Paris, mais je pris aussitôt la résolution de n’y rester que peu de jours et de revenir auprès de mes deux amies. La joie et l’impatience me donnèrent alors une sorte d’étourdissement qui se compliquait du soin des affaires que j’avais à terminer. Un soir, vers minuit, je remontais un faubourg où se trouvait ma demeure, lorsque, levant les yeux par hasard, je remarquai le numéro d’une maison éclairé par un réverbère. Ce nombre était celui de mon âge. Aussitôt, en baissant les yeux, je vis devant moi une femme au teint blême, aux yeux caves, qui me semblait avoir les traits d’Aurélia. Je me dis : « C’est sa mort ou la mienne qui m’est annoncée ! » Mais je ne sais pourquoi j’en restai à la dernière supposition, et je me frappai de cette idée, que ce devait être le lendemain à la même heure.
Cette nuit-là, je fis un rêve qui me confirma dans ma pensée. - J’errais dans un vaste édifice composé de plusieurs salles, dont les unes étaient consacrées à l’étude, d’autres à la conversation ou aux discussions philosophiques. Je m’arrêtai avec intérêt dans une des premières, où je crus reconnaître mes anciens maîtres et mes anciens condisciples. Les leçons continuaient sur les auteurs grecs et latins, avec ce bourdonnement monotone qui semble une prière à la déesse Mnémosyne. - Je passai dans une autre salle, où avaient lieu des conférences philosophiques. J’y pris part quelque temps, puis j’en sortis pour chercher ma chambre dans une sorte d’hôtellerie aux escaliers immenses, pleins de voyageurs affairés.
Je me perdis plusieurs fois dans les longs corridors, et, en traversant une des galeries centrales, je fus frappé d’un spectacle étrange. Un être d’une grandeur démesurée, - homme ou femme, je ne sais, - voltigeait péniblement au-dessus de l’espace et semblait se débattre parmi des nuages épais. Manquant d’haleine et de force, il tomba enfin au milieu de la cour obscure, accrochant et froissant ses ailes le long des toits et des balustres. Je pus le contempler un instant. Il était coloré de teintes vermeilles, et ses ailes brillaient de mille reflets changeants. Vêtu d’une robe longue à plis antiques, il ressemblait à l’Ange de la Mélancolie d’Albrecht Dürer. - Je ne pus m’empêcher de pousser des cris d’effroi, qui me réveillèrent en sursaut.
Le jour suivant, je me hâtai d’aller voir tous mes amis. Je leur faisais mentalement mes adieux, et, sans leur rien dire de ce qui m’occupait l’esprit, je dissertais chaleureusement sur des sujets mystiques ; je les étonnais par une éloquence particulière, il me semblait que je savais tout, et que les mystères du monde se révélaient à moi dans ces heures suprêmes.
Le soir, lorsque l’heure fatale semblait s’approcher, je dissertais avec deux amis, à la table d’un cercle, sur la peinture et sur la musique, définissant à mon point de vue la génération des couleurs et le sens des nombres. L’un deux, nommé Paul ***, voulut me reconduire chez moi, mais je lui dis que je ne rentrais pas. « Où vas-tu ? me dit-il. - Vers l’Orient ! » Et pendant qu’il m’accompagnait, je me mis à chercher dans le ciel une étoile, que je croyais connaître, comme si elle avait quelque influence sur ma destinée. L’ayant trouvée je continuai ma marche en suivant les rues dans la direction desquelles elle était visible, marchant pour ainsi dire au devant de mon destin, et voulant apercevoir l’étoile jusqu’au moment où la mort devait me frapper. Arrivé cependant au confluent de trois rues, je ne voulus pas aller plus loin. Il me semblait que mon ami déployait une force surhumaine pour me faire changer de place ; il grandissait à mes yeux et prenait les traits d’un apôtre. Je croyais voir le lieu où nous étions s’élever et prendre les formes que lui donnait sa configuration urbaine - sur une colline, entourée de vastes solitudes, cette scène devenait le combat de deux Esprits et comme une tentation biblique. « Non, disais-je, je n’appartiens pas à ton ciel. Dans cette étoile sont ceux qui m’attendent. Ils sont antérieurs à la révélation que tu as annoncée. Laisse-moi les rejoindre, car celle que j’aime leur appartient, et c’est là que nous devons nous retrouver ! »

