- 3 octobre 2008, par Rodolphe Christin
Ce texte est une inspiration libre ; il ne prétend ni illustrer ni être illustré par ces 7 photographies de Marc Bonneville qui ont servi de détonateurs à mon imaginaire :
2006-068_15n 2006- 070_10n 2006-199_21n 2007-058_36n 2007-087_15n 2007-103_16n 2007-145_07
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Les gens s’étaient rassemblés en une colonne qui s’étirait pour traverser la ville. Des groupuscules isolés cherchaient l’émeute et (...)
- 1er octobre 2008, par Alexandra Bougé
un homme a sorti son revolver, une femme va dans la ville chercher à manger pour son fils
la ville est triste
on ‘garde les crachats sur les vitres, et les tramways qui passent, la ville qui passe la ville endormie
on voit les gens, on foit les hommes les hommes passer, on a peur, on a peur des gens de passage
où les trains ne s’arrêtent pas
où l’on ne s’arrête pas, où l’on regarde ces (...)
- 29 septembre 2008, par Hélène Tarantola
Discours :
Ce texte pourrait commencer par un essai de définition : « Qu’est-ce qu’un graffiti ? », ce qui permettrait ainsi de justifier son existence en tant que forme d’art à part entière. Ensuite, nous aurions montré en quoi le graffiti participe d’un mouvement culturel qui est apparu en France, il y a quelque 25 ans... Et nous aurions ajouté que loin d’être encore le mode de communication d’une (...)
- 26 septembre 2008, par Jo Ann von Haff
Grand-mère,
Ils sont tous devenus fous. Peut-être est-ce moi la folle puisque je n’ai rien compris. Je ne saisis pas la réelle signification du mot « fierté »... La définition du dictionnaire, qui parle d’un « sentiment élevé de sa propre valeur », est obsolète. Aujourd’hui, « fierté » est un mot banalisé, un mot qu’on utilise pour montrer qu’on n’a pas honte. « Je suis fier d’être noir », « je suis fier (...)
- 24 septembre 2008, par Anna Sprengel
Dans ma Bibliothèque idéale, il y aurait le récit de la naissance de Gaïa, une autobiographie de Dracula, et le long poème épique Arden Day. Il y aurait un livre de jeux de lumière, un livre de bricolage spécial cabanes. Il y aurait de gros canapés de cuir, où l’on pourrait s’affaler et s’endormir, et des fauteuils de velours plus doux et plus droits, pour se concentrer. Il y aurait aussi quelques (...)
- 22 septembre 2008, par Régis Poulet
Poudroiement, poudroiement du temps à travers les kalpas — * Des silhouettes sépulcrales et sans verbe s’en vont pulvéruler dans l’essaim des fidèles. Le tan qui les atteint et matifie leur peau s’épanche depuis le ciel en photons ; l’appeau du mât dressé comme un Mérou lapidaire fait graviter la foule fuligineuse
*
Chaque parcelle de poussière s’en vient d’où elle s’en fut, matrice des astres et (...)
- 19 septembre 2008, par Pacôme Thiellement
Les premières images de la mort sont semblables à de vieilles photographies jaunies. Des taches un peu graisseuses encombrent la vision et masquent la carte aux entournures. Une cabine téléphonique laisse tourner le message du répondeur : Je le déclare, vous êtes des dieux, vous vivrez comme des princes ; pourtant vous mourrez comme des porcs, je vous shooterais comme des chiens. C’est à vomir de (...)
- 15 septembre 2008, par Li Jinjia
1.
Tandis que le code routier sur toutes les rues du monde
poursuit les sirènes nues, êtres effrontés aux seins luisants,
sereinement fait sa sieste une Volkswagen de sixième main,
ronflant légèrement, dans l’ombre fraîche du café Fishaoui.
La bâche bleue berce son rêve comme la mer berce une tortue.
Femme heureuse : elle baigne dans la civilisation.
2.
Modernité ! Le Caire ! Mais la (...)
- 15 septembre 2008, par Andrée Bergeron
Cours, camarade. Le vieux monde...
Comme dans un tableau d’Escher, les perspectives se tordent. Avancer vers hier. Passage suspendu dans le vide. Ordures polymères et béton désarmé. Futur troué.
Seul. Tu marches, tu descends, seul. Tu cours. Au bord d’un pont vers rien, entre des ruines, tête baissée en haut d’un escalier à tous vents.
Tu cours. Cours, camarade...
Tu es noir, au fait. Mais (...)
- 12 septembre 2008, par Elisabeth Poulet
Tamara ne parle pas. Elle n’a jamais parlé. Aujourd’hui, devant l’œil du photographe, elle défie. A nous de tendre l’oreille de toutes nos forces pour l’entendre. Elle se tient debout sur le bidet, grandie, conquérante. Rasée, comme tous les enfants maltraités qui arrivent ici. Il faut neutraliser les maladies et donc les bestioles qui les transportent. A côté de Tamara, une jeune fille pleure la perte (...)