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Shizue Ogawa : une poète japonaise et la mort 

jeudi 17 décembre 2015, par Michèle Duclos

La mort reste en Occident post-moderne le dernier tabou, la dernière crainte, d’autant plus qu’aujourd’hui sans l’espoir d’un au-delà chrétien ou d’une réincarnation bouddhique, elle contredit nos ambitions prométhéennes insensées. Les habitants de l’archipel nippon habitués aux nombreuses catastrophes naturelles (ou artificielles !) se savent à la merci d’un cataclysme et sont sans doute résignés à leur propre disparition.
Sur la mort au Japon, voici ce qu’écrit dans Le Japon et la culture du silence paru au courrier du livre en 1985 Karlfried Graf Dürckheim, qui a longuement vécu au Japon avant d’ouvrir en Europe des centres de méditation basés sur la pratique du Zen ; il y explique rationnellement l’acceptation de la mort des Japonais :

« En face de la conscience culturelle occidentale apparaît en Orient un tout autre rapport de l’homme à la vie et à la mort (…) La vision orientale de la vie inclut la mort (…) La perception de la vie familière à l’Oriental est celle d’une « Grande Vie » qui dépasse toute petite existence et la mort que celle-ci implique. (…) la culture signifie : témoigner de la Grande Vie dans la petite existence et apprendre à l’accomplir docilement. Cela veut dire aussi : dominer la tendance naturelle de la petite vie à s’affirmer absolument en s’opposant à la mort et à l’impermanence (…) Considérer cette tâche comme une évidence, s’y attaquer sans cesse, est naturellement le propre d’une humanité qui ne doit cette notion de la Grande Vie ni à des constructions intellectuelles ni à des spéculations métaphysiques mais à son union constamment renouvelée avec la Grande Vie. »


Shizue Ogawa est née en 1947 sur l’île d’Hokkaido. Spécialiste de l’œuvre du poète anglais John Keats, elle a publié vingt-cinq livres et a réalisé deux CD, de même qu’un DVD. Sa poésie, qui a déjà été traduite dans une dizaine de langues, lui a valu d’être invitée à de nombreux festivals à travers le monde. Elle a reçu le Prix international de poésie Antonio Viccaro 2011 (Canada) et le Gerard Manley Hopkins Society Award 2014 (Irlande).
À ce jour, trois volumes de ses poèmes ont paru en français : en 2010, en Belgique, Une Âme qui joue, Choix de Poèmes (ed. À bouche perdue) ; en France, en 2012, Une Âme qui joue, Le cercle et en 2015 Une Âme qui joue, L’horizon (éd. Caractères) ; et en 2015, en roumain, Un Suflet La Joaca (éd. Timisoara ArtPress, Roumanie).
Sa poésie reflète une grande joie de vivre et d’écrire : ainsi dans l’entretien qui clôt son premier volume traduit en français Une Âme qui joue, Choix de Poèmes :

Voici la vérité sur mes poèmes. J’y loue la beauté de la nature et notre capacité à vivre en harmonie avec elle.
Je vis à la campagne et quand je me promène dans la nature avec mon époux, « je sens », comme c’est le cas pour certaines personnes que j’entends des conversations entre les montagnes, les arbres et les oiseaux. Nous, les êtres humains, nous sommes en harmonie avec eux en tant qu’un des éléments de la nature. De retour chez moi, mes mains s’activent alors pour recréer ce que j’ai vu et entendu (…)
Je les écris très vite. Dès que j’entame la première ligne, ma main droite se déplace librement jusqu’à la dernière sans une hésitation. (…) J’ignore l’angoisse de l’écrivain. Je suis seulement « Une Âme qui joue ».