Ici a commencé pour moi ce que j’appellerai l’épanchement du songe dans la vie réelle. A dater de ce moment, tout prenait parfois un aspect double, - et cela sans que le raisonnement manquât jamais de logique, sans que la mémoire perdît les plus légers détails de ce qui arrivait. Seulement, mes actions, insensées en apparence, étaient soumises à ce que l’on appelle illusion, selon la raison humaine...
Cette idée m’est revenue bien des fois, que, dans certains moments graves de la vie, tel Esprit du monde extérieur s’incarnait tout à coup en la forme d’une personne ordinaire, et agissait ou tentait d’agir sur nous, sans que cette personne en eût la connaissance ou en gardât le souvenir.
Mon ami m’avait quitté, voyant ses efforts inutiles, et me croyant sans doute en proie à quelque idée fixe que la marche calmerait. Me trouvant seul, je me levai avec effort et me remis en route dans la direction de l’étoile sur laquelle je ne cessais de fixer les yeux. Je chantais en marchant un hymne mystérieux dont je croyais me souvenir comme l’ayant entendu dans quelque autre existence, et qui me remplissait d’une joie ineffable. En même temps, je quittais mes habits terrestres et je les dispersais autour de moi. La route semblait s’élever toujours et l’étoile s’agrandir. Puis je restai les bras étendus, attendant le moment où l’âme allait se séparer du corps, attirée magnétiquement dans le rayon de l’étoile. Alors, je sentis un frisson ; le regret de la terre et de ceux que j’y aimais me saisit au cœur, et je suppliai si ardemment en moi-même l’Esprit qui m’attirait à lui, qu’il me sembla que je redescendais parmi les hommes. Une ronde de nuit m’entourait : - j’avais alors l’idée que j’étais devenu très grand, - et que, tout inondé de forces électriques, j’allais renverser tout ce qui m’approchait. Il y avait quelque chose de comique dans le soin que je prenais de ménager les forces et la vie des soldats qui m’avaient recueilli.
Si je ne pensais que la mission d’un écrivain est d’analyser sincèrement ce qu’il éprouve dans les graves circonstances de la vie, et si je ne me proposais un but que je crois utile, je m’arrêterais ici, et je n’essayerais pas de décrire ce que j’éprouvai ensuite dans une série de visions insensées peut-être, ou vulgairement maladives... Etendu sur un lit de camp, je crus voir le ciel se dévoiler et s’ouvrir en mille aspects de magnificences inouïes. Le destin de l’Ame délivrée semblait se révéler à moi comme pour me donner le regret d’avoir voulu reprendre pied de toutes les forces de mon esprit sur la terre que j’allais quitter... D’immenses cercles se traçaient dans l’infini, comme des orbes que forme l’eau troublée par la chute d’un corps ; chaque région, peuplée de figures radieuses, se colorait, se mouvait, et se fondait tour à tour, et une divinité, toujours la même, rejetait en souriant les masques furtifs de ses diverses incarnations, et se réfugiait enfin insaisissable dans les mystiques splendeurs du ciel d’Asie.
Cette vision céleste, par un de ces phénomènes que tout le monde a pu éprouver dans certains rêves, ne me laissait pas étranger à ce qui se passait autour de moi. Couché sur un lit de camp, j’entendais que les soldats s’entretenaient d’un inconnu arrêté comme moi et dont la voix avait retenti dans la même salle. Par un singulier effet de vibration, il me semblait que cette voix résonnait dans ma poitrine et que mon âme se dédoublait pour ainsi dire, - distinctement partagée entre la vision et la réalité. Un instant, j’eus l’idée de me retourner avec effort vers celui dont il était question, puis je frémis en me rappelant une tradition bien connue en Allemagne, qui dit que chaque homme a un double et que, lorsqu’il le voit, la mort est proche. - Je fermai les yeux et j’entrai dans un état d’esprit confus ou les figures fantasques ou réelles qui m’entouraient se brisaient en mille apparences fugitives. Un instant, je vis près de moi deux de mes amis qui me réclamaient, les soldats me désignèrent ; puis la porte s’ouvrit et quelqu’un de ma taille, dont je ne voyais pas la figure, sortit avec mes amis que je rappelais en vain. « Mais on se trompe ! m’écriais-je, c’est moi qu’ils sont venus chercher et c’est un autre qui sort ! » [...]
Je fus transporté dans une maison de santé. Beaucoup de parents et d’amis me visitèrent sans que j’en eusse la connaissance. La seule différence pour moi de la veille au sommeil était que, dans la première, tout se transfigurait à mes yeux ; chaque personne qui m’approchait semblait changée, les objets matériels avaient comme une pénombre qui en modifiait la forme, et les jeux de la lumière, les combinaisons des couleurs se décomposaient, de manière à m’entretenir dans une série constante d’impressions qui se liaient entre elles, et dont le rêve, plus dégagé des éléments extérieurs, continuait la probabilité.

