Michel Doneda est né à Brive (19) en 1954.
Il est saxophoniste improvisateur.
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« En avril 1968 je faisais l’échange de l’héritage de ma grand-mère, une mandoline, avec Le spleen de Paris de Baudelaire. L’étranger, premier poème du recueil me marquera à jamais. Par hasard, Le 23 avril de la même année (un mois avant le mai 68) je découvre le saxophone.
Du premier son jusqu’à aujourd’hui je travaille à développer mon propre langage sur l’instrument ainsi que mes associations artistiques à travers le monde.
Le son plutôt que la musique.
Le monde sonore me renvoie à une écoute immédiate, curieuse. Il est une somme d’intrigues constantes.
L’apprentissage d’une forme de musique impose des manières d’être à l’écoute, donc au monde et je n’avais pas envie de m’y conformer. De toutes les façons, les années 70, au cours desquelles j’ai développé mon travail, sont celles de l’interrogation des valeurs, des appuis, des certitudes. En ce temps là le rapport au son ainsi que sa fonction dans la société sont eux aussi fortement secoués et je prendrais part à ce mouvement.
Grace à l’écoute ouverte et la plasticité qu’elle offre, je ne fais pas de hiérarchie particulière entre la musique et les évenements sonores produits par le vivant.
Une écoute du réel et non pas la transposition sublimée de celui-ci.
La perception que l’on en a met en abime nos systèmes référents et bouscule cette conception même dans ce qu’elle pourrait être comme vérité arrêtée, surtout dans nos cultures de domination universaliste.
La poésie est aussi une question d’écoute large.
Chaque poème est un éclat du réel.
Mes poèmes : le plus souvent, ce sont des mots qui prennent place dans mes nombreux déplacements.
Plusieurs kilomètres séparent deux phrases.
Tranches de voyages pendant lesquelles je maintiens cet état de réceptivité et accueille sans jugement les mots qui me viennent. Apparences éphémères qui s’effacent ; résonances de réalités inscrites dans la tension du moment, jusqu’à l’oubli dans un carnet que j’ouvre parfois où que j’égare.
Écrire est un écart dans lequel je me connecte à un moi au monde.
Un autre aspect de mon écriture est liée à ma pratique de l’improvisation. Différentes questions, réflexions, observations que je consigne sous le titre de MIETTES . »
Un premier ouvrage intitulé MIETTES est paru en 2012 chez Mômeludies éditions, Collection entre-deux.
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Michel Doneda en solo à — Knock Over — Avellino (Italie), en 2016.
Vidéo d’une performance Michel Doneda
avec le danseur Butô Masaki Iwana & le percussioniste Lê Quan Ninh — Exploratorium Berlin — en 2014.