Si la poésie de Shizué Ogawa dit une joie de vivre dans l’amour et l’amitié des êtres qui l’entourent au sein d’une unité cosmique qui va jusqu’à inclure l’inanimé des plantes, des pierres et des éléments susceptibles d’accéder à l’illumination spirituelle (idée popularisée par l’école Tendai), particulièrement l’eau sous toutes ses formes de neige et de nuages, elle n’ignore pas les aspects plus sombres de la condition humaine, la cruauté et tout un côté irrationnel parfois déroutant mais aussi jouissif. Une autre caractéristique, narrative celle-là et typiquement japonaise, est la litote, la suggestion qui laisse au lecteur imaginer le vécu, le ressenti par l’auteur.
Cela est valable également pour les poèmes peu nombreux mais récurrents, qui ont pour thème la mort, particulièrement celle de la poète, comme toujours au Japon par incinération :

Crémation

La porte d’acier est refermée.
De l’huile est aspergée.
Le cercueil de bois simple
l’absorbe facilement.

Le technicien regarde la lampe fonctionner.
De leurs flammes pourpres les brûleurs
illuminent la longue boîte.
Je vais commencer à brûler par les pieds.

La sonnerie du minuteur
annonce que c’est fini.
Sur le plateau d’acier
je suis étendue tournée sur le côté.

(Revue Phoenix 13, mars 2014, trad. Jacqueline Starer)

Dans le volume Une Âme qui Joue, Le cercle, publié aux éditions Caractères dans la traduction de Véronique Brindeau, un autre poème, « Cimetière », la décrit toujours sereine pénétrant dans sa tombe :

Cimetière

Puisque j’entre à présent dans la tombe
ouvrez-moi les portes
sans éveiller personne
doucement

au gardien des grilles
j’ai dit qu’il pouvait s’en retourner
il a répondu qu’il reviendrait
qu’il laissait ouvert

j’ai creusé la terre
mon corps est petit
alors je n’ai pas eu à creuser profond
cela faisait pourtant un beau tas de terre autour

M’en recouvrant moi-même
je me suis étendue
au début j’ai eu froid
puis peu à peu la chaleur est venue.

(Une Âme qui Joue, Le cercle, trad. Véronique Brindeau, éd. Caractères )

Dans ce même volume Une Âme qui Joue, Le cercle, un autre poème, « Mort », crée une atmosphère peut-être plus inquiétante – on pense à la pièce L’Intruse de Maeterlinck – d’une forme invisible qui erre dans la maison autour de la grand-mère, dont après le décès le grand-père brûlera les kimonos de cérémonie.

Mort

Cela vint
comme une paire de tabi blanches
foulant des boutons de fleurs
sur la terre où le givre fond à peine chacun
s’affairait à revêtir son kimono

la clochette de la maison tintait il n’avait personne alors se faufila un corps transparent
liquide
la nuit sous les tatami
aplati en éveil

le jour il dort de l’autre côté du plafond
puis descend par les fissures
retient son souffle
dans l’ombre des piliers regarde vers nous
présent encore dans la maison nous le savons
parfois la porte est laissée ouverte
pour voir ce qui pourrait venir

pendant l’office
cela fut
debout à nos côtés
portant tabi tachées de terre observant entièrement le rituel

ce jour-là
les michiyuki au tissage moiré
les tsujigahana
les kimonos de cérémonie en yûzen
que grand-mère conservait dans un coffre de la resserre
grand-père les brûla tous.

La sérénité des deux poèmes « Crémation » et « Cimetière » nous surprendra moins si nous connaissons la métaphysique nippone bouddhique d’un temps cyclique appliqué tant aux phénomènes naturels qu’aux êtres humains qui s’inscrivent dans ceux-ci. Il n’est jamais spécifié si cette mort est le passage saisonnier vers une renaissance ou une autre naissance saisonnière comme pour les plantes et les animaux. En tout cas elle n’est pas vécue comme une séparation définitive, complète et traumatisante par les (sur)vivants : ainsi la célébration des défunts lors de la fête de l’Obon, avec ses traditions de visite aux parents avec des paniers pleins de provisions et de gâteaux, les remarques de saison à propos du temps et de la clochette…

Fête des Ancêtres

Porter un panier à provisions
et traverser la voie du chemin de fer.
Que j’aimerais mener ce genre de vie !
Tandis que la sonnerie de la barrière annonce l’approche du train,
que j’aimerais dire aux passants : « Qu’il fait chaud ! »
tout en veillant à ce que mes socques de bois
ne se prennent pas dans les rails !