Commentaire :

Dans sa singularité, Aurélia ne peut véritablement être appréhendée qu’en fonction du double rapport qu’elle entretient, d’une part, avec la littérature fantastique, et, d’autre part, avec la folie, telle qu’elle est scientifiquement définie par les aliénistes de 1850. Le récit nervalien, en effet, semble simultanément appeler une interprétation psychopathologique qui ferait de lui un compte rendu exemplaire d’un cas d’aberration mentale et une lecture qui soulignerait tout ce que le récit doit à la tradition et au thèmes fantastiques (image du double, ambiguïté du rêve et de la réalité, élasticité de l’espace et du temps, etc). Cependant, dans Aurélia, récit directement tiré de l’expérience effectivement vécue de la folie, Nerval entend non pas, à proprement parler, récuser, mais tenir à distance l’explication médicale. Il est cependant clairement établi qu’en entreprenant la rédaction d’Aurélia, Nerval a tout à fait conscience d’accomplir un acte qui relève de la thérapie. La lettre du 3 décembre 1853 adressée au célèbre docteur Blanche est, à cet égard, significative : Nerval y met l’accent sur la folie qu’il vient de vivre et sur sa vocation d’écrivain ; pour lui, écrire Aurélia constitue donc un acte qui doit parachever sa guérison, tout en apportant sur le plan littéraire la preuve qu’il est désormais capable de dominer ses rêves. Ecrire la folie, dans le cas de Nerval, c’est composer une œuvre, être rendu à la littérature. Si, ainsi que l’attestent de nombreuses lettres au docteur Blanche, la folie de Nerval est par lui reconnue et même confessée, il ne saurait s’en tenir à ce constat forcément réducteur. C’est pourquoi l’écrivain entend donner de sa maladie une interprétation spirituelle : ce qui est, pour la science, délire et fantasmes, langage de la folie, se trouve doué de sens, porteur d’une signification dont Aurélia se propose d’apporter la révélation. La folie identifiée, aux figures répertoriées par les aliénistes, ne dit pas le dernier mot sur l’aventure vécue par le narrateur : écrivain scrupuleux de son propre cas, il n’est en aucun cas l’auteur d’un compte rendu nosologique. Le discours de la folie s’accompagne donc d’un discours sur la folie : le délire a un sens qui ne relève pas uniquement d’une interprétation psychiatrique. Et pourtant, le cas représenté par Nerval est bien, à sa façon, exemplaire tant il paraît rejoindre et même confirmer les thèses des aliénistes sur l’identité de l’état de rêve et de la folie et plus encore sur la confusion entre le songe et la vie réelle, caractéristique de l’aliénation ! Pour la science médicale, le cas de Nerval est donc la parfaite illustration du bien-fondé d’une thèse appelée à connaître un grand retentissement. Or, il est vraisemblable que Nerval a eu connaissance de cette conception scientifique de la folie fondée sur la confusion entre le rêve et l’état de veille (par le docteur Blanche, par exemple). N’est-ce donc pas, précisément, en gardant souvenir du jugement médical qui s’efforce de ramener son cas particulier à une définition générale de la folie que Nerval souligne, dès le début de ce texte le caractère mystique de son expérience ? « Le rêve est une seconde vie. » D’où, après la référence tutélaire à d’illustres prédécesseurs, le commentaire du narrateur au sujet du terme « maladie » qu’il vient lui-même d’employer à son propos : concession faite à la psychiatrie et à l’opinion, mais qui ne saurait vraiment rendre compte de ce qui fut pour lui une expérience spirituelle. A l’analogie établie par les aliénistes entre le rêve et la folie, il oppose le caractère transcendant du rêve. Entre la thèse de l’aliénation mentale et l’interprétation métaphysique de cette expérience, l’auteur n’établit pas en dernier ressort d’opposition radicale : tout au contraire, la folie, selon le narrateur, qui accède à ce sens en s’attachant non seulement à décrire des fantasmes mais à écrire une œuvre, est bien une étape nécessaire, le lieu d’une initiation. Dès lors les aberrations sont assumées comme autant de signes se donnant à déchiffrer et à comprendre, symptômes d’une maladie d’ordre psychopathologique sans doute, mais aussi et surtout, indices qui jalonnent un itinéraire spirituel. Face à la doctrine de la psychiatrie selon laquelle « l’épanchement du songe dans la vie réelle » est une des marques spécifiques de la folie, Nerval affirme la dimension métaphysique du rêve.

Elisabeth Poulet

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