- 13 octobre 2008, par Đỗ Kh.
Les jeunes femmes de Ho Chi Minh Ville ne sont pas des bandidas, dans le désert de Sonora entre Hermosillo et Nogalès, mais elles portent des sombreros aux bords larges.
Ce ne sont pas des rônins assassins, entre les fiefs d’Ako et de Tsuwano, mais elles sont pareillement masquées, jusqu’aux paupières inférieures.
Ce ne sont pas des estivalières victoriennes entre le lac de Garde et (…)
- 10 octobre 2008, par Bernard Gauthier
L’ange sombre de la Pâques n’a pas de tête, donc il n’a pas de visage. Laissant tomber au bas de sa robe obscure une petite croix solide et menue, pour signifier peut-être qu’il est de l’assemblée des chrétiens, il joint ses mains ridées et calleuses à la montagne infranchissable, à l’éboulis du village qui se précipite dans le temps enserré de l’homme, au ciel qui ne présage que l’attente de (…)
- 6 octobre 2008, par Bernard Deglet
"Ce texte est un exercice de création sur de la création, plus exactement sur la rémanence laissée en moi par une photo à peine entrevue faite par un immense photographe que je ne connais pas, et qui cependant a su libérer cet "autre chose" qui sans lui serait resté prisonnier quelque part. Merci à lui"
Je décris cette photo. Une ribambelle de saucisses traverse le champ, de la gauche vers (…)
- 3 octobre 2008, par Rodolphe Christin
Ce texte est une inspiration libre ; il ne prétend ni illustrer ni être illustré par ces 7 photographies de Marc Bonneville qui ont servi de détonateurs à mon imaginaire :
2006-068_15n 2006- 070_10n 2006-199_21n 2007-058_36n 2007-087_15n 2007-103_16n 2007-145_07
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Les gens s’étaient rassemblés en une colonne qui s’étirait pour traverser la ville. Des groupuscules isolés cherchaient (…)
- 1er octobre 2008, par Alexandra Bougé
un homme a sorti son revolver, une femme va dans la ville chercher à manger pour son fils
la ville est triste
on ‘garde les crachats sur les vitres, et les tramways qui passent, la ville qui passe la ville endormie
on voit les gens, on foit les hommes les hommes passer, on a peur, on a peur des gens de passage
où les trains ne s’arrêtent pas
où l’on ne s’arrête pas, où l’on (…)
- 29 septembre 2008, par Hélène Tarantola
Discours :
Ce texte pourrait commencer par un essai de définition : « Qu’est-ce qu’un graffiti ? », ce qui permettrait ainsi de justifier son existence en tant que forme d’art à part entière. Ensuite, nous aurions montré en quoi le graffiti participe d’un mouvement culturel qui est apparu en France, il y a quelque 25 ans... Et nous aurions ajouté que loin d’être encore le mode de (…)
- 26 septembre 2008, par Jo Ann von Haff
Grand-mère,
Ils sont tous devenus fous. Peut-être est-ce moi la folle puisque je n’ai rien compris. Je ne saisis pas la réelle signification du mot « fierté »... La définition du dictionnaire, qui parle d’un « sentiment élevé de sa propre valeur », est obsolète. Aujourd’hui, « fierté » est un mot banalisé, un mot qu’on utilise pour montrer qu’on n’a pas honte. « Je suis fier d’être noir », (…)
- 24 septembre 2008, par Anna Sprengel
Dans ma Bibliothèque idéale, il y aurait le récit de la naissance de Gaïa, une autobiographie de Dracula, et le long poème épique Arden Day. Il y aurait un livre de jeux de lumière, un livre de bricolage spécial cabanes. Il y aurait de gros canapés de cuir, où l’on pourrait s’affaler et s’endormir, et des fauteuils de velours plus doux et plus droits, pour se concentrer. Il y aurait aussi (…)
- 22 septembre 2008, par Régis Poulet
— Poudroiement, poudroiement du temps à travers les kalpas — * Des silhouettes sépulcrales et sans verbe s’en vont pulvéruler dans l’essaim des fidèles. Le tan qui les atteint et matifie leur peau s’épanche depuis le ciel en photons ; l’appeau du mât dressé comme un Mérou lapidaire fait graviter la foule fuligineuse
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Chaque parcelle de poussière s’en vient d’où elle s’en fut, matrice (…)
- 19 septembre 2008, par Pacôme Thiellement
Les premières images de la mort sont semblables à de vieilles photographies jaunies. Des taches un peu graisseuses encombrent la vision et masquent la carte aux entournures. Une cabine téléphonique laisse tourner le message du répondeur : Je le déclare, vous êtes des dieux, vous vivrez comme des princes ; pourtant vous mourrez comme des porcs, je vous shooterais comme des chiens. C’est à vomir (…)