Que j’aimerais, apportant des gâteaux ohagi
rendre visite à mes cousins.
Que j’aimerais effleurer de la main la clochette de l’avant-toit
et dire à ma sœur
« Le bruit à lui seul est rafraîchissant » !

Il y a du monde devant le marché.
Il y a des vélos.
Je n’entre pas dans la maison
alors que j’entends la voix de ma mère qui m’appelle
tout en préparant le dîner.
Je vais dans une cabine téléphonique, prendre le récepteur
et lui dire :
« Je sors de la gare. Viens me chercher ».

Lotus Fujitsubo.
Chrysanthème hakone.
Aronia d’automne.

Bientôt ce sera la saison des couvertures de coton sur les chrysanthèmes [1]

(Une Âme qui Joue, L’horizon, trad.Michèle Duclos)



La mort est une réalité naturelle, à la fois certaine et indéterminée :

Ligne

J’ai reçu un ticket avec un numéro.
Je me suis mis en ligne
et j’ai attendu mon tour.
Parfois
les numéros ne sont pas appelés dans l’ordre.

Je demande à une personne
qui quitte la ligne,
« Pourrons-nous nous revoir ? »
Je vois son ticket,
nous avions deux numéros d’écart.

(trad. inédite Michèle Duclos) [2]

Un poème récent de Shizue Ogawa semble traduire l’attitude au moins officielle et extérieure des Japonais contemporains envers la mort : la poète, sans exprimer aucun sentiment ou réaction personnelle, se trouve confrontée au froid réalisme de ses parents qui discutent du prix de l’urne et des funérailles :

L’Urne

L’urne est posée sur une table.
Vieux amis et parents sont réunis.
Bientôt
les os seront brûlés pour que la famille les récupère —
Nous naissons petits,
Nous grandissons,
nous rapetissons avec l’âge,
nous rapetissons encore plus,
et puis nous finissons dans une urne.

Qui est décorée de chrysanthèmes blancs
sur de la porcelaine vert pâle de Kiyomizu.
Le cadavre, recouvert de fleurs,
est tiré du cercueil
dans une salle bien éclairée.
Placé sur
un long plateau en forme de saucisse.
Le corps est brûlé.
sur de l’acier inoxydable fatigué.

« Il y a foule au crématorium.
Il y en a au moins pour deux heures »,
dit un crémateur.
Dans la cafeteria de la salle d’attente
les parents boivent du thé,
attendant de récupérer les os.
Ils parlent avec les gens assis à côté d’eux,
discutent du prix des urnes, acquiescent, calculent ensemble
le coût des funérailles.

Vivre est aussi facile
que du papier.
La vie est aussi courte
qu’une paire de ciseaux.
Tout en choisissant la forme de l’urne
mon frère a murmuré :
« Ça ne devrait pas coûter si cher.
Les os,
il n’y en a pas tant que ça à y mettre. »

(Une Âme qui Joue, L’horizon, trad. Michèle Duclos) [3]

On retrouve la même attitude, la même évidence dans le récit de la crémation du Maitre bouddhiste Zen Taisen Deshimaru (qui en 1967 a introduit en France et en Europe la pratique du Zen Soto et y est décédé en 1982) dont le corps fut ramené et incinéré au Japon, par l’un de ses disciples, l’éditeur Marc de Smedt, dans Le rire du Tigre, Voyages avec un maître zen, Albin Michel, 1885 (p. 19) :

Les bus sont arrivés, tout le monde descend, le cercueil roule déjà sur ce petit chariot, tiré vers une porte en contrebas de bâtiments beiges, blockhaus en ciment surmontés de cheminées : le crématorium.
Il bruine, il fait chaud, une moiteur tropicale, les vêtements collent à la peau. L’assistance descend vers le seuil où vient de s’engouffrer la boîte en bois oblongue qui renferme le corps. Nous débouchons dans une vaste salle carrelée, aseptisée, nickel. Sur un pan de mur, à gauche, deux portes qu’on dirait être des sas de sous-marins : les portes des fours, les portes de l’autre monde, l’image réelle aurait plu à Cocteau. Devant l’une d’elles, le cercueil, dont on s’approche, que l’on entoure.
Un homme en uniforme gris ouvre alors une sorte de petit hublot dans cette boîte à hauteur de visage : celui-ci apparaît en effet pour ce dernier adieu, un sayonara ultime psalmodié sur tous les tons. Et sur un dernier chant sacré ensuite entonné par l’assistance, la porte du four est ouverte, un vrai four, en longueur, qui ronfle de tous ses brûleurs à gaz allumés. Et le chariot en fer et sa charge de bois, de chair, d’os, se trouvent propulsés à l’intérieur, dans ce trou ardent, au son des hurlements d’adieu, des cris et des sanglots. Le sas se referme et un petit monsieur très made in Japan prie l’honorable assistance de bien vouloir aller se rafraîchir. Est-ce fini ? Non, me dit-on, nous redescendrons tout à l’heure pour la cérémonie des urnes.
En prenant la rampe cimentée remontant vers le premier bâtiment, qui est en fait une sorte de cafétéria géante (…) Je me retourne vers le crématorium : par l’une des cheminées, le maître, l’ami, part en fumée. Puis je m’engouffre dans l’immense buvette où trois cents personnes s’entassent autour de tables basses et se mettent à consommer bières, jus de fruits et poissons séchés (…)
Une heure plus tard, après avoir serré de multiples mains et salué, souri encore et encore à tous ces parents et relations émus que nous soyons venus à quelques-uns de France pour l’ultime adieu, un monsieur tout de noir vêtu annonce la nouvelle phase du rituel. Le silence se fait brutalement dans la salle. Silence seulement troublé par le bruit des corps qui se lèvent et se dirigent à pas feutrés vers l’officine mortuaire. Dehors il bruine toujours. La cheminée ne fume plus. Nous entrons dans ce lieu étrange, gorge serrée à nouveau. On nous rassemble en arc de cercle tout autour de la salle, les uniformes gris ouvrent l’un des deux sas et sortent le chariot de fer sur lequel ne reposent plus que... quelques cendres.
Parmi elles, reconnaissables, une rotule, des vertèbres, quelques autres bouts d’os. Mais la forme du squelette a disparu. Et devant ce spectacle-là, moi qui l’ai connu, mon maître, mon ami, vivant, plein de sève, de vigueur, d’humour, de bonté et de compassion, plein de cet esprit juste et de cette conscience radicalement ouverte, en expansion, du vrai Zen, moi qui ai travaillé à ses livres, pratiqué la méditation sous sa direction, fait la fête et voyagé avec lui et qui viens de le constater mort, de le voir sortir ainsi, petit tas de cendres grisâtres, je sens presque le sol me manquer et ma vue se brouiller. Et je me prends en fait, ici, dans ma trente-cinquième année, la plus grande gifle de ma vie. Je regarde mes amis : livides, ils sont livides comme je dois l’être. Comme eux, j’en ai connu des enterrements à l’occidentale et les pelletées de terre avec l’être cher qui disparaît dessous : mais alors l’imaginaire et le sentiment de chacun suivaient leurs cours, ou peut-être, du lent processus de décomposition.
Ici la transformation est directe et de visu : le macchabée devient poussière le temps de quelques verres. La racine de l’illusion s’en trouve tranchée : c’est bien ainsi, il ne reste donc que cela.
Autour de la table, plus un pleur. Un des officiants s’approche poussant un autre chariot avec trois urnes en porcelaine blanche et un récipient contenant de grandes baguettes de bois : tiges blanches de quarante centimètres de long, de l’épaisseur d’un doigt. Alors commence un hallucinant spectacle primitif : chaque parent et proche reçoit une baguette et deux par deux il nous faut délicatement prendre un fragment d’os que nous saisissons un peu comme au restaurant chinois, os que l’on dépose dans une des trois urnes, destinées pour la famille, pour le temple du Japon et pour celui de France.
Des exclamations fusent à nouveau, la famille choisit les bons morceaux, la scène a quelque chose d’anthropophagique et de très beau aussi. Les visages se marquent d’une ferveur nouvelle, grave : ainsi se constituent les autels des ancêtres, antique rite.
Une quarantaine de personnes se succèdent autour de cette table macabre puis ce qui reste de poussière grise se trouve ramassé à la balayette par un uniforme de même couleur et équitablement versé dans chacune des trois urnes. Celles-ci sont fermées comme de vulgaires pots puis mises dans des boîtes en carton, genre emballage de pâtisserie : blanc ou rose avec un petit noeud dessus. Des moines s’en chargent pour les rapporter au temple Zen d’où nous venons, où ils demeureront pendant les quarante-neuf jours que dure traditionnellement le Bardo, la transmigration de l’âme et jusqu’à la cérémonie finale marquant la fin de ce passage. Nous regagnons les bus. Le soir, à table, ne demeure en nous et sur nos visages cernés que la fatigue du voyage, de ce voyage. Aucune envie de se lamenter, aucune envie d’être triste, ni gai d’ailleurs, c’est tout simplement fini, il ne reste plus qu’à aller dormir.
Dormir.

Notes

[1Les Japonais croient que l’esprit de leurs ancêtres revient dans leur foyer pendant la Fête de l’Obon (en juillet ou en août selon la région). Ohaji, autre nom pour le trèfle brousse qui fleurit à l’automne, est un met sucré que l’on offre pendant l’équinoxe d’automne. A la cour du Japon ancien, l’empereur et les membres de la famille impériale écrivaient des poèmes et buvaient du saké parfumé au chrysanthème en prière de longévité pendant le Festival des Chrysanthèmes (9 septembre). Les dames de la cour recouvraient des boutons de chrysanthèmes d’étoffe de coton et en frottaient leur corps en quête de longue vie.

[2Commentaire d’Eric Faure, chercheur et enseignant à l’université Doshisha (Kyôto) : « Ces lignes de défunts rappellent irrésistiblement celles que l’on voit sur les tableaux dépeignant les six voies de réincarnation (rokudô-e 六道絵), en particulier la partie du tableau consacrée aux enfers : on peut voir des défunts qui sont mis en rang par les geôliers des enfers et qui attendent de comparaître à la cour de justice des enfers. De manière intéressante l’idée du ticket pour l’au-delà a été reprise sur un autre support (la bande dessinée) par le grand dessinateur Mizuki Shigeru qui présente le quai d’une gare où les défunts munis d’un ticket embarquent dans un train qui les conduit jusqu’à la cour de justice des enfers. Voir à ce propos : Histoires japonaises de moines, de maîtres du yin-yang et de guerriers, Eric Faure, Éditions L’harmattan, Paris, août 2007.

[3Au Japon, après les obsèques, les os des défunts sont placés dans une urne grâce à des baguettes. On se passe les baguettes de l’un à l’autre. Cette coutume s’appelle hashi watashi. Elle tire son origine du fait que cette expression peut signifier « passer avec des baguettes » mais aussi « « franchir un pont. » Selon les doctrines bouddhiques, le mort se rend dans l’au-delà et franchit la Rivière aux Trois Bras, Sanzu no Kawa. Ceux qui ont un peu péché franchissent le bras de la rivière où l’eau est basse, ceux qui ont beaucoup péché franchissent le bras de la rivière où le niveau de l’eau est haut et les justes franchissent le pont qui enjambe le troisième bras de la rivière des enfers. Après le franchissement de la rivière, les vêtements des défunts sont pesés et la lourdeur des vêtements décide de la lourdeur de la peine, en l’occurrence la forme dans laquelle ils seront condamnés à se réincarner...

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